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La Société De Consommation mène T'elle Au Bonheur

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Par   •  11 Juin 2015  •  1 470 Mots (6 Pages)  •  5 168 Vues

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La société de consommation mène t’elle au bonheur ?

PAR JULIEN PERRET 30 AOÛT 2012 20

La société de consommation mène t’elle au bonheur ?

La « société de consommation », c’est fou comme ce terme s’est progressivement doté d’une connotation vulgaire et insultante. Alors que de plus en plus de voix s’élèvent contre cette société dans laquelle l’achat de biens devient une finalité et contre toutes les dérives compulsives qu’elle engendre, il est particulièrement intéressant de noter que l’INSEE mesure encore son indice de « moral des ménages » sur la seule base du degré de capacité à consommer. Dans nos cultures occidentales, le bonheur pourrait-il être corrélé à cette idéologie mercantile outrancière ? Après tout, nous sommes parfaitement en droit de nous poser la question tant la société de consommation résiste avec brio aux incessantes critiques philosophiques, psychologiques, sociales ou environnementales.

La société de consommation comme créatrice du bonheur

Le principe de la société de consommation est de créer un besoin chez une personne dans le but de l’amener à se procurer un produit dont le caractère indispensable est généralement très discutable. Elle joue donc, par le biais d’outils, sur les besoins fondamentaux secondaires de l’être humain : l’appartenance, l’estime et la réalisation. L’accomplissement d’actions intentionnelles étant une composante fondamentale du bonheur, l’individu lambda se sent heureux lorsqu’il comble l’un des besoins que lui a suscité le monde dans lequel il vit. Peu importe que ce besoin ait été construit de toutes pièces, le fait qu’il soit commun à une multitude de personnes suffit à en faire une envie incontournable. Peu importe les mentalités, les personnalités, le rapport à l’argent. Lorsque la nouvelle télé 3D de chez Sony voit le jour, tous les heureux possesseurs de l’immense télévision plasma HD sortie un an auparavant veulent posséder le bijou dernier cri qui a su renvoyer leur objet préféré dans les tréfonds de leur désintérêt. Dans un monde où nos besoins primaires (boire, manger, être en sécurité) sont généralement remplis, chaque nouveau produit peut procurer une injection de bonheur et de bien être en comblant un vide qui n’existait pas 6 mois plus tôt.

Les limites à l’idéologie consumériste

Cette situation n’a pour l’instant rien de critiquable : nous créons en permanence de nouveaux objets de convoitise capables de nous rendre heureux pendant le court laps de temps qui nous sépare de la sortie du prochain gadget à la mode. Cela pourrait être une manière efficace de maintenir des niveaux élevés de satisfaction sur le long terme, à condition de conserver cette vitesse ahurissante de renouvellement et cette fibre créative et innovante. Pourtant, deux arguments viennent ternir ce tableau idyllique d’une société de consommation, créatrice d’un bonheur artificiel sans cesse renouvelable :

Les personnes les plus riches ne sont pas les plus heureuse. Elles ont pourtant la capacité de tout acheter et devraient en conséquence pouvoir renouveler leur « bonheur » autant que cela peut leur paraître nécessaire. C’est le paradoxe d’Easterlin : le bonheur généré par une richesse plus élevée est éphémère (au bout de deux ou trois ans, deux tiers de la satisfaction née de l’abondance s’évanouit. L’effet est sensiblement comparable à celui que procurent les drogues dures dont la quantité n’est jamais suffisante). On s’aperçoit en effet que l’appropriation régulière de biens devient en elle-même une habitude, et que seule une augmentation de notre capacité à nous procurer des biens peut à terme booster notre véritable bonheur intérieur. Que ce syndrome de dépassement constant soit individuel (j’en veux toujours plus pour moi-même) ou partagé (j’en veux toujours plus pour être mieux que mon voisin), il n’apparait pas viable à long terme (ne serait-ce qu’à l’échelle d’une vie) pour toutes les raisons citées par les détracteurs de l’idéologie consumériste (destruction de l’environnement, inégalités sociales, limites de l’intérêt d’une vie basée sur la surconsommation uniquement)

Le reste de notre monde occidental (95% des êtres humains vivant dans les pays dits « développés ») ne peut que tenter de suivre le rythme imposé par les plus riches en tentant de vivre au dessus des moyens financiers qui lui sont offert (c’est-à-dire en prenant part à certaines opérations financières laissant planer l’impression d’une richesse fictives comme c’est le cas des crédits à la consommation ou de l’investissement en bourse). Devant

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