Entrepreneur Ou Gestionnaire ?
Rapports de Stage : Entrepreneur Ou Gestionnaire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nadita11 • 16 Septembre 2013 • 1 179 Mots (5 Pages) • 542 Vues
Entrepreneur ou Gestionnaire ?
Dans une lettre privée, mon ami Thierry Gaudin m'écrivait : "S'il s'agit de 2020, il faut compter que la plupart des entreprises de cette époque ne sont pas encore nées et que nombre de celles qui sont actuellement en activité ne seront plus d'ici vingt ans. (…) malgré leur apparente solidité, l'expérience montre que les grandes structures ne survivent pas dans les périodes de mutation, alors que les petites constituent un vivier dans lequel fonctionnent des processus de mort-renaissance plus rapides et adaptatifs."
Nous vivons une intense mutation paradigmatique, nous changeons non pas LE monde, mais DE monde. Les grandes entreprises industrielles vont disparaître, surtout dans nos régions. Les masses laborieuses qu'elles utilisaient vont se répartir selon trois voies : une part (la mieux éduquée et la plus "cérébrale"), sera absorbée par les métiers de l'immatériel (services à haute valeur ajoutée, expertises et créations, recherches et formations), une part (la plus habile en termes de savoir-faire pratique) se redéploiera dans les métiers de l'artisanat (auquel je promets le plus bel avenir) et la dernière part se blottira dans les systèmes d'assistanat (tant que les Etats qui les financent ne seront pas en totale banqueroute, ce qui ne saurait tarder).
Quelle que soit la voie envisagée, la mutation passe par l'entrepreneuriat.
Le tissu économique qui survivra à la grande "Révolution Noétique" (le passage de la société industrielle et capitaliste à la société de la connaissance et de l'information, le passage de la société de l'argent à la société des talents) sera un vaste tissu, très interconnecté en réseaux, de PME (cognitives, créatives et artisanales) dont l'immense majorité n'existe pas encore et qu'il faudra créer d'urgence.
Notre avenir dépend donc essentiellement de notre capacité à entreprendre, de notre esprit d'entreprise, et du contexte (aujourd'hui totalement rebutant et hostile) que l'on offrira aux créateurs d'entreprise (débureaucratisation, défiscalisation, déjuridisation, déréglementation).
Notre avenir dépendra aussi cruellement de notre capacité à éduquer les jeunes afin d'en faire les créateurs et entrepreneurs de demain (nos systèmes éducatifs actuels font tout le contraire : ils fabriquent des fonctionnaires et des assistés).
Mais à y regarder de près, le paradoxe vient du monde économique lui-même.
A de très rares exceptions près, les "grands patrons" qui font la une des journaux, les représentants des "patrons" dans les fédérations, les ténors de l'économie, les gurus de la finance, les consultants vedettes, AUCUN n'a créé son entreprise !
Tous sont des experts et des gestionnaires, AUCUN n'est entrepreneur.
Les statistiques le démontrent à foison : les écoles de commerce et assimilées fabriquent des gestionnaires et non des entrepreneurs. Leurs diplômés entrent majoritairement faire carrière de cadre dans de grandes entreprises, et presque aucun ne se lance dans sa propre aventure entrepreneuriale.
Paradoxe ? Pas tant que cela … Dans une société où le paraître prime sur le faire, où les signes extérieurs de richesse priment sur les signes intérieurs de sagesse, où le statut et la frime priment sur l'accomplissement réel de soi, il est bien logique que la course aux gros salaires entraîne ces diplômés tout neufs vers des carrières de gestionnaires professionnels.
Mais qu'ils prennent bien garde …
Déjà l'échelle salariale s'inverse : demain ce sont les experts (et les vendeurs et les artisans et les créatifs) qui gagneront le plus d'argent et non les gestionnaires.
Dans un monde incroyablement turbulent et largement imprévisible, les outils et modèles classiques de gestion prévisionnelle seront mis au rebut. Le complexité croissante de la sphère économique globalisée et technologisée conduit les "gestionnaires" tout droit vers le cimetière aux éléphants.
La gestion devient de plus en plus un métier comme les autres, plutôt banal
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