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Banques d’Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal), miroirs de la crise

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Par   •  2 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  886 Mots (4 Pages)  •  691 Vues

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Banques d’Europe du Sud (Italie,

Espagne, Portugal), miroirs de la crise

Delphine Cavalier

Depuis 2008, l’évolution des résultats des banques

italiennes, espagnoles et portugaises est largement

déterminée par celle du coût du risque, qui reflète la

matérialisation du risque de crédit dans les trois grandes

économies méridionales de la zone euro. 2013 n’a pas

dérogé à la règle.

Toutefois, alors que les banques espagnoles et

portugaises ont pu freiner l’an dernier la progression de

leurs dotations aux provisions au terme de plusieurs

années d’efforts, les banques italiennes ont dû presser

l’allure pour combler un décalage croissant entre

détérioration du risque de crédit et provisions. Les

créances douteuses tendent à ralentir en Espagne et au

Portugal, alors qu’elles accélèrent encore en Italie, où la

sortie de récession est plus récente. Le contexte,

dominé par la revue des actifs de la BCE, est à une plus

grande rigueur en matière de couverture prudentielle

des risques.

Par ailleurs, malgré l’amélioration des conditions

de financement, liée notamment à l’allègement des

tensions sur les marchés de la dette souveraine, le

produit net bancaire a encore accusé un net repli

dans les trois systèmes bancaires, principalement

en raison de la poursuite du recul des encours de

crédit.

En dépit d’un environnement macroéconomique

moins défavorable qu’il y a un ou deux ans, le

financement bancaire de l’économie reste une

équation difficile dans le contexte actuel de

deleveraging et d’exigences réglementaires de

solvabilité et de liquidité accrues. Il existe un risque

que des effets non désirés des nouvelles contraintes

de Bâle 3 se fassent sentir sur l’offre au moment où la

demande de crédit, aujourd’hui très faible, repartira.

De même, au-delà de la phase de reprise, le crédit

devrait moins contribuer au prochain cycle de

croissance dans les grandes économies d’Europe

du Sud.

En prise directe avec l’économie

réelle

Comme d’autres systèmes bancaires périphériques

(irlandais, grec), les banques italiennes, portugaises et

espagnoles ont été parmi les plus durement touchées par

la crise financière depuis 2008 et, dans son sillage, par la

crise souveraine européenne, malgré une quasi absence

d’exposition directe ou indirecte aux produits dérivés à

l’origine de la crise des subprimes. Dans ces trois

économies extrêmement intermédiées, des déséquilibres

macroéconomiques ou budgétaires ont avant tout été à la

source des crises macro-bancaires. Sous l’effet de la

pénurie soudaine de liquidité fin 2008, l’éclatement de la

bulle immobilière en Espagne y a précipité la crise

bancaire dès 2009, aggravée ensuite par la crise

souveraine. En Italie et au Portugal, point de bulle

immobilière, mais c’est une surexposition des banques à

la dette publique qui a amplifié les effets de la récession

économique et de la détérioration des finances de l’Etat.1

Malgré les écueils encore nombreux, les grandes

économies méridionales sortent de récession…2

Pour la première fois depuis la fin 2011, la croissance

trimestrielle en zone euro est redevenue positive au T4

2013 (0,5%), grâce aux sorties de récession du Portugal,

dès le T2, puis de l’Espagne au T3, et de l’Italie au T4. En

Espagne et au Portugal, l’activité a été stimulée par le

redressement de la compétitivité extérieure. Dans ces

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