Toilette Au Lavabo D'une Patient Hospitalisé En Psychiatrie

I. Analyse de pratique

Mme N, âgée de 67 ans, est hospitalisée depuis le 07 octobre 2012 pour une hétéro agressivité dans un contexte de névrose hystérique. Concernant son hospitalisation, Mme N était résidente dans une maison de retraite depuis 2008 quand elle a été admise dans le service de psychiatrie. En effet, la patiente a violemment mordue sa voisine de chambre près de l’œil entrainant l’altération partielle de la vision de celle-ci.

Elle présente plusieurs antécédents médicaux tels hypercholestérolémie, une hypertension artérielle, une cataracte, une hyperplasie endométriale, une hépatite médicamenteuse suite à la prise d’Anafranil®, puis des antécédents psychiatriques à savoir un état dépressif d’ordre névrotique depuis 1981, et une tentative de suicide par pendaison en 1998.

Concernant son vécu personnel, Mme N était secrétaire administrative, elle a divorcée en 1981, elle a 2 filles et 3 petits enfants. La patiente est sous curatelle familiale depuis 2000, sa fille ainée étant sa curatrice.

J’occupais un poste du matin durant ma première semaine de stage quand la situation s’est produite. Dans le service de psychiatrie, les toilettes ont lieu le matin après le petit déjeuner entre 8H45 et 10H00. Vers 9h00, je me suis proposée afin d’aller réaliser seule la toilette au lavabo de Mme N. La toilette s’effectue dans la salle de bain présente dans sa chambre. Mme N a besoin d’être stimulée en permanence pour tous les actes de la vie quotidienne mais supporte mal que le personnel la touche, entre dans sa chambre pour le nettoyage, la réfection du lit… Une réunion d’équipe pluridisciplinaire a lieu 1 fois par semaine et il a été décidé de faire prendre une douche un jour sur deux à la patiente et, les autres jours, une toilette au lavabo. Suite à cette réunion, la patiente a été vue en entretien avec le psychiatre du service, un contrat moral entre eux a été passé, la patiente a accepté. La toilette est un soin compliqué pour Mme N car elle ne supporte pas non plus d’être au contact de l’eau ; elle est très frileuse et se sent agressée dès qu’une personne la touche.

Avant de réaliser sa toilette, je suis allée la prévenir et obtenir son consentement. La patiente a compris et ne s’est pas opposée au soin. J’ai ensuite préparé le matériel nécessaire à sa toilette et l’ai laissée choisir ses sous-vêtements. Mme N accepte seulement qu’on lui change ses sous-vêtements tous les jours et sa tenue intégrale n’est changée qu’une fois par semaine. J’ai également préparé 2 gants de toilette, 2 serviettes de toilettes, un savon liquide, un nécessaire à son hygiène dentaire.

Dans la salle de bain, j’ai aidé Mme N à se déshabiller et ai commencé la toilette. Je lui ai proposé de participer, elle a refusé en me signalant qu’elle « ne pouvait rien faire toute seule ». A ce moment là, elle a commencé à s’emporter en me demandant pourquoi je lui faisais sa toilette. J’ai lui est redonné l’explication, tout en essayant de la rassurer. J’étais située à coté d’elle, à sa hauteur, j’ai fait preuve d’écoute et j’ai employé un ton doux et des mots rassurants (ne vous inquiétez, cela va bien se passer…). Elle s’est calmée quelques instants. Je n’ai pas souhaité lui laver le visage moi-même craignant

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