Le sens de l'accompagnement en fin de vie.
Dissertation : Le sens de l'accompagnement en fin de vie.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lili9999 • 4 Décembre 2016 • Dissertation • 600 Mots (3 Pages) • 1 106 Vues
Le sens de l’accompagnement en fin de vie 1/3
T.Châtel – © Albin Michel, oct 2007 t.chatel@cegetel.net
Par Tanguy Châtel
Sociologue des religions (Ecole Pratique des Hautes Etudes, Paris)
Accompagnant bénévole (ASP Fondatrice, Paris)
Publié dans « Le Grand Livre de la Mort à l’usage des vivants »,
(dir. M.Hanus, J-P. Guetny, J.Berchoud, P.Satet), Albin Michel, 2007, p87-90.
uand on se place du côté du mourant, la fin de vie évoque le plus souvent la
souffrance, la dégradation, l’angoisse, la honte… Quand on se place du côté
de ses proches, on pense à un spectacle difficilement supportable, à des
odeurs pénibles, à la rage et la détresse de l’impuissance, à la gêne des mots
introuvables, à la peine indicible… Plus rares sont les personnes qui se
représentent ces moments comme une fin sereine, apaisée, imprégnée d’une sagesse
nouvelle qui surgirait de la proximité même de la mort, comme l’aboutissement d’une
longue quête où la vie trouverait son sens dans une révélation ultime. La vérité est
moins contrastée et réside dans le tissage constant entre ces deux représentations. La
fin de vie est, avec des variations diverses, une ombre portant ses potentialités de
lumière, une aube pendant la nuit. Elle est encore un chemin, mais un chemin de
solitude, car l’être humain en fin de vie expérimente l’impartageable,
l’incommunicable. Cette expérience déborde les mots. Rien ne peut la contenir. Sur ce
chemin de solitude, il n’est pas exclu cependant d’être accompagné.
De tous temps et en tous lieux, les hommes se sont fait un devoir de s’accompagner
dans le temps crépusculaire qui précède la mort. Il s’agit là d’un trait de sollicitude
sans équivalent dans le monde animal. Le livre des morts de l’ancienne Egypte, l’ars
moriendi du moyen-âge chrétien, la dormition orthodoxe et le Bardo-Thödol tibétain,
ainsi que plus récemment les soins palliatifs, témoignent, au-delà des différences
culturelles, hier comme aujourd’hui, de ce souci de l’autre qui fonde la dignité
humaine. Pendant des siècles en France, la mort était un spectacle courant qui ne se
cachait pas encore. La fin de vie préparait le passage vers l’au-delà et faisait l’objet
d’une publicité particulière. Il fallait alors aider le mourant à mettre son âme en accord
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