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La joie que je vous souhaite / Pape François

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Par   •  12 Décembre 2021  •  Fiche de lecture  •  2 477 Mots (10 Pages)  •  416 Vues

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La joie que je vous souhaite

(Résumé des enseignements de Mgr de Brésillac et du Pape François sur la joie)

A l’occasion des 50 ans de la Constitution Dogmatique Lumen Gentium sur l’Eglise (qui traite en son Chapitre VI des Religieux), le Pape François a décrété cette année 2015, l’année de la vie consacrée[1]. Dans sa lettre aux consacrés, le Saint Père nous invite à « relire » l’histoire de nos instituts pour y redécouvrir nos valeurs et l’esprit de nos fondateurs et fondatrices. Le Pape précise trois objectifs pour cette année de la vie consacrée : d’abord regarder le passé avec reconnaissance, ensuite vivre le présent avec passion et enfin embrasser l’avenir avec espérance. Il invite à faire ce cheminement sur fond de la joie. Par ailleurs, pratiquement tous ses écrits, ses enseignements, ses homélies et ses messages depuis le début son ministère comme successeur de Pierre nous invitent à la joie. Le « Pape de la Joie », le Pape François ne cesse de mettre l’accent sur l’importance, le sens et la place de cette vertu dans la vie de tout chrétien. Particulièrement, en cette année de la vie consacrée, il tient à inviter tous les consacrés à se replonger dans la joie de suivre Jésus. Cet appel à la joie du Saint-Père rejoint l’un des enseignements chers à notre fondateur, Mgr de Brésillac : « La joie que je vous souhaite ».

Missionnaires pour « réveiller le monde »

Chaque vocation est toujours une aventure à la suite du Christ, qui nous appelle et nous envoie à continuer son œuvre de rédemption chacun à sa manière. Pour nous consacrés, chacun de nos charismes est une réponse à notre vocation d’être lumière et sel pour toute l’humanité. (Matthieu 5, 13-16) Cette vocation d’éclairer le monde et de transformer la terre est incorporée à ce que nous sommes déjà devenus par le baptême et en plus par notre engagement à la suite du Christ dans nos instituts de vie consacrée : enfants de Dieu et disciples et témoins du Christ.

La société humaine vers laquelle nous sommes envoyés pour être témoins est par ailleurs sans cesse en mutation. Et l’Eglise essaie  d’adapter sa manière de proclamer la Parole de Dieu aux différents âges de l’humanité. Comme nous le disons d’ailleurs souvent dans nos grandes assemblées de la Société des Missions Africaines (SMA), nous sommes toujours « attentifs aux signes des temps nouveaux »[2] pour répondre efficacement répondre efficacement aux attentes à la société. C’est dans ce sens que le pape François nous invite à considérer le monde attend de nous aujourd’hui : « Les gens aujourd’hui ont besoin, certainement de paroles, mais ils ont besoin surtout que nous témoignions la miséricorde, la tendresse du Seigneur qui réchauffe le cœur, qui réveille l’espérance, qui attire vers le bien. La joie de porter la consolation de Dieu »[3]. Autrement dit, quel que soit notre charisme, le monde attend de nous ce témoignage du sourire de Dieu. D’ailleurs le Pape François nous précise que « la vocation à la vie consacrée est la réponse généreuse à l’invitation du Seigneur à le suivre dans la joie au service de sa Parole ». Par notre témoignage de vie, nous devons « être des hommes et des femmes capable de réveiller le monde »[4].

A la suite du Christ, le prêtre, le religieux, ou le consacré en général est donc le témoin joyeux de l’amour et de la miséricorde du Seigneur au monde. Mgr de Brésillac disait déjà au cours de sa retraite aux missionnaires à Pondichéry en 1849, que le missionnaire est « comme Jésus-Christ dans l’œuvre de Dieu »[5], il est « coopérateur de Jésus-Christ »[6], « continuateur de l’œuvre de la rédemption »[7]. Il disait encore que « prêtres, missionnaires, notre temps, notre vie, notre être ne sont plus à nous - disait-il -; nous nous devons entièrement à l’œuvre de notre Père : In his quoe Patris mei sunt, oportet me esse »[8]. Et Mgr de Brésillac nous rappelle que cette œuvre n’est pas celle du prêtre lui-même, mais la continuation de celle confiée à Jésus par le Père. « Cette œuvre, pour le Verbe incarné, c’était d’éclairer le monde, d’établir le règne de la grâce dans l’âme de ses élus, de greffer la Loi d’amour sur la Loi de rigueur ; c’était enfin de mourir pour nous tous sur la croix. Voilà quelle était pour Jésus-Christ l’œuvre de son Père, et pour nous, c’en est la continuation »[9].

Missionnaires de la joie

Notre mission de consacré est de suivre le Christ dans la joie et d’éclairer le monde en lui apportant cette joie de Dieu. Cette joie, nous devons d’abord la posséder en nous. Elle est d’ailleurs très essentielle non seulement à la santé de notre ministère mais aussi à notre vie humaine. « La joie n’est pas un ornement inutile, elle est exigence et fondement de la vie humaine. Dans les soucis quotidiens, chaque homme et chaque femme aspire de tout son être à atteindre la joie et à y demeurer. Dans le monde, il y a souvent un déficit de joie. Nous ne sommes pas appelés à accomplir des gestes épiques ni à proclamer des paroles retentissantes mais à témoigner de la joie qui vient de la certitude de se sentir aimés, de la confiance d’être sauvés »[10].

Les Constitutions et Lois de la Société des Missions Africaines l’ont d’ailleurs bien signifié quand elles stipulent que « grâce à la force de l’Esprit-Saint, par la fidélité constante à notre engagement missionnaire, par le témoignage du célibat pour l’amour du Royaume et par l’observance de notre droit propre comme règle de vie, nous nous efforçons d’être, parmi les nations, des témoins joyeux de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, de la foi dont nous vivons, de l’espérance qui nous anime et de la puissance fraternelle et libératrice de l’Évangile »[11].

Sans être un témoin joyeux, le consacré ne peut répondre à sa vocation de sainteté et conduire les autres à la sainteté. Le Pape François disait qu’« il n’y a pas de sainteté dans la tristesse! »[12]. La joie doit le signe par lequel l’on doit reconnaître le consacré comme le dit le pape François : « c’est votre vie qui doit parler, une vie de laquelle transparait la joie et la beauté de vivre l’Évangile et de suivre le Christ »[13]. La joie qui nous anime, qui nous meut et nous met en route à la suite de Jésus doit pouvoir transparaitre à travers notre ministère et contaminer ceux qui nous entoure. Mgr de Brésillac disait que le missionnaire est un homme de joie ; la joie ne doit jamais nous quitter, disait-il[14]. La joie est la seule vertu qui peut soutenir notre zèle et notre courage à l’œuvre du Seigneur[15].

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