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Crises financières et économie réelle.

Dissertation : Crises financières et économie réelle.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2016  •  Dissertation  •  3 839 Mots (16 Pages)  •  1 252 Vues

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«La finance, c’est la mort de l’économie». Frappante, controversée mais tout aussi intrigante, cette déclaration a été prononcée par le fameux journaliste Denis Robert, connu pour ses multiples enquêtes d’investigations qui lui ont permis de s'infiltrer au coeur des marchés financiers. Par ces quelques mots chocs, issu d’une interview accordée dans le cadre de l’affaire Clearstream en 2004, M. Robert a tenté de discréditer les propriétaires de grands groupes industriels qui selon lui ont aujourd’hui pour unique objectif de faire de leur industrie de grandes «industries financières» et ce en vendant, démantelant et spéculant. Cette obsession de faire plaisir aux actionnaires est, pour le journaliste, la raison de la chute du secteur industriel.

En effet, Denis Robert nous affirme qu’il y a un fort lien de causalité entre la dominance de la sphère financière et le déclin de l’économie réelle, ce phénomène est d’autant plus amplifié lors des périodes de crises.

Le terme de «crise» vient du latin «crisis» qui signifie «manifestation grave d’une maladie». Les économistes l’ont emprunté au vocabulaire médical pour désigner un dysfonctionnement du système économique lors duquel a été diagnostiqué une baisse soudaine de l’activité, une forte variation des prix à la hausse ou à a baisse et un taux de chômage qui ne cesse d’accroître. La crise désigne un changement, un retournement de situation en bien ou en mal, lors d’une maladie, c’est sur ce point que l’économie rejoint la médecine puisque la crise correspond au moment où la conjecture économique prend un nouveau tournant positif ou négatif selon les courants de pensés. La crise est dite financière lorsqu’elle touche la partie spéculative de l’économie c’est à dire les marchés financiers et boursiers. Elle est dite économique lorsqu’elle s’est étendue à l’économie réelle. Cette expression «d’économie réelle» marque une forte séparation entre la sphère financière et la sphère réelle dans laquelle se trouve l’activité économique qui est plus simple à appréhender car elle concerne des phénomènes connus de tous tels que le marché du travail, l’inflation ou encore la croissance.

Les nombreuses crises financières qui ont affecté l’économie réelle au cours de l’histoire montrent que les marchés financiers ont un lien fort et influent beaucoup l’économie réelle. Ce constat amène la volonté de prendre connaissance des moyens par lesquels les crises de la sphère financière sont à l’origine de la dégradation de l’économie réelle.

Il est vrai que ces conséquences sur la santé de l’économie d’un pays sont causées par une mauvaise gestion des marchés financiers par les institutions financières privées ce qui impacte la condition des ménages et des entreprises. Parallèlement, les pouvoirs publics ne peuvent rester indifférents face aux crises mais quel est leur rôle : prévenir ou guérir ?

I/ La mauvaise gestion des marchés financiers par les institutions financières privées impacte la condition des ménages et des entreprises.

Une mauvaise institutionnalisation des marchés financiers va avoir des effets négatifs sur l'économie réelle, par le biais du canal du crédit (A) et de la dépréciation des actifs (B).

A) La pénurie de crédits, est un frein puissant à la consommation donc à la croissance.

De 1870 à nos jours, le monde a été frappé à plusieurs reprises par des crises d’ordre financiers de natures différentes mais qui se sont soldées par de lourdes conséquences sur l’économie réelle.

                -  Les crises bancaires ont pour origine un manque de liquidité (ou aujourd’hui de fonds propres)  dans les caisses de l’établissement et dans ce cas, les banques peinent à rembourser leurs créanciers et les emprunteurs deviennent prudent. La monnaie fiduciaire devient alors une denrée rare et les banques, en incapacité de financement, font faillites. Cette pénurie de monnaie entraîne une inflation et donc une crise de change, en effet le taux de change de cette monnaie connaît de fortes variations par rapport aux autres devises.  

                -  Il existe des crises boursières qui se traduisent par une importante chute des valeurs boursières. De par les crises qu’ils prévoient, les investisseurs préfèrent vendre leurs titres rapidement avant que le cours général ne chute de 10 ou 20% selon la gravité de la crise.  

                -  Les crises de la dette souveraine : les Etats n’ont plus les capacités de financement nécessaires à la gestion du pays et doivent s’endetter massivement pour pallier ce manque de budget.  Cependant, toutes ces sortes de crises sont liées entre elles et une crise quelque soit sa nature en entraîne une autre. Quand l’activité économique ralentie et qu’une crise financière se fait sentir alors la récession est aggravée par le comportement des banques qui se fient à la théorie de cycle du crédit. En effet, dans cette situation les banques contractent leur offre de crédit, ce qu’on appel le «credit crunh», et le coût des emprunts augmente mais la demande de crédit continue de s’accroître, un choc de demande négatif se produit. Ce mécanisme représente le premier canal de transmission de la crise à l’économie réelle, c’est le canal du crédit. Dans un climat où une telle instabilité règne, où les banques ne trouvent plus les ressources nécessaires aux remboursements de leurs créanciers, où il y a une crise de confiance qui s’est installée alors seul la fiabilité de l’Etat et des grandes entreprises leur permettent de trouver des fonds pour leurs investissements. Les premiers agents économiques à souffrir de cette pénurie de crédit ou de l’explosion des taux d’intérêts sont les PME et les ménages, les crises les empêchent de consommer des biens mobiliers ou immobiliers donc la consommation générale du pays chute ainsi que sa croissance. Selon l’INSEE, la consommation des ménages constitue 55% du PIB, depuis le début de la crise elle a nettement ralentie : de 2000 à 2007, la consommation des ménages augmentait d’environ 2,1% par an alors que depuis 2008 elle n’augmente plus que de 0,3% par an. Cette étude de l’INSEE permet d’en conclure que la crise est responsable de la stagnation des salaires et par conséquent du ralentissement de pouvoir d’achat qui explique plus de la moitié du ralentissement de la consommation des ménages.  Ce qui a joué un rôle amplificateur de la crise des «subprimes» de 2008 est que des prêts ont quand même été attribués aux agents économiques ne remplissant pas les critères d’emprunt habituels. Le processus de «titrisation», la vente en parts des crédits que les institutions financières avaient accordées aux agents économiques les moins fiables, a véritablement contaminé le marché puisque les emprunteurs ce sont retrouvé en défaut de remboursement simultanément, ce qui paraissait peu probable au moment où le prêt leur avait été accordé.  La titrisation a entraîné la diffusion des «actifs toxiques» des banques, les «subprimes» dans le cas de la dernière crise économique, dans l’ensemble de la «machine financière» mondiale est aujourd’hui, on assiste à une forte dépréciation des actifs des entreprises.

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