Les pays européens doivent-ils poursuivre leur ouverture économique ?
Dissertation : Les pays européens doivent-ils poursuivre leur ouverture économique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zaky69 • 25 Février 2017 • Dissertation • 1 342 Mots (6 Pages) • 812 Vues
Les pays européens doivent ils poursuivre leur ouverture économique ?
Dans son essai La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, le politologue américain Francis Fukuyama, affirme que l’épilogue de la guerre froide marque la consécration de l’idéologie libérale qui a triomphé sur les autres idéologies politiques. Force est de constater que depuis quelques années on a pu assister au démantèlement progressif des entraves au libre-échange qui est un système économique dans lequel l'abaissement ou la suppression des droits de douane, la suppression du contingentement des marchandises permettent la libre circulation de ces marchandises d'un pays à l'autre. Ainsi le libre échange est entré dans les mœurs de bon nombre de pays parmi lesquelles on trouve les pays européens. Ces pays européens qui négocient actuellement les termes d’un accord de libre-échange transatlantique avec le Canada, il s’agit de l’Accord économique et commercial global (CETA). Ces négociations soulèvent une question fondamentale, en effet les pays européens ont déjà consentis à une ouverture colossale de leurs économies dans le cadre de l’union européenne avec la création d’un marché unique, mais cet accord va encore plus loin dans le sens où il provoque une ouverture plus accrue du marché européen au Canada et donc potentiellement au reste du monde par la suite. C’est la raison pour laquelle on peut légitimement se demander si les pays européens qui ont déjà fait progresser l’ouverture de leurs économies dans le cadre de l’union européenne ont un quelconque intérêt à aller plus loin. Ainsi tout l’enjeu de ce sujet est de savoir si les pays européens peuvent ouvrir davantage leurs économies sans que cela ne pose de problème en termes de cohésion nationale ? En premier lieu nous verrons qu’une ouverture plus approfondie pourrait s’avérer être bénéfique mais qu’en contrepartie il pourrait y avoir de graves répercussions économiques et sociétales.
Une ouverture plus approfondie conduirait inexorablement à davantage de libre échange qui comme l’a montré David Ricardo peut satisfaire l’ensemble des agents économiques à condition que chaque pays se spécialise dans les secteurs d’activités pour lesquelles il est tributaire d’un avantage comparatif. De surcroit cette ouverture économique plus poussée permettrait aux entreprises européennes de bénéficier d’un marché encore plus grand et l’acceptation bilatérale des normes et des codifications puis l’harmonisation progressiste de celles-ci va leur permettre d’écouler plus de produits et par la même occasion d’accroitre leur chiffre d’affaire et leur production or la production pour certains économistes comme Robert Solow est facteur de croissance.
De plus le fait d’ouvrir davantage son économie permet de créer un milieu encore plus concurrentiel et donc offrirait un panel de biens et de services plus nuancé à des couts amoindris aussi bien pour les consommateurs, on pourrait d’ailleurs supposer que cela aurait pour conséquence une augmentation de leur pouvoir d’achat et donc hypothétiquement une hausse de la demande qui à terme serait bénéfique pour les économies nationales des pays engagés dans ce processus d’ouverture économique plus approfondie, que pour les producteurs en effet une concurrence accrue obligerait les entreprises à investir encore plus dans le secteur de la recherche et du développement propice aux innovations et à la quête de productivité. Or l’innovation est au cœur de la croissance économique pour Schumpeter qui parle de destruction créatrice qui est un phénomène dans lequel des secteurs d’activité économique disparaissent et que d’autres secteurs d’activité sont créés simultanément.
Cette ouverture économique plus en profondeur pourrait également dans une moindre mesure profiter aux Etats européens car en ouvrant notamment les marches publics aux entreprises du secteur privé et qui plus est avec cette compétitivité accrue du fait de l’ouverture économique les pays européens vont pouvoir au même titre que les consommateurs bénéficier de prestations de services et de biens d’un certain standing à un prix moindre, dans un contexte où les Etats européens croulent sous les dettes qui s’accumulent, cela pourrait permettre aux Etats d’effectuer des économies budgétaires considérables.
Nous venons de voir qu’une ouverture plus prononcée des économies des pays européens peut s’avérer être bénéfique, néanmoins il est communément admis comme l’affirme Jacques Rouxel, que « tout avantage a son inconvénient » c’est pourquoi nous essaierons de nous y intéresser au cours de cette seconde partie.
Une ouverture économique plus approfondie de la part des pays européens pose un sérieux problème de dérégulation puisque l’absence de règlementation met en exergue une concurrence qui n’est pas pure et parfaite elle est même déloyale, en effet certains pays à bas salaires moins soucieux des règles de sécurité dépourvus de protection sociale et juridique des salariés avec des systèmes bancaires accommodants attirent les entreprises de manière complètement déloyale on parle de dumping social et juridique et les conséquences sont terribles pour les pays membres de l’union européenne par exemple qui quant à elle se veut résolument plus attentive sur ces questions sociétales, cela a déjà provoqué la disparition des industries de main d’œuvre et une réduction significative des emplois non qualifiés provoquant dans certains pays européens un chômage de masse. De plus on peut facilement émettre des réserves quand à la théorie de Ricardo qui affirme que ce libre échange serait bénéfique à tous, en effet les pays de l’Europe de l’Est par exemple n’ont pas les moyens de prendre part pleinement à ce processus.
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