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L'éducation Par Le Sport

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Par   •  5 Juin 2013  •  Étude de cas  •  2 157 Mots (9 Pages)  •  669 Vues

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PARTIE 1 : La socialisation par le sport

Introduction :

L’Homme est un être social, il crée des liens avec d’autres pour former des groupes de personnes, animés par une volonté de vivre ensemble, d’être solidaire et en sécurité.

Le premier d’entre eux est la famille : c’est le lien du sang, le regroupement le plus primitif, la socialisation primaire. Ensuite viens la notion de clan, de tribu : c’est une famille élargie, à l’origine d’un troisième groupe : la nation, c’est la socialisation secondaire. Cette évolution fut chronologique dans l’Histoire des Hommes, mais elle est également chronologique dans le développement des personnes, de l’enfance à l’âge adulte.

1) De la famille à l’éveil social

Je commence donc ce dossier de manière chronologique en m’intéressant à l’impact sociologique du sport sur l’enfant. Jusqu’à un certain âge, ce dernier ne connait pas de réels groupements autres que le cocon familial. L’école et la pratique sportive, jusqu’à environ 8 ans, relèvent selon moi plus de l’éveil intellectuel, moteur et social de l’enfant, mais leur jeune âge ne permet pas encore la création naturelle d’un groupement fort.

Néanmoins, ils permettent aux enfants de prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne sont pas les meilleurs en tout, que certains courent plus vites, que d’autres sont plus adroits, que certains parlent fort, et que d’autres sont plus effacés…

Une anecdote me vient à l’esprit : j’ai été entraineur de basket il y a quelques années, je prenais en charge les « poussins » (9-10 ans), et je me souviens à quel point il m’a été difficile de valoriser la PASSE décisive par rapport au fait de MARQUER un panier.

J’ai souvent été contraint de tenir un discours assez extrême en affirmant qu’à mes yeux, un bon passeur avait plus de valeur qu’un bon scorer !

J’ai pu observer le comportement des jeunes à leur arrivée au club, puis voir leur évolution un ou deux ans après. L’avancée majeure que je souhaite souligner est la suivante : les enfants ont souvent rompu avec leur narcissisme (conséquence de leur existence au sein d’un unique groupement : la famille) pour devenir plus altruiste. Ils ont compris qu’ils pouvaient exister sans monopoliser le ballon, sans monopoliser le mérite. Ils ont appris à travailler en groupe.

Des enfants qui n’étaient que très peu affectés de voir perdre leur équipe tant qu’ils avaient pour leur part marqué 10 paniers sont devenus des enfants qui préféraient voir leur équipe gagner en n’ayant marqué pour leur part que 2 paniers.

Se réjouir non pas de la réussite de sa petite personne, mais de son équipe, de son groupe.

2) Du clan à l’équipe

En grandissant, l’enfant se met à exister dans un groupe d’amis, un clan, et il se détache du cocon familial. C’est la période idéale pour sceller en lui la notion d’équipe. L’adolescent ne demande souvent pas mieux que de créer un lien fort, solidaire, avec un groupe de personne, et de vivre avec eux joies (victoires), déceptions (défaites), souffrance (entraînement physique), amusement (entraînement ludique).

Le sport permet alors de lui faire prendre définitivement conscience de l’importance du travail d’équipe, de la complémentarité des compétences.

Il forme les adolescents (et futurs adultes) à la tolérance, à la solidarité : chacun a des qualités et des défauts. Former une équipe, c’est savoir tirer le meilleur de chacun, en s’abstenant de pointer les lacunes mais plutôt en aidant à les combler.

C’est également un lieu où les compteurs sociaux sont remis à zéro : ici pas de plus riche ou de plus populaire. Les gens sont appréciés à leur juste valeur, en fonction de leur implication dans l’équipe. C’est l’occasion pour ces jeunes de faire face à des responsabilités, car leurs exploits ou leurs erreurs vaudront pour l’ensemble de l’équipe !

J’ai eu l’occasion de voir des équipes de basket remporter des matchs grâce aux liens très forts qui unissaient les joueurs et le coach, alors que leurs individualités étaient bien plus faibles « sur le papier » !

Cette aptitude à se lier à des gens au service d’un objectif est une plus-value éducative gigantesque pour la vie future. Je pense sincèrement que le sport rend les gens sociables, solidaires, investis, et fiables.

3) De l’équipe à la citoyenneté

Pour finir cette première partie sur le vivre-ensemble, il m’est apparu indispensable d’aborder la citoyenneté. En effet, comme je l’ai souligné dans l’introduction, les sociétés humaines ne fonctionnent que si ses membres acceptent d’intégrer le dernier regroupement : la nation. Et c’est justement un passage que favorise le sport.

Nous avons en effet vu que le sport accroit la capacité des gens à s’adapter aux différences des autres, accroit leur tolérance, leur volonté de s’investir. Ce sont des qualités indispensables au bon fonctionnement de la société.

Par ailleurs, le parallèle droit/devoirs est assez parlant. Dans une équipe, vous avez le droit aux conseils du coach, à la solidarité et à la confiance des coéquipiers, mais vous avez en échange le devoir de vous investir, de travailler dur pour combler vos lacunes qui pénalisent l’équipe, etc… Cette notion du « donnant-donnant » est également indispensable pour former les citoyens de demain.

Pour finir, le sport initie inévitablement à l’importance des règles et de la hiérarchie : Les règles du jeu, précises, et les arbitres, l’entraineur, le capitaine sont tant de niveaux dont le respect graduel est une condition indispensable au fonctionnement de l’équipe.

On entend également souvent le mot « fair-play ». Ce mot qualifie en fait le contrat moral selon lequel l’issue du match doit uniquement être le fruit de la comparaison du talent (fruit du travail !) des équipes. On pourrait dire « Que le meilleur gagne » en quelque sorte.

Ce sont des concepts qui peuvent paraitre un peu bateaux, mais qui sont pourtant extrêmement important dans l’éveil citoyen des jeunes.

On peut par exemple prendre l’exemple de certains adolescents des quartiers difficiles : la rancœur de certains d’entre eux contre le système les incite à ne respecter profondément que les deux premiers groupements sociaux : leur famille

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