Le Partie Socialiste
Recherche de Documents : Le Partie Socialiste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Mai 2013 • 3 822 Mots (16 Pages) • 1 256 Vues
I. La SFIO (1905-1968)
A) La SFIO de 1905 à 1958 :
Le socialisme politique s’unifie en 1905 avec la fusion des courants socialistes (guesdistes, blanquistes, réformistes...) dans la nouvelle Section française de l’internationale ouvrière (SFIO). Peu à peu, Jean Jaurès s’impose comme la figure majeure du socialisme français, par son combat pour l’unité, par sa capacité de synthèse entre la république et le socialisme, entre le patriotisme et l’internationalisme, entre les idées marxistes dont se réclame principalement Jules Guesde et la tradition de la Révolution française. La SFIO, qui se veut parti ouvrier, a acquis une large base électorale et militante : les paysans, les ouvriers, les artisans côtoient les intellectuels et les fonctionnaires.
Le congrès de Tours et «la vieille maison»
Le congrès de Tours de décembre 1920 survient après l’échec électoral de 1919 (chambre «bleu horizon») et l’échec syndical des grandes grèves de 1920. Par ailleurs, les bolchéviques croient à la possibilité d’une révolution mondiale et recherchent la constitution d’une avant-garde révolutionnaire dans chaque pays, avec notamment les 21 conditions d’adhésion à la IIIe Internationale, imposées par Lénine.
Les conditions d’une scission sont réunies : le congrès voit l’opposition entre une réaffirmation de la tradition socialiste française (démocratie interne et respect du suffrage universel), telle que l’avait établie Jaurès (discours de Blum) et une volonté révolutionnaire (adhésion à la IIIe Internationale et acceptation du “modèle” bolchévique). Les trois-quarts des congressistes acceptent les 21
conditions. Ils quittent la SFIO pour créer le Parti communiste français (SFIC-PCF). Cette fracture entre communistes et socialistes se retrouve sur le terrain syndical avec la cassure entre la CGT (proche de la SFIO) et la CGT-U (dite «unitaire», liée au PCF).
Pour tous ceux qui avaient décidé de garder la «Vieille Maison», la tâche était difficile : 20 000 adhérents seulement étaient restés, parmi eux de nombreux élus et des cadres fédéraux. Sous la houlette de Léon Blum et de Paul Faure, la SFIO devient en quelques années la première force de la gauche. Son alliance avec les radicaux permet l’élection d’une majorité de gauche à l’assemblée : le cartel des gauches (1924-1926). La SFIO pratique alors pour la première fois le «soutien sans participation» au gouvernement. Jusqu’au Front populaire, la SFIO est un parti ni purement réformiste ni réellement révolutionnaire.
En 1933, s’ouvre une crise interne au sein de la SFIO qui débouche sur une scission en novembre. Les néo-socialistes (Déat, Marquet) quittent le parti, mais ils sont discrédités en raison de leur complaisance envers le modèle fasciste. En contrecoup, on assiste à un gauchissement du parti et l’affirmation de deux tendances de gauche, l’une autour de Zyromski, et l’autre avec Marceau Pivert.
L’offensive de la droite et la menace fasciste, à partir du 6 février 1934, ouvrent les voies à un mouvement populaire d’ampleur, et bientôt, avec le changement d'orientation décidé par l'Internationale communiste, à l’unité d’action avec le PCF.
B) Le Front Populaire :
Cette union se concrétise le 14 juillet 1935 au cours d’une cérémonie où des délégués de toute la France prêtent le serment du Rassemblement populaire. Pour la SFIO, comme pour le PCF, il ne s’agissait pas de construire le socialisme. Le Front populaire a été ce grand mouvement défensif qui, dans une coalition originale, a regroupé socialistes, communistes, radicaux et syndicalistes de la CGT réunifiée depuis mars 1936, auxquels il faut ajouter de nombreuses associations de gauche, comme la Ligue des droits de l’homme.
Après les élections victorieuses de Mai 1936, le gouvernement dirigé par Léon Blum, porté par une grande vague de grèves populaires, réalise un large ensemble de réformes sociales - augmentation des salaires, conventions collectives, congés payés, semaine de 40 heures - dont certaines ont changé le visage de la France. Les difficultés économiques et les rigidités de l’appareil de production amènent le gouvernement à pratiquer une “pause” dans les réformes sociales. La question de l’intervention dans la guerre d’Espagne divise socialistes et communistes tandis que les premières réformes étant réalisées, les radicaux se raidissent.
Les derniers mois du gouvernement Blum voient une dégradation de la situation et une diminution de la confiance populaire. Mis en minorité devant le Sénat en Juin 1937, le gouvernement démissionne.
Le Front populaire survit difficilement, Munich et l’échec de la grève de novembre 1938 signent son éclatement définitif. Le bilan du Front populaire est très positif sur le plan social, mais il se termine mal politiquement.
La SFIO sort fatiguée et divisée de ces deux années, perdant même sa position d’organisation dominante au sein du mouvement ouvrier français au profit du Parti communiste. La SFIO sort confuse , et seule une minorité du groupe parlementaire, autour de Léon Blum, en juillet 1940, refuse les pleins pouvoirs à Pétain.
C) De la Résistance à la Libération :
Les socialistes se ressaisissent et s’organisent dès 1940 sous l’impulsion, notamment, de Daniel Mayer. Présent dans les réseaux de résistance et les maquis, luttant contre l’occupant et les collaborateurs, durement frappé par la répression jusqu’au jour de la libération, le Parti socialiste clandestin joue un rôle essentiel dans la résistance. Léon Blum, avant d’être déporté, donne l’exemple par son comportement courageux au cours du procès de Riom, obligeant Vichy à l'interrompre en mars 1941. Des membres de la SFIO siègent au Conseil national de la résistance (CNR).
Les socialistes participent au gouvernement avec de Gaulle jusqu’en janvier 1946 puis, selon la formule du tripartisme (SFIO, PCF, MRP), jusqu’en mai 1947.
Les réformes de structure réalisées à la Libération et pendant le tripartisme ont été importantes et continuent de modeler le visage de la France moderne : vote des femmes, nationalisations, sécurité sociale, comités d’entreprise...
D) Guerre froide et guerres coloniales :
Occupée d’abord à la reconstruction du pays et à la création d’une nouvelle démocratie parlementaire, la SFIO se trouve rapidement confrontée, à l’intérieur, au problème
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