Observation service

Introduction

L’Etablissement et Service d’Aide par le Travail, est un organisme médico-social chargé de la mise au travail, accompagné d’un soutien médical et social, des personnes handicapées dans l’impossibilité de travailler dans un autre cadre. L’établissement accueil principalement des personnes handicapées déficientes mentales légères ou moyennes souvent associés à des troubles d’origine psychique.

Mon travail sur l’observation sera centré sur les représentants des usagers. L’établissement disposent à la fois d’élus pour le Conseil à la Vie Sociale (CVS) et d’élus pour le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Pour ces deux instances, l’ESAT confis pleinement les rôles aux usagers.

« Le CVS est un lieu d’échange et d’expression mis en place dans les établissements médico-sociaux, en vue d’associer au fonctionnement de la structure les personnes bénéficiaires des prestations ainsi que leurs parents. Le CVS se réunit au moins trois fois par an et formule des avis et des propositions sur toute question intéressant le fonctionnement de l’établissement ou du service »1.

Les membres du Conseil de la vie sociale formulent des avis et des propositions sur toute question intéressant le fonctionnement de l’établissement ou du service. Sont particulièrement concernés : l’organisation intérieure, la vie quotidienne, les activités, l’animation socio-culturelle et les services thérapeutiques, et les projets de travaux et d’équipements.

Le CVS est obligatoirement consulté en ce qui concerne : le règlement de fonctionnement, le projet d’établissement et celui du service.

Pour des raisons de confidentialité, les noms que vous trouverez dans cet écrit ont été remplacés.

1- Description

Le 23 novembre 2012 à 10h30, les représentantes des usagers, c’est à dire la psychologue et moi-même sommes ressemblées dans une salle de réunion. Ce rendez-vous avait été fixé au préalable par la directrice adjointe. Les représentantes du CVS (et à la fois du CHSCT), sont Melle Martin et Melle Durant. Dans le cadre d’une évaluation interne de l’établissement prévue pour début 2013, Mme Dupont, la directrice adjointe a demandé à ce que les élus rencontrent l’ensemble des usagers afin de récolter leurs attentes et leurs ressenties sur l’ESAT.

En salle de réunion, Melle Martin c’est plainte d’être fatiguée dés son arrivée. La psychologue, Mme Tom lui a demandé les raisons. Celle-ci a répondu « qu’elle avait mal dormi et qu’elle travaillait trop ». Mme Tom a rétorqué, que c’était parce qu’il y avait le CVS ce matin. Melle Martin a rigolé. Melle Durant a ensuite dit clairement qu’elle aussi était fatiguée et qu’elle n’avait pas envie de réfléchir ce matin.

La psychologue commence à expliquer, que début 2013, il y a une évaluation interne est demandée, pour cela Mme Tom pose la question suivante : « De quoi s’agit-il ? ». Melle Durant a dû mal à s’exprimer, elle est assise comme nous toutes, pose sa main sur son front pour essayer de trouver ses mots. Elle dit : « oui je sais ce que ça veut dire, oui, attendez, enfaite, (…) ». Ne sachant pas répondre, la psychologue leur explique. Elle les situe en leurs expliquant que tout les 5 ans, il y a cette évaluation dans l’ESAT. Dans un discours comparatif : que cette évaluation permet de mettre en évidence le travail des encadrants d’une part et d’autre part celui de l’établissement dans sa manière de fonctionner. Les deux femmes semblaient perdues, elles étaient assises face à face et je pouvais observer un sentiment d’impuissance, de panique étouffée, de ne pas comprendre le sens des mots. Avec l’accord de la psychologue, je prends le relais en expliquant que l’évaluation interne permet de noter ce qui est positif et négatif dans le fonctionnement global de l’ESAT comme par exemple : la cantine, est-ce que la qualité du service et des repas vous plait par exemple, ou encore vos conditions de travail, si vos tenues sont adaptées au secteur propreté pour vous Melle Martin et au secteur entreprise adaptées pour vous Melle Durant. Melle Martin suivi tout de suite, elle me rétorque : « qu’il y avait des problèmes pour les filets de serpillères salles ». Melle Durant quant a elle n’eu rien à ajoutée. La psychologue leur expliqua ensuite qu’il serait bon de faire des groupes de travail pour réfléchir ensemble aux différents aspects positifs et/ou négatifs dans le fonctionnement de départ de l’ESAT. Elle leurs demanda de prendre un stylo et une feuille et d’aller se déplacer sur les différents ateliers. Melle Durant se décharge directement en disant à sa collègue de prendre la feuille et le stylo, elle ne voulait pas écrire.

Nous nous rendons à la blanchisserie. Arrivées dans la salle de repos la psychologue annonce qu’il faut aller chercher un groupe sur l’atelier. Melle Durant se dévoue immédiatement. Le premier groupe d’une huitaine de femmes arrive. La psychologue laisse aux élus la parole. Un silence. Je demande à Melle Martin d’annoncer le motif de notre venue. Elle répond que c’est elle qui écrit les volontaires sur la feuille et qu’elle ne va pas tout faire. Je regarde Melle Durant qui accompagnée d’un soupir annonce : « on est venue parce que, enfaite on voudrait savoir comment ça va dans l’atelier ».

Sans lapse de temps, la psychologue explique. Seulement une ouvrière est volontaire pour le groupe de travail. Je me demande si toutes ont comprises se que l’on voulait.

Puis le deuxième groupe arrive avec le même déroulement. Les ouvrières ne sont pas attirées par le sujet.

Pendant ce temps, Melle Martin note le nom et prénom ainsi que l’atelier de la personne volontaire. Son écriture est enfantine et elle met du temps.

Nous allons en sous-traitance. Nous arrivons dans la salle de repos. Nous disposons les tables correctement. Le premier groupe arrive. La psychologue demande à Melle Durant d’expliquer notre venue. Elle commence à se mettre la main sur le front et cherche ces mots à haute voix. Ne la laissant pas terminer, la psychologue explique. Nous sommes debout face à eux qui sont assis. Melle Martin assise, note les volontaires. Je la voie cacher sa feuille avec sa main, barrer ce qu’elle écrit et recommencer. Je m’avance, lui demande à voix basse ce qu’elle

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