Quels sont les obstacles majeurs auxquels font face les jeunes marocains qui veulent entreprendre ?
Cours : Quels sont les obstacles majeurs auxquels font face les jeunes marocains qui veulent entreprendre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mahaty83 • 28 Octobre 2017 • Cours • 16 581 Mots (67 Pages) • 1 810 Vues
Question 1 : Quels sont les obstacles majeurs auxquels font face les jeunes marocains qui veulent entreprendre ?
Les entreprises créées par les jeunes constituent une base importante du tissu économique national. Elles occupent une place primordiale dans l’économie en contribuant de manière essentielle à la croissance économique, et à la lutte contre le chômage. Numériquement très importante, leur contribution socio-économique reste cependant largement en deçà des potentialités que peuvent faire valoir ce genre d’entreprises. En effet, beaucoup de contraintes se dressent toujours devant la promotion et le dynamisme de ces entreprises en raison de la fragilité de leurs structures et de la faiblesse de leurs moyens humains, techniques et financiers. Ce qui se traduit par une insuffisance de leurs performances, une érosion de leur compétitivité et par leur taux de mortalité élevé. Il faut dire qu’au Maroc, l’entrepreneuriat des jeunes a connu un grand développement au cours des dernières décennies qui ont été marquées par l’ajustement structurel, le ralentissement économique, l’augmentation du chômage et de la pauvreté. Son développement a participé à la création d’emplois, à la croissance et à la lutte contre la pauvreté et la précarité.
La création des entreprises par les jeunes est devenue depuis plus de deux décennies une stratégie privilégiée du Maroc pour non seulement surmonter les difficultés d’insertion des diplômés dans la vie professionnelle mais également afin de contribuer positivement au développement socioéconomique du pays. En effet, l’accroissement du nombre de jeunes diplômés sans emploi, la réduction des opportunités dans l’emploi public ainsi que la nécessité de relever les défis de la compétitivité du Maroc ont amené les autorités nationales à s’intéresser davantage à la promotion des entreprises de petite dimension. Cependant, le poids économique et social essentiel de cette population d’entreprises et les grandes contraintes auxquelles elles sont confrontées a poussé l’Etat à mette en place une stratégie globale de soutien et d’accompagnement qui a débuté dès le début des années 70. En effet, la création de PME pose, souvent, beaucoup d’obstacles aux jeunes diplômés. Ces contraintes sont liées d’un côté, à l’environnement externe hostile à la création comme le financement, la lourdeur et la complexité des procédures administratives, la réglementation non adaptée…etc; et de l’autre côté, les contraintes internes inhérentes aux capacités managériales en raison principalement du manque de formation tant à l’esprit d’entreprise qu’à la gestion (R.E NELSON, 1990) et l’absence d’accompagnement en termes d’assistance et de conseil (M. MOLLET, 2001).
Globalement, trois grandes catégories de contraintes se dressent devant les jeunes promoteurs enquêtés au niveau de la création de leur entreprise :
- En premier lieu, la contrainte administrative qui a été mise en avant par la quasi-totalité des enquêtés, soit 346 sur 360. Ainsi, seul 14 jeunes enquêtés sur 360 considèrent qu’ils n’ont pas rencontré ce genre d’obstacle. C’est une difficulté principale liée à la lourdeur et à la complexité des procédures administratives de création des entreprises au Maroc, en dépit des progrès réalisés ses dernières années (nombre de jours pour créer sa propre entreprise, nombre de formalités à réaliser, délais d’accomplissement des formalités…) avec notamment la création des Centres Régionaux d’Investissement dont l’une des missions principales est justement d’alléger les procédures et de simplifier les délais dans ce domaine. Cette contrainte administrative est source de corruption, de comportements mal honnêtes et de découragement pour les jeunes entrepreneurs ;
- En deuxième lieu, la contrainte foncière qui a été également avancée par presque tous les jeunes entrepreneurs enquêtés, soit 343 sur les 360 enquêtés. C’est l’un des handicaps majeurs et de 1er plan à l’aboutissement des projets entrepreneuriaux des jeunes. C’est d’ailleurs ce qui conditionnent aussi la possibilité ou non d’obtenir plus ou moins facilement un crédit de la part de la banque qui exige souvent une hypothèque ;
- En troisième lieu, la contrainte de financement qui est partout présente et très déterminante pour réussir la création et l’exploitation de son entreprise par le jeune promoteur.
Plus des deux tiers des enquêtés l’ont mise en avant et avec beaucoup d’insistance en tant que facteur fondamental dans le blocage de la création et dans les difficultés dans la gestion de leur entreprise. Une analyse plus fine, de cet aspect montre clairement que :
- La problématique du financement est la première et la plus prioritaire qui a été avancée par la grande majorité des enquêtés. Ainsi 58,8 % d’entre eux l’ont citée au premier rang suivie des autres. Elle constitue un préalable indispensable qui conditionne tout le reste de leur parcours entrepreneurial. Ceci ne fait que confirmer les résultats de toutes les études et enquêtes faites dans ce domaine (BOUSSETTA, 2009) ;
- La seconde grande difficulté qui arrive en première position chez les enquêtés est la question du foncier. En effet, pour 33,3 % des enquêtés la non disponibilité de locaux professionnels en quantité suffisante et à des prix raisonnables demeure l’obstacle prioritaire et premier à la réalisation de leur projet dans de bonnes conditions et à son exploitation de manière efficace et rentable ;
- La troisième contrainte qui arrive en tête des problèmes de création des entreprises par les jeunes enquêtés est d’ordre administratif dans la mesure où elle a été classée en premier dans la liste des différentes contraintes rencontrées par un enquêté sur cinq. Ce genre d’obstacle représente pour eux un important facteur de découragement de toute activité entrepreneuriale et générateur de corruptions et d’injustices. Enfin, il faut préciser que d’autres types de contraintes de moindre importance doivent êtres affrontées par les jeunes promoteurs enquêtés à des degrés divers. Il s’agit surtout des difficultés fiscales, celles liées au marché, ou celles relatives aux difficultés de production
Tableau 1 : Contraintes subies par les enquêtés dans la création de leur entreprise
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Source : enquête réalisé par CIEA en 2013
Graphique1 : Répartition des enquêtes selon leur classement des contraintes rencontrées
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Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon leur classement des contraintes rencontrées
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Source : enquête réalisé par CIEA en 2013
Graphique 2 : Répartition des enquêtés selon leur classement des contraintes rencontrées
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Les contraintes de gestion la forte majorité des enquêtés déclare avoir rencontré plusieurs difficultés dans le cadre de la gestion de leur entreprise, soit 98,1%, contre seulement moins de 2% qui affirment ne pas avoir subi de telles difficultés particulières et importantes dans le processus de gestion quotidienne de leur entreprise. Celles-ci sont multiples et d’importance inégale selon chaque catégorie de jeunes entrepreneurs. Leur nature et leur intensité dépend du secteur d’activité (taux de rentabilité, degré de concurrence…), de la formation et des compétences professionnelles des jeunes entrepreneurs…
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