Résumé de la première édition de la méthode d'enseignement interactive pour la lecture de Miki

La première édition de la méthode interactive d’apprentissage de la lecture Mika est parue en 1997 aux Editions Retz (diffusion Nathan). Une nouvelle édition est sortie ensuite en 2001. D’autres éléments y ont encore été ajoutés en 2002.

Les auteurs sont Catherine de Santi-Gaud et Mireille Usséglio, sous la direction de Gérard Chauveau.

C’est une méthode qui prend appui sur des albums de littérature jeunesse spécialement créés pour elle.

Le matériel pour le CP est présenté dans une mallette qui comprend :

o le livre du maître (qui offre également des fiches photocopiables),

o un matériel individuel pour l’élève : trois cahiers de lecture,

o un matériel collectif : quarante posters en couleur pour la classe dont les illustrations servent de supports à des échanges oraux (faire du sens à partir de l'image, enrichir son vocabulaire), la marionnette Mika, héroïne récurrente dans les albums et les fiches,

o -un matériel complémentaire : 36 panneaux sons-graphies, 4 ou 5 albums (selon la série) pour la bibliothèque de classe, un fichier photocopiable (Ecrire avec Mika)

Un matériel est également prévu pour l’école maternelle (livre du maître GS et jeu) ainsi que pour le CE1 (livre de lecture et livre du maître)

La méthode de lecture est identifiée comme « globale » car elle est a une entrée globale importante. Elle est présentée par les auteurs dans leur avant-propos comme une « méthode nouvelle » pour les raisons suivantes :

 elle est le fruit de la rencontre entre la recherche en psychologie de la lecture et l’expérimentation pédagogique.

 Elle repose sur une conception interactive de l’apprentissage de la lecture : « Lire, c’est à la fois, en interaction, comprendre et décoder ».

 Elle repose sur une conception coopérative de l’apprentissage.

 Elle donne à l’enfant un outil de réflexion.

 Elle offre la possibilité de faire de chaque enfant l’acteur de ses apprentissages.

 Elle permet de former des enfants lecteurs de textes.

 Elle se caractérise à la fois par la qualité des textes et des images par la quantité et la diversité des activités.

Le but est de former des lecteurs décodant bien et comprenant bien ce qu’ils lisent, mais également des élèves actifs, chercheurs, coopérateurs. La méthode est dite interactive car elle veut travailler simultanément le deux types de mécanisme de base, le code ( donc le traitement grapho-phonique des mots) et le sens (le traitement sémantique du texte(. Lire ne signifie pas déchiffrer mais le décodage est nécessaire à l’apprentissage. Les correspondances lettres/sons et la combinatoire sont des outils au service de la compréhension.

Ensuite, le livre du maître débute par une partie théorique, rédigée par Gérard Chauveau, intitulée «Conception interactive de l’enseignement - apprentissage de la lecture ». Dedans, il explique, en ce qui concerne la maîtrise de la langue écrite, que son apprentissage ne se limite pas au code alphabétique et au code grapho-phonétique. Maîtriser le langage écrit, c’est avoir la capacité d’élaborer une langue écrite et avoir une activité langagière écrite. Fondamentalement, un enfant apprend à lire en s’appropriant nos pratiques culturelles de l’écrit. Il présente l'acte de lire comme une activité stratégique. Le savoir-lire de base est ainsi composé de huit opérations cognitives : 1. repérer le support et le type d'écrit. 2. interroger le contenu du texte. 3. explorer une quantité d'écrit porteuse de sens. 4. identifier des formes graphiques. 5. reconnaître des mots globalement. 6. anticiper des éléments syntaxiques ou sémantiques. 7. organiser logiquement les éléments identifiés, reconstruire l'énoncé. 8. mémoriser l'ensemble des informations sémantiques.

Il préconise pour cela, dans la partie suivante, « mise en œuvre de la démarche pédagogique » :

 une pédagogie de la coopération :

Le travail autour des textes, les temps de regroupement, le projet de lecture commun permet d’installer une dynamique et une cohésion de groupe.

 une pédagogie de l’explicitation :

L’enseignant doit encourager, dès les premiers jours, les élèves à expliciter leurs procédures et - faire prendre conscience à chacun qu’il sait beaucoup de choses ;

- reconnaître et valoriser les acquis antérieurs ;

- rendre l’élève acteur de ses apprentissages.

Il s’agit de favoriser l’intégration individuelle des acquis, permettre la transmission des procédures et des démarches, de générer une réflexion sur les stratégies d’apprentissage : l’élève verbalise, justifie, argumente ses découvertes.

Dès son entrée au CP, un enfant peut interroger un texte assez long s’il a l’aide du maître et de ses camarades de classe.

Fonctionnement :

La méthode repose sur la lecture d’albums présentés en feuilletons. Les albums visent à travailler sur des textes littéraires complets. Ceux-ci sont proposés sous forme des posters textes-images et présentés en regroupement pour provoquer des situations vraies de langage et de multiplier les échanges verbaux entre élèves. La marionnette est surtout utilisée au cours des premières activités pour créer le contexte sémantique.

La progression annuelle prévoit un découpage en 5 périodes : on étudie un album par période. A chaque fois, on procède par la découverte collective des textes recopiés sur affiche, par une imprégnation des mots accompagnés d’exercices (texte, phrases, mots) et une production d’écrits sous forme de dictée à l’adulte (qui permet aux enfants de réutiliser les mots étudiés et donc la mise en mémoire) et l’étude de la combinatoire par la réalisation d’un panneau-son pour la mémoire collective. Elle propose également neuf bilans.

- Période 1 (jusque début octobre): on propose des écrits évènementiels liés à la situation de rentrée scolaire qui s’appuient sur des acquis de la GS (prénoms, jours de la semaine…) et un travail sur des étiquettes

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