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Réveils de Genève au 19ème siècle

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Par   •  9 Janvier 2023  •  Dissertation  •  6 768 Mots (28 Pages)  •  318 Vues

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Réveils de Genève au 19ème siècle

(Prof. Jean Decorvet)

Notes de cours

I : Introduction

  1. Présentation du thème
  2. Enjeux du thème, l’exemple de Louis Gaussen

Lire « Théopneustie » pp. 2 + 6,7,8.

Même si la phrase de Gaussen reflète l’état d’esprit d’un systématicien du 19ème, il y a qqch de fondamentalement vrai : (1) doctrine et vie ne peuvent pas être séparées, (2) des manquements ou des erreurs dans nos églises ont comme origine un énoncé théologique bancal, voire carrément faux, que l’on en soit conscient ou non.

Schleiermacher = serait-il un rationaliste chrètien, ou même liberal dans ces propos entre la foi et la raison ?

Cellérier fils n’est pas libéral et ni ortho…

Le réveil n’est pas encore bien vu, plutôt méprisé pour les protestants.

  1. Plan et progression du cours

II : De l’importance du Réveil de Genève pour la francophonie

  1. Renouveau spirituel de grande envergure… et profondeur (Genève et au-delà)

  1. Union indissoluble de la vie et de la doctrine

  1. Elan missionnaire
  1. Formation théologique
  1. Développements philanthropiques
  1. De Genève aux extrémités du monde : réseautage international
  1. Source du mouvement évangélique francophone

III : Mises en perspective

3.1. Cartographie « spirituelle » de l’Europe à l’orée des guerres napoléoniennes

  1. France
  • Clandestinité forcée
  • Apparition et développement de la philo

cartésienne

  • Lumières
  • Edit de tolérance

  1. Suisse
  • Eclatement du Consensus Helveticus
  • Vaud sous domination bernoise, la Seconde Confession helvétique tien bon
  • Séminaire de Lausanne
  • Divisions confessionnelles
  • Invasion napoléonienne
  1. Allemagne
  • Paix de Westphalie
  • Apparition du piétisme
  1. Pays-Bas
  • Canons de Dordrecht et Remonstrants
  • Tolérance religieuse
  1. Angleterre
  • Révolution des dissidents
  • Déisme
  • Réveils
  1. Colonie d’Amérique
  • Éclatement de l’idéal puritain
  • Individualisme des Lumières
  • Réveils et « The rise of Evangelicalism » (Bebbington)

En comparaison internationale, la France se situe comme sur un îlot de troubles et de persécutions. La plupart des autres pays voient le protestantisme muter sous la forme d’un pré-libéralisme (Genève, Angleterre au 17ème), d’une pré-sécularisation (Pays-Bas, Angleterre au 17ème), ou de réveils (piétisme, pays anglo-saxons au 18ème).

3.2. Evolution des mouvements de pensée

  1. De l’humanisme à la Réforme
  • Humanisme : les traits communs
  1. La promotion du sujet humain: ce trait semble être le plus marquant et le plus caractéristique. C'est l'anthropocentrisme, avec accent sur la créativité de l'homme. Cela se retrouve pratiquement dans tous les courants. Partout, on a l'homme au centre.

