Développement économique, urbanisation et concentration urbaine : essai de synthèse
Commentaires Composés : Développement économique, urbanisation et concentration urbaine : essai de synthèse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar thenaoufal • 18 Février 2015 • 4 142 Mots (17 Pages) • 1 066 Vues
Développement économique, urbanisation et concentration urbaine : essai de synthèse
I/ Urbanisation et développement économique
Le lien développement économique – urbanisation : une fatalité incontournable
En 1944, Polanyi parlait de la fatalité irréversibilité de l’urbanisation. L’urbanisation est nécessairement une conséquence inévitable de développement économique. Aucun pays n’a réussi, à ce jour, d’échapper à cette fatalité.
En outre, le développement selon Simon Kuznets en 1968, est une hausse soutenue et irréversible du PIB/tête.
Les liens en commun sont la soutenabilité à long terme du développement économique, et l’irréversibilité de ce processus qui entraine des changements profonds de structure et de société.
L’impact des structures de consommation
La hausse du revenu réel par habitant amènent inévitablement des changements de comportement, au premier rang la structure de consommation. Cette dernière se modifie à mesure que les revenus augmentent. En effet, la loi d’Engel précise que la part du budget consacrée à la consommation diminue avec le revenu.
Cette évolution de la demande, combinée à des changements de productivité relative, rend inévitable un recul de l’emploi agricole et le mouvement de la main-d’œuvre du secteur vers d’autres secteurs de l’économie (exode => urbanisation).
Révolution agricole => modernisation des moyens de production => amélioration de la productivité => exode rurale => urbanisation => augmentation du revenu => modification de la structure de consommation.
La productivité relative des villes et des compagnes
Le mouvement de la main d’œuvre vers des secteurs non agricoles ne dit pas vraiment pourquoi l’urbanisation est inévitable.
Comment expliquer la localisation des industries dans l’espace géographique ?
Le concept des économies d’agglomération
L’agglomération géographique procure aux entreprises des avantages économiques. Pour les désigner, l’économiste parle d’économies d’agglomération (économies externes ou d’externalités).
Elles désignent pour une entreprise des gains dont les origines se trouvent à l’extérieur de l’entreprise, qui ne sont comptabilisés, mais permettant néanmoins de produire à moindre cout (proximité de clients et fournisseurs, d’un port, …).
Ces économies s’échappent toujours à une quantification précise. Cependant, ce gain sera toujours le résultat d’un ensemble hétérogène de facteurs (cout d’opportunité, de transport, et de transaction).
L’agglomération géographique des industries n’exige pas une compréhension du concept d’économie d’agglomération. En situation de concurrence, c’est le marché qui dicte les caractéristiques d’une bonne localisation.
Une meilleure localisation à l’entreprise est celle qui permet de réduire les charges liées au cout du transport.
L’installation des entreprises dans les grandes villes se voit dans le sens de profiter d’économies d’agglomération. En économie de marché, les mouvements des capitaux (h & ph) sont en principe le reflet de différences de rendement entre un site et une autre.
Effectivement, on constate que la grande productivité de la ville est refléter dans les prix du foncier, plus on se rapproche du centre, plus le prix s’accentue.
L’urbanisation dans les PED : un cas particulier ?
Le rythme d’accroissement du taux d’urbanisation reste tout à fait comparable à l’expérience historique des pays riches. Ainsi, le rapport emploi industriel / population reste, en gros, conforme au modèle des pays riches (Preston, 1988).
Cependant, l’expérience des PED se distingue sur un aspect majeur. L’ampleur de la croissance urbaine est beaucoup plus importante que par le passé.
En somme, l’urbanisation des PED ne s’éloigne pas du cheminement normal qu’impose le développement économique. Cependant, à cause du progrès technologique, surtout en matière de santé et d’infrastructures, l’ampleur que prend aujourd’hui la croissance urbaine dans les PED, tant au plan de la taille des villes que de la croissance absolue des populations urbaines, se situe à une échelle bien différente.
L’urbanisation avec son ampleur, provoque des tensions qui se trouvent au cœur de la problématique urbaine des PED. Parmi les défis auxquels les pays doivent faire face :
- la hausse très rapide des prix fonciers dans les grandes villes suite à la concentration urbaine ;
- une difficulté à instaurer des changements institutionnels exigés en parelle ;
- les exigences en investissements publics (infrastructures urbaines).
L’urbanisation assure-t-elle le développement économique ?
La réponse la plus évidente serait de faire remarquer que l’urbanisation est la traduction, dans l’espace, d’une allocation plus efficace de ressources (entre la ville et la compagne), et par conséquent, l’urbanisation a un mécanisme d’ajustement à l’origine du développement économique.
En fait, Jane Jacobs insiste sur le rôle de ville comme moteur de développement économique. Sa thèse principale est que le développement économique est inconcevable sans ville. Mais la ville est une condition suffisante ?
L’urbanisation se manifeste aux premiers moments du développement économique. A partir d’un seuil de développement, les taux d’urbanisation ont de moins en moins de significations comme indicateurs de progrès économique.
Conclusion : l’urbanisation est une condition nécessaire mais insuffisante du développement économique. Elle se définit d’abord comme une réaction aux nouvelles conditions qu’impose le développement économique. Mais son impact autonome sur le développement serait plutôt fragile. Vouloir provoquer artificiellement l’urbanisation serait finalement inutile, voire nuisible que de tenter de la stopper.
II/ Concentration urbaine et développement économique
L’urbanisation est conséquence inéluctable du développement. Nonobstant elle induit des problèmes importants auxquels il faut trouver une solution.
Les déséconomies externes de la grande
...