Airpocalypse à Pekin
Cours : Airpocalypse à Pekin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar frenchbritney • 18 Mars 2013 • Cours • 1 831 Mots (8 Pages) • 602 Vues
Au début de l'année 2013, en amont de la session annuelle des législateurs et des conseillers politiques de la Chine, un épais nuage de pollution recouvrait plus d'un million de kilomètres carrés dans l'Est de la Chine. Nommée « Airpocalyspe » par les habitants de la capitale, la pollution de l’air enrage la population concernée.
Celle ci est étouffée par son propre développement effréné, avec des milliers de voitures neuves en prenant la route tous les jours. Cette année, la pollution a été exacerbée par des conditions météorologiques, combiné avec un sort exceptionnellement froid. La pollution de l’air, qui provoque régulièrement un manque de visibilité entraînant immobilisation des avions au sol et fermeture d’autoroutes, ce qui la rend également responsable d’une perte économique estimée à 6,8 milliards de yuans (800 millions d’euros) par an selon Greenpeace. Concernant les raisons des taux record de janvier, Zhou Rong, responsable de la question au bureau pékinois de l’ONG affirmait que « Les particules proviennent majoritairement de la circulation automobile et de l’utilisation du charbon (qui fournit toujours 70 % de l’énergie du pays), ainsi que des nombreux chantiers de construction. Mais il y a aussi des raisons climatiques, et notamment l’absence de vent, qui a provoqué une stagnation de l’air pollué ».
Face à ce smog sans précédent, des dangers environnementaux et sociétaux apparaissent, car les populations mécontentes sont de plus en plus atteintes physiquement par ce phénomène, et créant aussi de la part des autorités chinoises une prise de conscience.
I. Constat et information.
La capitale chinoise et la majeure partie des régions du centre et de l'est du pays sont régulièrement enveloppées dans un nuage de pollution depuis janvier, suscitant une grande inquiétude en Chine et à l'étranger. La capitale, Beijing, n'a connu que cinq jours sans pollution en janvier, et les compteurs de particules fines PM 2,5 (qui repèrent les particules d'un diamètre inférieur à un micron dans l'air) étaient en hausse. Pour rappel, le samedi 12 janvier, lorsque la mesure des particules PM 2,5 a atteint des taux records de 800 microgrammes/m3 d'air à Pékin (le maximum étant de 993 mg/m3. De tels niveaux n'avaient jamais été atteints depuis le début des mesures prises par l'ambassade américaine, en 2008. Les Pékinois sont habitués à des pics à 300 ou 400 mg/m3, d’où l’inquiétude face à ses nouveaux constats.
De plus, la transparence de l'information sur les particules fines est récente de la fin de l'année 2012. Auparavant, seule l'ambassade américaine communiquait des informations sur les taux de PM 2,5, mais avait était prié par un vice-ministre chinois de l'Environnement de cesser la publication des résultats des mesures de la pollution atmosphérique, sous le prétexte que celles ci n'étaient peut-être pas conformes aux normes en vigueur.
Dès la fin 2011, il y a eu un véritable mouvement de Pékinois, dont des personnalités très connues, des hommes d'affaires, des écrivains, pour demander au gouvernement de mesurer la pollution atmosphérique et d'en informer la population. Les Pékinois ont gagné cette bataille de l'information. En octobre dernier, le gouvernement a commencé à publier officiellement les taux de particules fines, à partir de 35 bornes réparties dans la capitale. Aujourd’hui, c’est même 74 grandes villes chinoises qui publient en temps réel leurs propres chiffres.
La qualité de l’air à Pékin fait depuis quelque temps l’objet d’une attention particulière des autorités car elle focalise le mécontentement populaire sur les inégalités. Même les médias d’Etat, d’accoutumée peu enclins à critiquer l’action du gouvernement, ne cachent pas leur scepticisme face à l’action du gouvernement.
II. Les dangers de la pollution : les villages du cancer
Lors de la 13ème réunion annuelle du Forum des entrepreneurs de Yabuli, le fondateur et PDG de la principale entreprise de e-commerce chinoise, Alibaba.com, pourtant loin d'être un dissident, a mis de côté le questions de business pour évoquer dans son discours les problèmes de santé liés à la pollution en Chine.
Celui ci a prédit que le cancer toucherait toutes les familles chinoises dans 10 ans. Il a également souligné que les citoyens devaient être plus respectueux de l'environnement et ne devaient pas uniquement se fier aux autorités. Le Global Times, organe du parti communiste, a publié le même jour que son discours une carte terrifiante des « villages du cancer » en Chine dont le gouvernement a récemment admis l'existence.
D'après cette carte, les villes de l'Est de la Chine comme Shanghai comptent de nombreux cancers gastriques, alors que le Sud a une fréquence importante de cancers du foie.
De plus, toutes les cinq minutes en Chine, six personnes sont diagnostiquées d'un cancer et cinq personnes en meurent. D'après des informations, cette fréquence importante de cancers est due à un style de vie malsain, avec l'environnement comme plus grande menace pour la santé.
D'après le quotidien Beijing Times, le Ministre de la Protection de l'Environnement a récemment publié le « 12ème Plan Quinquennal pour la Prévention et le Contrôle des Risques Environnementaux liés aux Produits Chimiques », qui établit clairement qu'à cause de la pollution chimique, des « villages du cancer » et d'autres sérieux problèmes de santé ont commencé à émerger dans certaines zones.
Une étude menée par Greenpeace et l'Université de Pékin se concentrant sur quatre villes chinoises estime le nombre de personnes qui meurent prématurément de la pollution de l'air est près de trois fois supérieure à celle tués par accidents de la circulation. Selon cette étude, les particules fines sont en effet responsables en 2012 d’au moins 8 572 morts prématurées dans les quatre grandes villes chinoises étudiées, dont plus des deux tiers à Pékin et Shanghai. Le nombre de personnes ayant déclaré souffrir de problèmes pulmonaires ou de difficultés respiratoires a d’ailleurs
...