  1. Le mouvement: c'est le deuxième grand trait. Au lieu du monde immuable et fixe de la synthèse médiévale, c'est un devenir. La division des périodes que la conscience des hommes de la Renaissance a établie en témoigne : ils ont appelé leur période Renaissance, renouveau, résurrection. Cela signifie une conscience historique où l'histoire est valorisée dans son devenir.
  1. Substitution du motif nature/liberté au motif nature/grâce
  • Orthodoxie : définition
  1. Ce n’est pas d’abord une ecclésiologie mais une approche de l’intelligence de la foi qui met l’accent sur l’autorité souveraine et absolue de Dieu => nécessité pour nous de lui rendre gloire en toute chose.
  2. Pour A. Lecerf: « Le luthéranisme mit au premier plan la préoccupation du salut ; les réformateurs suisses et Calvin subordonnèrent le légitime souci du salut à la restauration du sentiment de l’indépendance souveraine et de l’autorité exclusive de Dieu. De là, une conception plus rigoureuse de l’autorité formelle de l’Ecriture, le rôle attribué à la prédestination dans la piété … une réforme plus radicale dans le culte »
  • Le repositionnement philosophique de la Réforme
  1. « La Réforme, par contraste, fait sienne la conception biblique de la chute sans la restreindre. Si Dieu est le créateur de l’être tout entier, cet être tout entier, y compris son intelligence et sa volonté, est maintenant déchu. Face à la théorie de Thomas d’Aquin, la Réforme enseigne que Dieu seul est autonome » (Fr. Schaeffer, p. 19).
  2. Le motif fondamental n’est plus nature/grâce mais péché/grâce ou plus simplement l’enchaînement allianciel création/chute/rédemption/glorification.
  3. L’insistence sur les « sola » n’est que la conséquence logique de ce retournement de paradigme.
  • Influence de l’orthodoxie calviniste
  1. L’orthodoxie de type calviniste influencera énormément l’arrière-plan théologique du mouvement évangélique.
  2. Si le mouvement évangélique naît du piétisme et des réveils anglo-saxons, sa théologie sera rapidement impreignée d’orthodoxie calviniste, essentiellement pour ce qui touche aux principa theologiae.
  3. Principium essendi; Principium Cognoscendi
  4. L’orthodoxie calviniste a façonné le protestantisme francophone et l’évangélisme (même si celui-ci a été et demeure traversé par des différences sur la question de la prédestination, des sacrements ou du rapport au monde). Le Réveil de Genève et le Réveil de la Drôme ont leurs racines dans ce courant de pensée. Idem pour les AESR (maintenant FREE), Saillens et l’IBN, l’IBME, etc.
  1. De la Réforme à la sécularisation post-moderne
  • Caractères généraux de la période
  1. Le motif fondamental qui caractérise cette pensée est dénommé motif nature / liberté par Dooyeweerd.
  2. Le penseur médian au cours de cette évolution a effectivement fait ressortir ces deux thèmes, nature et liberté, comme les deux thèmes à partir desquels tout est pensé : Kant (18ème siècle). La liberté est celle du sujet humain, avec un nouveau sens du terme "sujet". Il s'agit d'une instance qui se pose elle-même, qui se possède elle-même, caractérisée par la liberté et par le face à face avec la nature.
  3. Dans une tragédie de Corneille (17e siècle), un vers semble résumer fort bien la position qu'adopte l'homme moderne : "je suis maître de moi comme de l'univers".
  • Aperçu de la pensée de Descartes
  1. Avec Descartes, ce n'est plus la religion qui dicte à l'homme ce qu'il doit penser, mais l'homme lui-même, sa pensée, le «je pense».
  2. Par le doute méthodique, il essaie de retrouver les principes évidents d'une philosophie. Mais s'il doute, il pense et s'il pense, il existe : c'est le fameux «Je pense, donc je suis» («Cogito, ergo sum»).
  3. Ayant affirmé la primauté du «je», de la personne, Descartes a unifié tous les domaines de la connaissances en les soumettant à un principe unique : la méthode rationnelle.
  4. La méthode : La pratique des mathématiques montre que la raison peut arriver par elle-même à des vérités évidentes sans le recours à l'expérience.
  • Conséquences pour la théologie
  1. Son doute méthodique distille un vent de révolte contre toute forme d’autorité qui ne soit pas strictement fondée sur le « je pense »;
  2. La philosophie n’est plus la servante de la théologie, comme chez Augustin ou les orthodoxes (principia theologiae). La philosophie s’émancipe de la théologie;
  3. C'est la véracité de Dieu qui me garantit que tous mes raisonnements sont solides et valables. On retrouve la preuve ontologique de Dieu mais ce Dieu cartésien n’est pas le Dieu augustinien. Il est plus lié à la volonté (thème moderne) qu’à la souveraineté (thème biblique).
  4. En outre, l’anthropologie cartésienne n’est pas celle d’Augustin ou de la Réforme. La dépravité totale est absente.
  1. De l’influence de Descartes sur la théologie en général et à Genève en particulier

(voir feuilles ci-jointes)

  1. Un catéchisme altéré

« D[emande]. Pourquoi devons-nous faire des bonnes œuvres? »

« R[éponse]. Parce qu’il y a une satisfaction réelle attachée à la pratique des bonnes œuvres, & que l’on s’attire par-là l’estime des hommes & leur bienveillance ; mais surtout, parce que c’est le seul moyen de plaire à Dieu & d’obtenir le salut. (Catéchisme de 1788.) »

  1. Bourgeonnement piétiste

« Le Réveil de Genève fut moins, dans le principe, un Réveil nouveau que la conséquence de celui qui s’était opéré lors du passage du comte. . . . Le Réveil de Genève, dans sa phase initiale, est essentiellement morave. » (Guers, Premier Réveil)

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