Les influences germanique et romaine
Analyse sectorielle : Les influences germanique et romaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Octobre 2013 • Analyse sectorielle • 10 032 Mots (41 Pages) • 698 Vues
Chapitre 2 : Les influences germanique et romaine sur les institutions franques
Le Royaume qui se met en place sous le règne de Clovis est un royaume barbare et chrétien. L’héritage barbare va être très forte, notamment au début de la période franque. Les Rois Mérovingiens sont des rois chrétiens, et en étant chrétiens, ils vont reprendre l’héritage chrétien, et donc l’héritage romain. Cet héritage romain aurait été repris en partie par les francs.
Cette origine barbare de la royauté franque va être la plus importante. On s'aperçoit quand même que cet héritage romain et chrétien existe dès le règne des Mérovingiens. On remarque en outre, que cet héritage romain et chrétien va être mis en valeur par les Carolingiens. Le Royaume franc se transforme alors sous Charlemagne en Empire, comme les romains. L’empire de Charlemagne est le retour de l’empire romain.
Section 1ère : Le faible développement des institutions mérovingiennes
Certaine tribus barbares se sont très vite adaptées à la civilisations romaines et ont tenté après la chute de Rome le maximum d’élément de ceux-ci. C’est le cas des Ostrogoths dans le Nord de l’Italie, qui se veulent héritiers des romains. C’est le cas encore des Vandales qui s’installeront à Carthage. Pour beaucoup de barbares, l’Empire romain n’a pas disparu après 476, c’est uniquement l’empereur romain d’Occident qui a disparu. L’empire romain d’Orient continue, et lorsque Romulus Augustule est déposé, Odoacre lui retire ses insignes impériaux et les envoie à l’Empereur romain d’Orient. Ainsi, beaucoup de barbares se considèrent comme les représentants de l’Empereur.
Pour les Francs, il y aussi cette idée là, mais dans une moindre mesure. Néanmoins, les francs ne reprennent pas à leur compte toutes les institutions romaines. L’héritage romain est moins important chez les francs que dans les autres tribus barbares.
§ 1er : La conception du pouvoir chez les Mérovingiens
Les francs restent en effet très attaché à leurs institutions, à leurs traditions, leurs coutumes. Ce qui explique que la conception romaine du pouvoir disparaisse avec la monarchie franque. La conception du pouvoir qui a cours dans le règne mérovingien est éloignée de celle des romains.
Les romains considèrent que le pouvoir est une Res publica, une chose publique, il ne peut appartenir à quelqu’un. Le pouvoir souverain appartient à la Société. Pour les romains, le pouvoir est une chose supérieure aux individus. En outre, le pouvoir n’est légitime que s’il s’exerce dans l’intérêt général.
Sous les Francs, cette conception n’existe plus. Les traditions germaniques ont pris le dessus. Ces traditions en fonction de la considération du pouvoir implique 2 caractères :
➔ Idée du lien personnel. Il y a chez les francs, un lien direct entre celui qui exerce le pouvoir et celui qui obéit. Cette conception personnelle du pouvoir est liée à l’histoire des francs et des barbares. Il était facile dans ses tribus d'avoir une proximité entre Roi et sujets. Ce lien personnel s’explique aussi en raison de lien familiale. Les individus forment une tribu parce qu’ils ont un ancêtre commun.
➔ Elément magique. Les francs considèrent que le chef a été désigné certes par les guerriers, mais se démarquent de ceux-ci parce qu’il a reçu des pouvoirs magiques. Ils sont désignés suivant deux éléments :
Les chefs sont les meilleurs pour diriger les armées, et ils sont les meilleurs car ils ont reçu des pouvoirs magiques.
Ils font parti d’une famille qui a reçu des dons magiques de la part des dieux.
Ces relations d’hommes à hommes vont se formaliser avec un serment entre le chef et ses guerriers, le leudasemium. (Jusqu’en 1789, il y a toujours l’idée dans la monarchie française qu’il y a un lien entre le roi et ses sujets.) Ce serment est prêté par tous les guerriers à leur chef. Le roi ne peut néanmoins recevoir les serments de tous ses sujets, mais lorsqu’un sujet prête serment à son chef, il le prête aussi à son roi. Ceux ayant prêté serment se nomment les Leudes.
Cette conception du pouvoir est également liée au caractère magique que l’on attribue à la famille royale. En effet, les barbares et notamment les francs, considèrent que ceux qui les dirigent ont été désigné par le peuple franc mais également par les Dieux. Leur autorité est légitime car ils sont considérés comme les plus capables, les plus qualifiés pour diriger les armées. C’est parce qu’ils ont reçu des pouvoirs magiques des dieux païens. Ainsi, lors de la mort du roi, on considère que ce pouvoir a été transmis à ses enfants. En revanche, si le roi n’est plus capable de remporter de victoires, les sujets du roi vont considérer qu’il n’a plus les pouvoirs confiés par les dieux et vont le destituer.
Chez les Francs, il y a une tradition qui veut que cette puissance magique réside dans les cheveux. C’est la raison pour laquelle les barbares qui sont conquis par les autres barbares sont tondus.
Cette conception du pouvoir est une conception patrimoniale du pouvoir. Ils imposent l’idée que le Royaume leur appartient. Le Royaume est un bien qu’il possède et il en fait du coup ce qu’il veut. A cette époque, les rois Mérovingiens ne font aucune distinction entre ce qui relève de la sphère privée et publique. De facto, ils vont disposer de ce royaume très librement comme un propriétaire sur un bien privé.
Conséquence : ➔ Ils distribuent des portions de ce Royaume comme bon leur semble, à des proches qu’ils veulent récompenser ou s’assurer de leur fidélité.
➔ Ils vont donner à des proches des prérogatives de puissance publique. Ils vont transmettre à ses proches des droits abstraits qui permettent d’exercer les prérogatives de l’Etat. Ex : Le roi va confier le droit de rendre la justice, le droit de prélever un impôt. Ils se comportent comme un chef de guerre qui partage son royaume avec ses guerriers. Ainsi, ces derniers vont aussi exercer leur pouvoir de manière privée. Ex : ils prélèvent les impôts pour eux.
Le Royaume est à la mort de celui-ci, divisé entre ses héritiers, comme un bien privé. C’est une vieille coutume germanique qui est maintenu. De facto, la succession royale est organisée comme une succession normale, ordinaire. Ainsi, à chaque succession royale, le Royaume va être divisé entre les héritiers. Les rois sont des chefs de guerre, donc les femmes sont exclues de la succession. Conséquence
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