Présentation du phénomène des enfants talibés
Étude de cas : Présentation du phénomène des enfants talibés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pauline Bouchet • 22 Mai 2019 • Étude de cas • 417 Mots (2 Pages) • 887 Vues
Présentation du phénomène des enfants talibés
Il est estimé que 37,6 % de la population entre 5 et 15 ans travaillent 1 . Le taux
d’alphabétisation des jeunes est 49,1% 2 . Le phénomène des pires formes de travail
concernerait environ 500 000 mineurs 3 . Le nombre d’enfants mendiants dans la région de
Dakar serait de 7600 dont la moyenne d’âge serait de 11 ans 4 . Or, 90% de ces enfants sont
talibés, c'est-à-dire confiés par leur famille à des prétendus marabouts dans le but de
recevoir une éducation religieuse.
En confiant leur enfant au marabout, les parents espèrent lui voir acquérir une connaissance
approfondie de l’islam, mais aussi des valeurs qui cimentent la communauté. De plus, les
dures conditions de vie et la discipline auxquelles est soumis le jeune enfant sont
essentielles aux yeux de ses parents. En effet, cela doit permettre à l’enfant de se doter de
qualité telle que l’autonomie et l’endurance, et font partie du processus de socialisation. De
plus, la formation coranique est également perçue comme l’un des meilleurs instruments
d’ascension sociale pour l’avenir, y compris vers l’état de marabout. Enfin, pour les sociétés
africaines où la croissance démographique est très prononcée, le placement d’un enfant
chez un marabout allège la charge économique qui pèse sur les familles, lesquelles sont
souvent très nombreuses. Les parents qui ont du mal à faire subsister leur famille résolvent
ainsi leur difficulté à nourrir tous ses membres, et en même temps permettent d’offrir à
l’enfant une éducation qui n’est prise en charge ni par l’école française, ni par l’école arabe.
Au cours de cette dernière décennie, le Sénégal a connu une expansion de l’enseignement
informel et principalement des écoles coraniques (daaras). Cet enseignement est le seul à
être non réglementé et dans certains cas, ne permet plus la vigilance et le contrôle de la
communauté d’origine. Le type de daaras qui est facteur de vulnérabilité chez les enfants
car il ne subit plus aucun contrôle ni étatique, ni religieux, ni par les communautés est le
daara urbain d’origine rurale. En effet, les daaras étaient traditionnellement implantés dans
les zones rurales et dans les quartiers urbains. Les familles et les communautés exerçaient
un droit de regard sur les enfants et le marabout. Depuis la crise du secteur agricole, les
marabouts emmènent leurs
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