ATTACHE DE SANTE
Dissertation : ATTACHE DE SANTE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zouber • 15 Janvier 2016 • Dissertation • 26 219 Mots (105 Pages) • 907 Vues
INTRODUCTION
La grossesse est parfois une période de détresse et de tragédie à cause des complications et de la mortalité maternelle qui préoccupent tout aussi bien les gouvernants que les populations du monde.
En 2005, l’O.M .S. estimait à 211 000000 le nombre de grossesses qui surviennent chaque année dans le monde dont 37% ont une issue défavorable soit par avortement ou par morti-naissance [1].
En effet à l’échelle mondiale, on estime à 400 décès maternels pour 100000 naissances vivantes par an. Dans les pays développés, le ratio de mortalité est de 24 pour 100000, alors que dans les pays d’Afrique, il s’élève à 830 pour 100000 naissances vivantes. L’Afrique subsaharienne détient le triste record des régions du monde dont le ratio est le plus élevé. En effet une femme sur 22 en âge de procréer est touchée par cette mortalité contre une femme sur 7300 dans les pays développés [2].
Dans la plupart des cas, ces mortalités résultent des complications liées à la grossesse qui se produisent soit pendant la gestation (25%), au cours du travail et de l’accouchement (11 à 17%) ou pendant les suites de couches (50 à 71%). Selon une étude réalisée en Egypte, 9% des décès maternels surviennent pendant les 6 premiers mois de la grossesse et 16% pendant les trois derniers mois [1].
L’Afrique n’est pas seulement la région du monde où les risques liés à la grossesse et à l’accouchement sont les plus élevés, elle est aussi la région du monde où les femmes ont le moins recours aux services obstétricaux déployés pour faire face aux problèmes liés à la maternité. En 1998 l’O.M.S. estimait à 63% le recours aux soins prénatals parmi les femmes enceintes d’Afrique contre 97% en Europe, 95% en Amérique du Nord, 73% en Amérique latine et les Caraïbes et 61% en Asie [3].
La persistance de la mortalité maternelle exige de tous un engagement soutenu pour une action efficace et durable, mais aussi nous recommande d’envisager d’autres approches. C’est ainsi que l’O.M .S. recommande, pour toutes les femmes enceintes, un minimum de quatre visites prénatales à des moments précis, une assistance qualifiée à l’accouchement, et que chaque pays membre adopte une politique efficace et performante de prise en charge rapide des complications liées à la grossesse.
Au Burkina Faso (B.F.), la situation reste préoccupante, même si l’on note une baisse sensible au niveau national entre 1993 à 2008, le taux passant de 566 à 307 pour 100000 naissances vivantes [4].
L’O.M .S. estime ces chiffres à 1000 décès maternels pour 100000 naissances vivantes en 2000, car les décès notifiés au niveau des structures sanitaires sont jugés en deçà des chiffres réels [1]. De ce fait, la lutte contre cette situation au Burkina Faso devra reposer sur des actions tangibles telles que les soins prénatals, les soins per-natals et les soins postnatals car les indicateurs en la matière ne sont guère satisfaisants. En témoigne, le taux de consultation prénatale au niveau national de la deuxième visite qui est de 62,05% en 2004 ; 63,31% en 2005 [5].
Selon l’Enquête démographique et de santé, seulement 18% des mères ont effectué quatre visites prénatales, 45% n’ont effectué que 2 à 3 visites prénatales, et, dans 10% des cas, elles n’ont effectué qu’une seule visite [6]. En 2009, ce taux s’élevait à 90,50% pour la C.P.N1, 73,80% pour la C.P.N2 et 20,50% pour la C.P.N4 [7].
Dans le district sanitaire de Manni, pour l’année 2009, la couverture prénatale s’élevait à 84,10% ; on note 34,60% des femmes enceintes qui ont pu effectuer quatre visites prénatales et seulement 27,50% ont été vues au premier trimestre de la grossesse. A cela s’ajoute l’absence de C .P.N. pour certaines femmes enceintes. Quant à la couverture obstétricale, elle est de 65,20% en 2009 et de 71,69% en 2010. [8]. Or, selon l’OMS, la maternité à moindre risque passe d’abord par une grossesse à moindre risque, ensuite un accouchement à moindre risque et enfin un post-partum à moindre risque [9].
Malgré les énormes investissements réalisés pour la santé de la mère et de l’enfant, les indicateurs de santé en général et de la couverture obstétricale en particulier reste une véritable préoccupation dans les formations sanitaires comme celle de Coalla dans le D.S. de Manni.
Dans l’optique d’apporter notre contribution aux efforts du pays pour une grossesse à moindre risque, nous saisissons l’opportunité pour jeter un regard critique sur le sujet par ce travail de recherche relatif aux soins obstétricaux dispensés dans les formations sanitaires du district de Manni. Il s’agit dans cette étude, d’identifier les facteurs déterminant l’insuffisance de la couverture obstétricale au CSPS de Coalla dans ledit district.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
1.2. Enoncé du problème
Selon les chiffres de l’O.M .S. en 2005, sur 211 000 000 de grossesses qui surviennent chaque année dans le monde, 37% d’entre elles ont une issue défavorable soit par avortement, soit par morti-naissance. Selon la même source, le taux spécifique de décès maternel est supérieur à 600 000 décès par an dans le monde, et 900000 bébés naissent mort-nés pendant les 12 dernières semaines de la grossesse en Afrique subsaharienne. Ces estimations montrent que les bébés qui meurent avant le début du travail (ou les mort-nés pendant le travail) représentent les deux tiers de toute la mortinatalité dans pratiquement tous les pays africains [1].
Considérées sur le plan international comme des interventions à efficacité prouvée pour réduire la mortalité maternelle et néonatale, les C .P.N. recentrées permettraient de garantir la sécurité et la survie de la mère et de l’enfant, mieux de sauver la vie de bon nombre de femmes au cours de la grossesse, de l’accouchement et dans le post-partum.
Dans cette perspective, l’O.M .S. a préconisé quatre consultations prénatales (personnalisées, intégrées et continues) pour chaque femme enceinte réalisées par un prestataire compétent [1O].
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