Caractéristiques communes de l'évolution du travail et de l'emploi dans les pays industrialisés
Analyse sectorielle : Caractéristiques communes de l'évolution du travail et de l'emploi dans les pays industrialisés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lapetitemouette • 8 Mars 2015 • Analyse sectorielle • 2 862 Mots (12 Pages) • 878 Vues
Travail et emploi
Introduction
On relève des traits communs de l'évolution du travail et de l'emploi dans les pays industrialisés. Il y a eu un " déversement " de la population active (Alfred Sauvy) du secteur primaire vers le tertiaire. De nouvelles catégories professionnelles apparaissent (cadres) tandis que le poids d'autres se réduit (ouvriers). Mais les effets de la croissance sur l'emploi se différencient d'un pays à l'autre selon l'organisation du travail, le coût du travail (direct et indirect) et les modalités de croissance de chaque pays.
1 L'organisation du travail et ses liens avec la croissance
1.1 Approches théoriques de la division technique du travail
La division du travail chez Smith
Adam Smith, fondateur de l'économie politique moderne étudie l'impact de l'organisation du travail sur la croissance sous l'angle de la division du travail. Dans son ouvrage majeur Recherches la nature et les causes de le richesse des nations (1776)et notamment l'exemple célèbre de la manufacture d'épingle, il démontre que la division du travail permet de forts gains de productivité. Elle permet de diminuer le temps de travail nécessaire par unité produite pour trois raisons :
• Grâce à la spécialisation, elle permet un " accroissement d'habilité "
• Elle permet d'épargner du temps qui se perd ordinairement quand on passe d'une espèce d'ouvrage à un autre.
• Enfin, elle favorise " l'invention d'un grand nombre de machines qui facilitent et abrègent le travail, et qui permettent à l'homme de remplir plusieurs tâches ".
La division du travail chez Marx
Pour Marx, la division du travail naît lorsque les individus ou groupes d'individus ne sont plus autosuffisants. Peu à peu, on s'est éloigné d'un modèle où producteur et consommateur était confondu. La division manufacturière du travail fondée sur la segmentation du travail et la parcellisation aboutit à la déqualification du travailleur et à la dévalorisation de sa force de travail. Il produit un bien dont il va être dépossédé et dont il ne voit pas la finalité. Pour Marx, cette division constitue la base du machinisme et est le prémice à la destruction des métiers, approfondissant la séparation entre conception et exécution.
1.2 Les premières applications
Le taylorisme
L'OST Frederick Winslow Taylor (1856-1915) est un ingénieur américain qui va formaliser l'Organisation scientifique du travail (OST), prétendue objective et rationnelle. L'OST repose sur une double division du travail :
• Une division verticale qui sépare les tâches d'exécution et de conception. Les ingénieurs imposent des normes de travail aux exécutants de manière à réduire les temps morts, les flâneries (The one best way ").
• Une division horizontale où les ouvriers effectuent des tâches parcellisées (" le travail en miette " Friedmann). Il s'agit d'une décomposition d'un travail complexe en une série de gestes simples. Cela vide le travail d'intérêt et induit une déqualification du travail ouvrier.
Le fordisme complète le taylorisme
Henry Ford (1863-1947) reprend les principes de l'OST mais innove :
• en fixant l'ouvrier à son poste de travail : c'est un convoyeur mécanisé qui transporte le produit vers l'ouvrier.
• En développant la production en série de produits standardisés ce qui permet de réaliser des économies d'échelle.
• Enfin, Ford adopte une politique de hauts salaires (five dollars day). A la production de masse répond la consommation de masse.
Croissance et crise
Le développement du taylorisme est le produit d'une nécessité. Il a permis de répondre à deux exigences : la nécessité d'une augmentation de la productivité et de la production de masse, l'accueil d'une main d'œuvre peu qualifiée. La généralisation de ce mode d'organisation a assuré une croissance régulière des gains de productivité pendant la période des trente glorieuses.
Le ralentissement des gains de productivité est un élément majeure de la crise contemporaine. On peut parler de deux crises du taylorisme.
Une crise sociale dans les années 70 caractérisée par les réactions négatives des ouvriers (phénomène de " coulage ", perte de qualité, absentéisme, turnover )qui mettent en lumière les effets pervers de cette organisation dans une société où les normes sociales évoluent.
Une crise économique et technologique à partir des années 80 : la demande évolue et s'oriente vers une exigence plus grande de qualité tandis que l'introduction des nouvelles technologies (robotique, productique) permettant d'automatiser la production remet en question la parcellisation du travail. Elles vont déboucher sur le post-taylorisme.
1.3 Post-taylorisme ou néo-taylorisme ?
Le post-taylorisme désigne les nouvelles organisations du travail rendues nécessaires à la suite des dysfonctionnements des organisations du travail tayloriste et fordiste et permises par la diffusion de nouvelles technologies.
Tout d'abord, certaines mesures permettent de limiter le travail répétitif et la parcellisation des tâches, sans remettre fondamentalement en cause l'OST. Ce sont le rotation des postes, l'élargissement des tâches et leur enrichissement. On essaie d'assouplir la hiérarchie et de responsabiliser davantage les exécutants. Le toyotisme est un exemple du post-taylorisme, basé sur une gestion participative du personnel. Pour son concepteur, Taiichi Ohno, il s'agit de privilégier la qualité sur la quantité. Pour cela, on redonne de l'autonomie à l'ouvrier, regroupé au sein d'équipes, dans une organisation de la production plus flexible.
Cependant nous avons quelques raisons de penser que le taylorisme n'est pas tout à fait mort mais a simplement évolué. Ses principes disparaissent dans certaines secteurs mais s'étendent à d'autres. La rationalisation et la normalisation du travail s'applique en
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