Fiche de lecture: Brève histoire de la pensée économique d'Aristote à nos jours de Jacques Valier, 2005
Recherche de Documents : Fiche de lecture: Brève histoire de la pensée économique d'Aristote à nos jours de Jacques Valier, 2005. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zubzub • 3 Février 2013 • 5 145 Mots (21 Pages) • 1 704 Vues
FICHE DE LECTURE 1
Brève histoire de la pensée économique d'Aristote à nos jours, Jacques Valier, 2005
Chapitre 1: Les interrogations morales et sociales face à l’apparition et à l'essor de l'économie marchande, de la Grèce ancienne à l'Europe du Moyen-Age
A partir des 6è et 5è siècles avant J.-C. la Grèce ancienne connaît un essor de l'économie marchande qui alimente des débats par rapport à l'organisation sociale de la Cité dans lesquels Aristote nous livre des premiers éléments d'analyse économique. En effet, l'économie naturelle en place tend à se transformer en une économie marchande avec notamment une internationalisation des échanges du à la domination d'Athènes sur la méditerranée. L'usage de la monnaie fait son apparition ainsi que le prêt à intérêt et l'on constate la formation de différentes couches sociales et le développement des premières inégalités, ce qui amène à une crise sociale et politique qui débouchera sur une crise morale et intellectuelle remettant en cause l'organisation de la Cité Athénienne. Dès lors, Platon et Aristote exprime leur divergence. Le premier étant favorable à une communauté des biens et à l'interdiction de l'échange marchand tandis que son élève s'avère plutôt partisan de la propriété privée jugée beaucoup plus efficace.
Cependant Aristote fixe certaines limites; Il accepte l'échange marchand et l'utilisation de la monnaie pour subvenir aux besoins et fait déjà la différence entre valeur d'usage, c'est à dire d'utilité, et valeur marchande. Autrement dit, vendre un bien pour en acquérir un autre d'une valeur équivalente est possible mais il condamne ce qu'il appelle la chrématistique, l'accumulation sans limite de richesse, lorsque l'on dégage un profit où que l'on use du prêt à intérêt. Il s'oppose aussi à l'achat/vente de la force de travail.
Aristote s’intéresse également à la justice sociale. D'une part à la justice distributive: les richesse doivent être réparties à chacun son mérite, et d'autre part à la justice commutative: il faut fixer un critère d'égalité, d'équivalence lors d'un échange, autrement dit instaurer une valeur qui peut être la quantité de travail fournie pour produire le bien dont il est question. On retrouve ici une ébauche des futures théories de la valeur-travail.
Cependant, la chute du monde grec va entraîner un recul de la civilisation tel que la pensée économique stagnera pendant plusieurs siècles.
En Europe du Moyen Age a lieu un nouvel essor marchand, fin 11è – début 12è siècle, après une longue période de régression, qui forcera l’Église à prendre position notamment avec Saint Thomas d'Aquin.
La chute de l'Empire Romain d'Occident et les nombreuses invasions barbares ont rendu à néant tout échange marchand développé. De plus, l’Église chrétienne se désengage totalement au niveau économique et social. Cependant, à partir du 11è siècle, et l'effet se fera surtout ressentir aux 12è et 13è siècles, on constate des transformations politiques avec un pouvoir royal plus fort qui s'appuie sur une nouvelle classe: la bourgeoisie. Un nouvel essor de la production marchande voit le jour avec la redécouverte des théories d'Aristote et l’Église se doit de donner sa ligne de conduite. Ce sera fait avec Saint Thomas d'Aquin qui comme Aristote accepte le principe de l'économie marchande et de la propriété privée jugée plus efficace. Le commerce et le profit sont également légitimé mais à condition que les intentions soit bonnes d'un point de vue moral, il ne faut pas chercher l'enrichissement mais simplement subvenir à ses besoins. Saint Thomas d'Aquin se penche aussi sur la question de la justice dans l'échange et avance l'idée d'un juste prix qui serait fixé de façon morale, sans rechercher de critères objectifs comme Aristote. A propos des prêts avec intérêt, il se présente d'abord contre mais les encourage si le prêteur subit une réelle privation auquel cas il serait légitime qu'il soit légèrement dédommagé. Ainsi en acceptant l'économie marchande mais en la contrôlant au nom de la morale, Saint Thomas d'Aquin participe au maintien économique et social de la société, entre noblesse et société féodale, et la nouvelle bourgeoisie capitaliste. Plus tard, du 16è au 18è siècles le capitalisme commercial se développera fortement en Europe et permettra à la fin du 18è siècle la révolution industrielle et l'essor du capitalisme industrie. Dès lors, la pensée économique prendra ses distances avec la morale et les premiers travaux spécifiquement économiques seront abordés.
Chapitre 2: La naissance du capitalisme en Europe: du pragmatisme mercantiliste à l'apparition du libéralisme, du 16è siècle à la fin du 18è siècle
La période qui va du 16è siècle à la fin du 18è est en quelque sorte un transition entre une économie médiévale et le capitalisme industriel tout en voyant émerger le capitalisme commercial. De nouvelles idées économiques voient le jour dues au nouveau contexte politique avec la mise en place d'un État de type moderne. A propos du contexte économique, le développement du capitalisme commercial lié aux grandes découvertes des explorateurs accroît les échanges commerciaux. De nouvelles classes sociales émergent, d'une part celle qui joue un rôle moteur dans l'activité économique et qui s'enrichissent: marchands, commerçants, financiers, tout ceci encouragé par le pouvoir royal qui s'appuie également sur la bourgeoisie naissante afin d’asseoir son pouvoir sur la noblesse. Cependant, une classe de prolétaires qui ne possède que sa force de travail et des artisans ruinés par la concurrence font aussi parti du nouveau tableau social. Des idées de la Renaissance et de la Réforme ainsi que des contextes politiques et économiques naissent deux nouveaux types de réflexions. Pendant les 16è et 17è siècles, le mercantilisme puis plus tard au 18è siècle, les débuts du libéralisme économique.
Ce que l'on appellera le pragmatisme mercantiliste a pour but le développement de la richesse et de la puissance nationale et recherche les conditions de la croissance. L'économie politique devient de plus en plus autonome, se gardant de la morale et de la philosophie. Les mercantilistes identifient trois facteurs de la croissance, l'abondance d'homme, l'abondance d'argent
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