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Du salut des âmes au salut des corps

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Par   •  16 Avril 2018  •  Cours  •  4 440 Mots (18 Pages)  •  720 Vues

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Du Salut des âmes au Salut des corps : la naissance des politiques de santé publique

Les politiques de santé publiques sont l’ensemble des actions médico-sanitaires que les pouvoirs publics déploient à destination du grand public ou de sous populations ciblées.

Au XIXe, s’opère en Europe un singulier chassé croisé (échange réciproque et simultané) : la question du salut spirituel sort peu à peu du débat public et rentre peu à peu dans le champ des convictions intimes de chacun. Simultanément, la santé, qui ne regardait que traditionnellement que les individus, fait une entrée remarquable dans la sphère de l’état.

  1. Prodromes (préambule) : la progressive politisation de la question sanitaire
  1. Des états d’ancien régime indifférents au sort des populations ?

Avant la fin du XVIIIe, les Etats en Europe n’ont aucunes préoccupations sanitaires. Le devoir des rois est de faire le salut de leurs peuples car ils tiennent leur pouvoir de Dieu et sont parfois comme en Angleterre le chef de l’Eglise.

  1. Les causes de la révolution démographique en Europe

De la révolution française à la première guerre mondiale, la transition épidémiologique n’a pas encore eu lieu. Ce qui signifie que la majorité des décès sont d’origine infectieuse. Pour rappels, au début du XXIe, seuls 2% des décès en Europe sont dus aux infections…  Mais au XIXe, la révolution thérapeutique est à venir (1945-1959). Malgré ce dénuement thérapeutique, une révolution démographique change la destinée des européens. La mortalité baisse d’un tiers entre 1850 et 1914. Comme la natalité reste élevée, la population du continent passe dans le même temps de 265 à 450 millions d’habitants. La baisse de la mortalité est d’abords liée à la fin des « trois fléaux » : les « pestes », la faim, la guerre.      - Des conflits napoléoniens à la première guerre mondiale, l’Europe vit relativement en paix.                   – la révolution industrielle permet de dégager des excédents agricoles qui éloignent la faim. – la fin des « pestes » c'est-à-dire des grands fléaux infectieux est l’heureuse conséquence d’une véritable révolution prophylactique (Qui prévient la maladie.).

une étude épidémiologique : c’est l’ analyse des facteurs favorisant l’apparition de de l'épidémiela fréquence de celle-cietc.

  1. L’avènement des politiques de santé publiques

Deux grandes découvertes vaccinales encadrent la période : le premier vaccin de l’histoire est celui contre la variole (maladie responsable au XVIIIe de la mort de plus de 60 millions d’européens). Puis le vaccin contre la tuberculose est inventé en 1921, un des  premiers fléaux du XIXe (90 000 morts par an en France à la fin du siècle). Ces deux vaccins encadrent une période particulièrement féconde ; non seulement d’autres vaccins sont découvert (rage, peste, typhoïde...) mais les techniques d’asepsie* et d’antisepsie* permettent une lutte efficace contre les micro-organismes à l’origine des maladies infectieuses.

Mais l’ensemble de ces technologies médicales est d’ordre préventif. Leur efficacité dépend de leur mise en œuvre de routine par les sociétés de l’Europe de l’Ouest. Il y faudra un mélange de pédagogie et de réticence (à la vaccination par exemple). Du coup, la révolution prophylactique* repose sur la conjonction de trois facteurs cumulatifs :                                                                                                – Une nouvelle discipline apparait : l’hygiénisme. C’est un courant de pensée développé au       cours du XIX e siècle et mettant en avant l'importance de l'hygiène pour la santé humaine. L'hygiénisme a milité en faveur de la salubrité des villes et des campagnes, de bonnes pratiques alimentaires et de l'exercice physique et du sport.                                                     – Cet hygiénisme est mise en œuvre par plusieurs professionnels constitutifs (médecins, pharmaciens, vétérinaires, chimistes, ingénieurs, urbanistes…). Cette association est surnommé « le biopouvoir ».                                                                                                        – Enfin le salut des corps fait l’objet d’une nouvelle entente politique qui se manifeste au sein des appareils d’états au long du XIXe : l’ordre public s’appuie désormais sur un ordre sanitaire.

Asepsie : Méthode préventive, qui s'oppose aux maladies infectieuses en empêchant l'introduction de microbes dans l'organisme.                                                                    Antisepsie : Méthodes destinées à prévenir ou à combattre l'infection en détruisant des microbes.                                                                                                                                      Prophylactique : Ensemble de moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l'apparition, l'aggravation ou l'extension des maladies.

  1. De l’ordre public à l’ordre sanitaire : naissance du « biopouvoir »
  1. La santé publique, un idéal des lumières

La monarchie française de l’ancien régime est l’un des Etats européens les plus anciens et certainement le plus puissant. Face à une faculté de médecine sclérosée (qui n’évolue plus) et tenue par l’église, le très moderniste Louis XVI crée la Société Royale de Médecine en 1778. Le docteur Félix Vicq d’Azir est le responsable, et il a pour mission la surveillance des eaux minérales, la police sanitaire ou l’étude des épidémies. Cette société est un exemple qui permet de comprendre le changement d’optique des Etats, qui à la fin du XVIIIe s’inventent de nouvelles attributions qui sortent du domaine régalien (qui se rapporte à la royauté) traditionnel. La principale est ce qu’un médecin allemand appellera la « police médicale ». Deux ressorts typiques des lumières ressortent :                                                     la volonté de puissance d’états qui veulent des soldats, des cultivateurs, des contribuables en bonne santé pour remplir leur tache respective.                                                                    – l’eudémonisme ensuite, une philosophie du bonheur « idée neuve en Europe », ce qui exige que toutes les atteintes à la santé soient combattues.      

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