CHSLD Sous Tutelle
Dissertation : CHSLD Sous Tutelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ManOfAction • 13 Février 2013 • 894 Mots (4 Pages) • 664 Vues
Québec -- Vingt-quatre heures après avoir pris connaissance du rapport de son enquêteur spécial, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, a placé, hier, le Centre d'hébergement Saint-Charles-Borromée sous tutelle pour 120 jours, la période maximale permise par la loi.
«Il s'agit d'un signal très fort», a soutenu Philippe Couillard au cours d'un point de presse. C'est Léonard Vincent, un gestionnaire chevronné du réseau qui venait tout juste de prendre sa retraite, qui est nommé par le ministre administrateur provisoire de Saint-Charles-Borromée. Au nom du ministre, M. Vincent a la main haute sur l'établissement puisque tous les pouvoirs du conseil d'administration sont suspendus.
Même s'il a répété qu'«il y a un bon pourcentage des employés qui sont très corrects» à Saint-Charles-Borromée, le ministre a souligné qu'«un noyau dur» d'employés nuisait à l'établissement puisque ce serait «souvent les mêmes personnes qui [sont] autour des événements déplorables que l'on note». M. Couillard a convié les employés et leur syndicat à «repartir sur un pied nouveau» en convenant qu'il existe des problèmes et qu'il faut les corriger. Commandée il y a 15 jours, l'enquête menée par Jean-Jacques Camera, assisté de la représentante des usagers, Louise Chouinard-Desrosiers, a conclu que les mauvais traitements subis en mai dernier par une patiente n'étaient pas un cas isolé. «D'autres situations de familiarités irrespectueuses envers les personnes, d'ignorance intentionnelle, de brusquerie verbale et physique, d'isolement ou de contentions abusives sont présentes dans l'établissement», écrit l'enquêteur dans son rapport daté du 5 décembre. «À ce stade-ci de l'enquête, nous affirmons qu'il y a plusieurs faits isolés qui démontrent que des usagers subissent des abus physiques et psychologiques de la part de certains membres du personnel.» Le rapport ne dit mot sur l'existence d'un noyau dur mais se contente d'évoquer «certains membres du personnel».
Pour avoir maltraité verbalement une patiente souffrant de troubles mentaux, les deux préposés ont été suspendus pour deux jours sans solde par la direction de Saint-Charles-Borromée, une sanction que l'enquêteur juge «nettement insuffisante» pour permettre à la direction de signifier aux autres employés «sa totale réprobation». L'administrateur provisoire détient les pouvoirs nécessaires pour revoir ces sanctions, dans le respect de la convention collective des employés. Mais M. Vincent doit surtout redresser rapidement l'établissement pour la suite des choses et faire en sorte que la confiance envers l'organisation revienne, comme le recommande M. Camera dans son rapport.
La commissaire locale à la qualité des services, qui a recommandé que des mesures sévères soient prises à l'endroit des deux employés, s'est acquittée de sa tâche «avec empathie» bien que les plaintes aient été traitées «à la pièce, sans réelle perspective globale», ce qui aurait pu mieux répondre aux besoins de la patiente et de sa famille, juge l'enquêteur.
Des mauvais traitements ont cours dans d'autres établissements du réseau, estime M. Couillard.
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