Comment concilier le développement économique et le développement durable sur le Bassin d’Arcachon ?
Étude de cas : Comment concilier le développement économique et le développement durable sur le Bassin d’Arcachon ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar paulinefrs • 12 Mars 2016 • Étude de cas • 2 836 Mots (12 Pages) • 1 721 Vues
Comment concilier le développement économique et le développement durable sur le Bassin d’Arcachon ?
Le territoire du Bassin d’Arcachon (786 km2) se situe dans la Région Aquitaine, à une heure environ de l’agglomération bordelaise, dans le sud‐ ouest de la Gironde. Dix communes ceinturent le pourtour du Bassin : Lège‐Cap Ferret, Arès, Andernos‐ les‐ Bains, Lanton, Audenge, Biganos, Le Teich, Gujan‐ Mestras, La Teste de Buch et Arcachon. La diversification des activités économiques a participé au développement historique du Bassin d’Arcachon, connu et reconnu mondialement grâce à ses nombreux atouts naturels et son attractivité. Mais construit autour d'un milieu de type lagunaire, c'est aussi un milieu caractérisé par sa fragilité environnementale.
Alors, comment concilier le développement économique et le développement durable sur le Bassin d’Arcachon ? Dans un premier temps nous étudierons les aspects économiques de ce lieu d’hier jusqu'à aujourd’hui, puis, ses problèmes environnementaux et enfin, les nouveaux éléments qui favorisent son développement durable. Celui-ci est un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux besoins à venir. Ce concept allie les considérations économiques, sociales et écologiques.
I) Aspects économiques du Bassin d’Arcachon
Dans cette première partie, nous allons voir tous les aménagements qui ont transformé le Bassin d’Arcachon et qui ont permit son développement économique d’hier à aujourd’hui.
Nous savons que le Bassin d’Arcachon a été jusqu’au milieu du XIXème siècle un véritable désert sauvage. Ainsi, trois grands types d'aménagements ont été mis en place pour optimiser le potentiel de ce lieu afin de favoriser l’économie locale : la fixation des dunes et la création de la forêt du cordon littoral, l'assainissement de la plaine landaise et la création de la forêt, et les aménagements des rives du bassin.
C'est au XVIIIème siècle que l'ingénieur des Ponts et Chaussées Brémontier commence à s'attaquer à la fixation des dunes en créant une dune littorale artificielle. Puis, c’est Bonaparte en 1801, qui lance les opérations de boisement des dunes à l'arrière de la dune littorale ainsi formée. En effet, la plantation de pins maritimes évite les mouvements des dunes ; l'eau étant très profonde, les racines des pins descendent jusqu'a plus de 6 mètres de profondeur, et c'est cela qui fixe la dune.
Pour les plaines marécageuses de l'intérieur, c'est un autre ingénieur des Ponts et Chaussées, Henri Chambrelent, qui expérimenta le système des « crastes » (c'est-à-dire un fossé d'écoulement des eaux) qui, en drainant la plaine, ont permis le semis des pins maritimes et de chênes. Cette transformation engendrera la création de la forêt landaise actuelle qui est de nos jours la plus vaste forêt d’Europe.
Quand aux rives Nord du Bassin, elles furent transformées en pisciculture au milieu du XIXème siècle. De ce fait, les prés-salés n'existent plus guère qu'entre Arès et Claouey et aussi entre La Teste et Gujan Mestras, comme bien sûr sur l'île aux Oiseaux. La pisciculture survit difficilement aujourd'hui. Le domaine de Certes est devenu un CAT qui valorise ses produits et complète ses activités par le tourisme. Les plans d'eau de la ferme de Fleury au Teich sont devenus une partie du parc ornithologique. Les étangs du domaine du Roumingue ont été aménagés, l'un en baignade permanente, l'autre en étang de pêche et de canotage pour un terrain de camping. Les côtes basses et les vasières des zones Nord et Est du Bassin ont été aménagées au XIXème siècle par un système de digues et de réservoirs de marée.
Le développement touristique et urbanisation sont intimement liés dès le XIXème siècle. En effet, ce sont les transformations du XIXème siècle qui donnent au milieu urbain local son allure caractéristique avec l'arrivée du chemin de fer et l'urbanisme typique lié au tourisme. Tourisme aristocratique à Arcachon et dans la pointe du Cap Ferret, populaire dans le fond du Bassin avec la vogue des sanatoriums, aériums, colonies de vacances, dans la première moitié du XXème siècle. Un milieu original se met en place dans un tissu urbain où l'on s'efforce de conserver un maximum de végétation, en particulier des pins maritimes et les chênes qui donnent son image à la région.
Le Bassin est marqué par des aménagements touristiques anciens. En effet, dès 1838, des bourgeois de Bordeaux fondent la compagnie du chemin de fer de Bordeaux à la Teste qui lance la mode des "trains de plaisir" vers le bassin ; cette ligne Bordeaux/La Teste est allongée jusqu'à Arcachon quelques années après. Ce sont les frères Pereire qui financent la construction, en arrière de la côte, abritée des vents de l'Atlantique par la dune, de la ville d'hiver : hôtels, sanatoriums, institutions de sante, Casino. Cette ville d'hiver connait dès le début un grand succès ; aujourd'hui une population âgée et aisée y vit toute l'année. A cette ville d'hiver, s'oppose le long des plages et du front de mer, la ville d'été, intensément active pendant la période estivale, mais bien déserte le reste de l'année.
Aujourd’hui, le Bassin d’Arcachon représente 27% du nombre de séjours réalisés en Gironde et un tiers de la fréquentation touristique départementale, c’est une destination familiale attirant une clientèle essentiellement française (84% des séjours). Il est marqué par des aménagements diversifiés qui tendent à concilier les différents usages professionnels et de loisirs. Ainsi, nous pouvons constater une richesse de l’offre et la diversité des formes du tourisme. De par sa diversité, le Bassin a donc en effet permis le développement de plusieurs filières touristiques : les macro filières qui sont des motivations de séjours à part entière comme la filière balnéaire et littorale, les filières structurantes majeures qui représentent un poids et un enjeu économique, les filières porteuses d’image comme la filière « patrimoine maritime » (ostréiculture et pêche) ou la filière vélo, la filière « écotourisme », la filière glisse (surf, body-board, stand up paddle, kite surf …), et enfin les filières émergentes comme la filière bien-être ou la filière golfique.
L’offre touristique compte divers grands équipements comme le Bassin des Loisirs à Gujan-Mestras qui compte 5 parcs d’attraction accueillant en moyenne 400 000 visiteurs par an, mais aussi le zoo de La Teste de Buch ou encore le phare du Cap Ferret. Elle est aussi constituée de parcs naturels qui font la renommée du territoire avec notamment la dune du Pilat. Il y a aussi les 3 sites classés : l’île au Oiseaux, la dune du Pilat et le domaine de Graveyron, et les 2 réserves naturelles nationales : le Banc d’Arguin et les Prés Salés d’Arès et de Lège-Cap Ferret.
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