Économie, Internationalisation et localisation des firmes multinationales
Cours : Économie, Internationalisation et localisation des firmes multinationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vinissa • 16 Mai 2013 • Cours • 773 Mots (4 Pages) • 921 Vues
Internationalisation
et localisation des firmes
multinationales :
l’exemple des entreprises
françaises en Europe
Jean-Louis Mucchielli et Florence Puech*
Les multinationales françaises, après un début tardif dans leur processus
d’internationalisation, réalisent encore leurs investissements directs en Europe de façon
fortement concentrée. En 2000, plus de 38 % des filiales françaises à l’étranger sont
localisées dans l’Union européenne. Elles sont principalement implantées dans les pays
limitrophes (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne). Dans le pays
d’accueil, ces investisseurs privilégient essentiellement la région de la capitale et les
régions les plus industrialisées.
On analyse ici les déterminants de la localisation des entreprises multinationales
françaises dans sept pays européens et dans quarante sept régions européennes entre
1987 et 1994 dans l’industrie manufacturière, en s’appuyant sur l’examen de 614
décisions individuelles de localisation.
L’étude économétrique utilise un modèle de logit imbriqué. Il se fonde sur l’hypothèse
d’une structure hiérarchique du processus décisionnel de localisation des entreprises en
deux niveaux : les nations et les régions. Les résultats empiriques montrent que, sur la
période étudiée, la probabilité d’implanter une filiale quelque part en Europe, dépend à
la fois de variables nationales et régionales. Généralement, les déterminants du choix de
localisation n’influent qu’à un seul niveau géographique. Ainsi, pour l’implantation de
filiales de multinationales françaises, les pays hôtes sont encore fortement différenciés
par leurs niveaux de salaires et les régions par des effets d’agglomération et de potentiel
marchand. Par ailleurs, les effets d’agglomération, démontrés une fois de plus ici,
permettent de valider la pertinence de politiques d’attractivité basées sur l’existence ou
le renforcement de pôles régionaux intra-industriels.
ENTREPRISES
* Jean-Louis Mucchielli est professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et affilié à l’ESCP-EAP, Florence
Puech est ATER à l’université de Paris 1, ils appartiennent au Pôle Économie Mondiale de TEAM-CNRS-Paris 1.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
130 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003
es entreprises françaises ont tardivement
mis en oeuvre leur processus de globalisation.
Les flux d’investissements directs à
l’étranger (IDE) étaient faibles durant la première
partie des années 1980. Cependant,
depuis les années 1980, la France joue un rôle
primordial dans les investissements internationaux.
Ainsi, malgré une forte baisse du montant
des flux d’investissement internationaux sortants,
la France était encore en 2001, le
deuxième pays investisseur, derrière les États-
Unis, avec un flux de 82,8 milliards de dollars
en 2001 (Cnuced, 2002).
Au-delà des phénomènes de globalisationmondialisation,
les stratégies d’internationalisation
des firmes se réalisent en général de
façon concentrique c’est-à-dire par « taches
géographiques » et par diffusion progressive
d’activités en dehors du territoire national. Au
début de l’internationalisation, les unités
implantées à l’étranger restent très concentrées
autour du territoire national, puis le processus
se diffuse au-delà des pays de proximité pour
prendre une ampleur plus internationale. Ainsi,
l’internationalisation des entreprises
...