Enjeux de l'enseignement en ligne dans le cadre d'un cours de russe
Rapport de stage : Enjeux de l'enseignement en ligne dans le cadre d'un cours de russe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emile French • 31 Janvier 2021 • Rapport de stage • 5 159 Mots (21 Pages) • 525 Vues
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Diplôme d’université Français Langue Étrangère
Code de la matière : SU5FDF2
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Année Universitaire 2019-2020 Deuxième session d’examen
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Introduction 1
- Langue nouvelle dans un nouveau contexte 3
a. Les cours en ligne : une solution rapide et efficiente face à un problème inattendu..3 b. Premiers défis de la langue nouvelle 5
c. Une méthodologie s’appuyant sur la variété des supports et les interactions du groupe 6
- L’illusion du tout-digital : réalités de la classe virtuelle 9
- Limitation des moyens techniques 9
- Une absence physique qui fait obstacle à l’implication des élèves 11
- La création d’une dynamique d’apprentissage parallèle à la classe 12
Conclusion 15
Annexes
Annexe 1 : Attestation sur l’honneur Annexe 2 : Attestation d’assiduité
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Depuis mon plus jeune âge, un certain appétit pour les langues m’a accompagné au long de ma vie. Ayant grandi à Moorea, en Polynésie française, j’ai très tôt baigné dans un environnement culturel où deux langues se partageaient l’espace culturel : le français et le tahitien (reo maohi). J’ai ainsi appris à rouler les « r », à produire certains sons et imiter certaines intonations peu courantes en français. Lors de mes années de collège, j’ai fait la connaissance de l’anglais bien entendu, puis de l’espagnol, et du grec ancien au lycée. Après quelques années dans la vie active en pays anglophone (l’Australie), l’apprentissage d’une langue m’a rapidement manqué. Je me suis tourné vers le mandarin, à mon rythme très modéré d’autodidacte. Outre l’apprentissage d’une langue, j’ai souhaité reprendre les études afin de me donner la possibilité d’une reconversion professionnelle. J’en arrive donc à ce début d’année scolaire, où j’ai entrepris ce diplôme universitaire de Français Langue Etrangère.
La langue que j’ai choisi d’apprendre dans le cadre du module d’expérience d’apprentissage d’une langue nouvelle est le russe. Avide lecteur de Tolstoï et Dostoïevski, je suis fasciné par cet immense pays, qui a plusieurs fois au cours des derniers siècles croisé son destin avec celui de la France, lors des guerres Napoléoniennes, de la révolution bolchevique, de la libération de l’Europe. Le fait que deux de mes frères et sœurs aient déjà étudié cette langue a achevé de me convaincre : je savais que je pourrais compter sur eux pour entretenir ma motivation et poursuivre l'apprentissage au-delà du cours d'initiation.
Un mot enfin, sur les circonstances exceptionnelles de cet apprentissage, qui s’est déroulé au pic d’une pandémie. Alors que la plupart des pays fermaient leurs frontières, et que de nombreux gouvernements imposaient à la population des mesures de confinement drastiques, que des pans entiers de l’économie stoppaient net, les universités et organismes d’éducation ont dû s’adapter en se reportant massivement en ligne. Mon cours de russe avec l’Université de Sydney n’a pas fait exception : nous apprenions quelques semaines avant la première leçon que l’intégralité du cours se déroulerait en ligne. Pour moi qui me réjouissais à l’idée de retrouver l’ambiance chaleureuse d’une classe, et de rejoindre un
groupe d’élèves qui avaient la même soif d’apprendre, l’annonce avait un gout amer. Je me suis immédiatement demandé ce que j’y perdrais en tant qu’apprenant, et s’il y avait au contraire quelque chose à gagner dans ce pis-aller que représentait la classe en ligne. Cette interrogation spontanée est devenue le fil conducteur de ma réflexion, et de l’observation de mon expérience d’apprentissage. La dynamique de l’apprentissage en peut-elle survivre à la classe en ligne, voire en sortir renforcée ?
L’analyse des moyens mis en œuvre par l’enseignante montrera l’efficience de sa réponse face à une situation d’apprentissage atypique mais également, dans un second temps, les faiblesses du cours à distance et la nécessaire mise en place d’un écosystème propice à l’émulation.
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Les cours en ligne : une solution rapide et efficiente face à un problème inattendu
Premier contact virtuel avec le groupe
Pas plus de deux semaines avant le début du cours de russe, l’enseignante (je l’appellerai par son prénom, Tatiana, dans la suite de ma rédaction) nous annonce par courriel que les leçons se tiendront en ligne sur la plateforme de vidéoconférence Zoom. Comme je l’ai mentionné plus haut, ma première réaction est la déception. J’ai toujours eu du mal à m’imposer une discipline ; en m’inscrivant à un cours en présentiel, je m’oblige en quelque sorte à faire un effort d’assiduité. Or, en supprimant cette première contrainte qui est de se rendre physiquement en classe, on ouvre une vanne qui peut rapidement conduire à un manque d’implication de la part des étudiants. Pourtant, la première séance me donne tort. Sur les dix-sept inscrits, dix-sept sont présents, dans dix-sept petites vignettes à l’écran de mon ordinateur. Les premières minutes sont consacrées à de rapides présentations (en anglais, que tous les participants parlent), Tatiana demandant à chacun d’entre nous d’expliquer brièvement les raisons qui nous ont poussés à apprendre le russe. Il est intéressant de noter la diversité de nos motivations. L’une est sur le point d’épouser un russophone, l’autre souhaite fonder une entreprise avec un partenaire commercial russe, une autre encore souhaite renouer avec ses racines slaves, etc. De même, notre âge est assez uniformément reparti, entre 20 et 70 ans. Cette diversité des âges et des motivations est un défi qui s’impose à la plupart des enseignants qui travaillent avec des adultes (en dehors du système scolaire de l’école primaire, du collège et du lycée). Heureusement, au niveau grand débutant que nous partageons tous, les priorités d’apprentissage sont les mêmes pour tout le monde, et Tatiana y répond dans un livre de sa conception.
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