La démarche écoquartier

ANDJUI Kabran Elisée

Master 1 Développement Social Urbain

LA DEMARCHE ECOQUARTIER

        Sous l'impulsion du protocole de Kyoto de 1997 sur la réduction des gaz à effet de serre, de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable des territoires (LOADDT) de juin 1999, des lois Grenelle I et II dites de l'environnement et surtout un nouveau paradigme en matière de construction et de l'habitat, la France à l'instar des pays du nord a initié la création des écoquartiers dès l'année 2008.

Depuis lors plusieurs écoquartiers ont vu le jour et la tendance est à l'amplification.

        Un écoquartier est une zone urbaine, parfois rurale, conçue de façon concertée par différents partenaires (élus locaux, collectivités, architectes, paysagistes, écologistes, citoyens...) dans un but de développement durable préservant l'environnement tout en englobant des considérations liées à la densité, à l'écologie et aux mixités sociales et fonctionnelles.

Mais si certains écoquartiers sont de véritables réussites dans le genre en matière de conception et d'innovation au point de remporter le trophée des lauréats du label initié par le ministère de la cohésion du territoire, d'autres écoquartiers semblent être de véritables bonnets d'ânes.

        Nous essayerons dans notre étude de montrer deux exemples d'écoquartier : la ZAC de Bonne à Grenoble, véritable réussite, et les "Temps durables" à Limeil-Brévannes, un échec.

        Lorsqu'on parle de la démarche écoquartier en France, c'est la zone d'aménagement concertée (ZAC) de la Bonne pilotée par la ville de Grenoble dans le cadre de son schéma de cohérence territoriale (SCOT)  qui est citée en exemple. C'est en 2002 que le projet a débuté et s'est articulé dès le départ en étroite collaboration entre toutes les parties prenantes (les constructeurs, les syndicats et associations de quartier, les urbanistes ainsi que les Grenoblois). Il s'agit donc d'un processus participatif dont les décisions ont été prises de façon collégiale en amont avant la construction de cet écoquartier. Le résultat de ces décisions est un écoquartier bâti sur plus de huit hectares situé sur une ancienne caserne militaire désaffectée et en plein coeur de Grenoble. Il est situé à proximité du centre ville et comprend 850 logements dont 435 neufs (35% de logements locatifs sociaux)pour faciliter la mixité sociale et 415 logements en réhabilitation  pour lutter contre l'étalement urbain. En plus de ces logements au normes et label   haute qualité environnementale »HQE »,bâtiments basse consommation « BBC » , nous pouvons y trouver 21 000 m² dédiés aux commerces, aux loisirs et services, aux bureaux, ainsi qu'un hôtel, une école primaire, une piscine, des logements étudiants, une résidence pour personnes âgées, et 5 hectares de parcs publics et de jardins.

        La création de cet écoquartier répond à un cahier des charges précis. Dans un premier temps, il s'agit d'en favoriser l'accessibilité, objectif aussi bien fonctionnel (créer un lien avec les quartiers périphériques) que social (accès aux transports en commun pour tous). En pratique, il s'agit par exemple de la proximité d'une ligne de tramway et de lignes de bus, de voies piétonnes desservant les équipements sus cités, d'aménagements de plain-pied pour faciliter l'accès aux personnes à mobilité réduite, ou encore de développer des pistes cyclables et des locaux à vélos.

Autre point important lors de la création d'un écoquartier est de créer une dynamique économique locale avec des commerces, des zones de loisirs, des services (15 000 m² y sont dédiés).

Créer un écoquartier signifie également apporter de la mixité sociale notamment en accueillant les familles avec enfants (avec par exemple la présence d'école ou de parcs) et en privilégiant la mixité intergénérationnelle avec la création d'une maison des associations et d'une résidence pour personnes âgées.

Enfin qui dit écoquartier dit imposer des critères environnementaux aux opérateurs. Parmi ces critères, nous pouvons citer :

...