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Devenir un « french lover »

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Par   •  6 Janvier 2014  •  10 262 Mots (42 Pages)  •  919 Vues

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Préface

Devenir un « french lover »

Les Américains admirent et envient aux Français leur patrimoine artistique, la richesse de leurs cépages et leur cuisine ainsi que leur solide réputation d’amants incomparables. Au contraire d’une recette de Robuchon, d’une bouteille de romanée-conti ou d’un tableau de Claude Monet, le « french lover» est anonyme et bénéficie d’une espèce de franchise mythique qui fera tout de suite remarquer sa nationalité, sur un campus universitaire aussi bien que dans la bonne société new-yorkaise. Cependant, tout comme les meilleurs exégètes de la nouvelle cuisine, de nos vins ou de nos plus grands écrivains et peintres sont des diplômés américains, les meilleurs observateurs de la sexualité sont issus des mêmes universités. La méthodologie suivie est identique quel que soit le domaine étudié : simplification, travail d’analyse et définition des moyens techniques permettant d’acquérir une connaissance sans faille du sujet, puis mise en pratique univoque. On peut prendre ce qu’il y a de meilleur et on tente de le mettre à la portée du plus grand nombre. C’est à ce travail que s’est livré l’auteur de cet ouvrage vis-à-vis de la vie sexuelle du couple au travers de l’orgasme masculin.

En effet, dans le comportement sexuel commun du plus grand nombre, la conduite habituelle comporte des préliminaires plus ou moins longs amenant chacun des participants à un degré d’excitation qui autorise le coït; puis une période d’interpénétration d’une durée variable, dont la moyenne n’excède pas trois à quatre minutes, qui culmine à l’orgasme si possible simultané des deux composantes du couple, matérialisé par l’éjaculation de son élément masculin.

Cette séquence amoureuse est suivie d’une période réfractaire plus ou moins longue (de quelques minutes à plusieurs heures, voire à plusieurs jours), variant en fonction de dispositions génétiques, hormonales et comportementales encore mal connues, et qui sont plus le fait du mâle que de sa compagne.

La plupart des hommes en effet, et ceci sans aucune anomalie, ne sont capables que d’un orgasme unique, généralement rapide, dans l’immédiat d’une séance amoureuse et ont besoin d’un temps de récupération plus ou moins long avant de pouvoir répéter l’acte sexuel; alors même que pour leurs compagnes il est possible, le plus souvent, d’avoir un orgasme prolongé ou répété et d’être plus rapidement disponible pour une nouvelle étreinte amoureuse.

Quand la distorsion entre ces deux habitus est trop marquée, il s’ensuit des problèmes de couple qui peuvent se focaliser, par méconnaissance de la physiologie de chacun, sur le prétendu égoïsme de l’un, ou la froideur, voire la frigidité de l’autre. Sur un plan statistique, pas plus de la moitié des hommes sont capables de deux orgasmes consécutifs lors d’une séance amoureuse un peu prolongée, moins de vingt pour cent peuvent répéter l’acte trois fois, quant à ceux capables naturellement d’un orgasme « multiple »- c’est-à-dire de la répétition d’orgasmes sans perdre l’érection -, ils sont l’exception: moins de dix pour cent selon le premier rapport Kinsey, chiffres confirmés par des études très récentes.

On nous propose ici de transformer par l’éducation et l’apprentissage une situation exceptionnelle en un comportement quotidien, à l’aide d’un entraînement programmé. En un mot, apprendre à contrôler au mieux ses réactions physiologiques pour plus de jouissance. Cela suppose avant tout une connaissance de sa propre physiologie et des mécanismes de la réaction sexuelle. L’érection, la faculté qu’a le pénis de devenir rigide, est automatique et ne peut être commandée directement par le cerveau. Lors de l’acte sexuel, elle persiste tant que l’éjaculation n’a pas eu lieu. Elle est le fruit des stimuli divers qui lui sont appliqués, des fantasmes qui excitent les centres cérébraux et exacerbent le désir d’orgasme, lequel à un moment donné va devenir irrépressible. C’est alors que l’éjaculation survient, avec les violentes poussées musculaires qui propulsent puissamment le sperme, avant qu’au terme de quelques brèves secousses supplémentaires le château de cartes érectile ne s’écroule.

La méthode proposée ici prend acte de plusieurs facteurs, souvent méconnus de la plupart, y compris des spécialistes :

• Le point de non-retour est le point limite de l’excitation au-delà duquel il n’est plus possible de contrôler la phase active spasmodique de l’éjaculation. Il sépare de quelques secondes la courte phase dite d’émission, au cours de laquelle une zone limitée de l’urètre située sous la prostate, entre deux verrous musculaires, se remplit de sperme, provoquant la distension du réceptacle, et l’expulsion proprement dite, quand l’excitation nerveuse locale déclenche la contraction des muscles entourant verge et urètre. Ce sont ces quelques secondes, séparant ces deux phénomènes, qu’il faut apprendre à la conscience à reconnaître pour contrôler son orgasme. • Orgasme et éjaculation sont contemporains mais peuvent être dissociés, et l’un peut survenir sans l’autre. L’orgasme est une manifestation, les neuropsychiatres diront un événement sensoriel cérébral. L’éjaculation, elle, en est la partie purement génitale. • C’est la partie expulsion de l’éjaculation qui conditionne en grande part la perte de l’érection qui lui succède.

Or, la verge est entourée d’un faisceau de muscles striés, ayant le même principe de fonctionnement que le biceps ou

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les muscles de la cuisse, dont l’auteur a simplifié la nomenclature en l’appelant muscle pubo-coccygien. Il est en fait composé de trois séries de muscles qui entourent la base de la verge, et portent les noms barbares d’ischio-caverneux, bulbocaverneux et compresseur hémisphérique du bulbe.

Dans la réaction sexuelle habituelle, ils sont responsables, la verge étant en érection, du surcroît de rigidité que l’excitation leur donne en les contractant; c’est également leur contraction qui est responsable des spasmes de l’éjaculation. Ils travaillent en symbiose avec le reste de la musculature périnéale. Fait majeur, ils sont contrôlables et contractables par la volonté.

C’est d’abord par la reconnaissance de leur existence et par leur contrôle qu’on accède à la méthode proposée pour obtenir cette optimisation de l’acte sexuel appelée l’orgasme multiple.

Que cherche-t-on ici? En fait on prend acte du décalage habituel du moment

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