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Le Dix-neuvième Siècle

Dissertation : Le Dix-neuvième Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2014  •  1 847 Mots (8 Pages)  •  742 Vues

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On était au beau milieu du XIXème siècle, les premiers coups de boutoirs des troupes coloniales commençaient à faire chanceler les royaumes de la Sénégambie. Dans toutes les couches de la société, le désarroi et le doute s'emparaient déjà de tous. C'est dans ce contexte de crise que naquit vers 1855 à Gaya, dans le Walo, Cheikh As-Saïdi Al Hadji Malick Ibn Uthman Ibn Demba Ibn Chamsidine SY, de Thierno Ousmane et de Fawade Wéllé.

SON ENFANCE

Sa lignée paternelle est originaire du Boundou, c'est de là - bas qu'elle essaima vers Souima (dans la commune de Podor actuelle) et le Djoloff. Son père fit une partie de ses études en Mauritanie mais s'arrêta également à Gaya pour étudier un ouvrage auprès d'un érudit du nom de Malick Sow. Il y connut une veuve, Fatimata Wade dite Fawade Wéllé et la prit comme épouse. Elle se signalait par sa sainteté et sa sollicitude envers les Talibés (élèves des écoles coraniques) de la contrée. Pour eux, elle était une véritable Ndeyi daara (parent d'élève). Thierno Ousmane Sy devait mourir avant la naissance de Malick Sy, durant un séjour au Djoloff. Il put laisser cependant en héritage une bibliothèque et comme testament des instructions concernant l'éducation de l'enfant à naître. Il demanda également que le nom de son marabout à Gaya, Thierno Malick Sow fut donné à l'enfant qui naîtrait s'il était garçon. Sa mère et son oncle Alpha Mayoro Wéllé ne ménagèrent aucun effort pour l'éducation du jeune Malick. El Hadji Malick écrit lui-même dans son ouvrage Ifhâm al munkir al - jâni : « je fus recommandé à ses détenteurs -des sciences islamiques- les plus éminents et les plus compétents par mon oncle maternel... »

C'est ainsi qu'après avoir appris le coran qu'il mémorisa tôt, il sillonna le pays de long en large, d'Est en Ouest. Une quête obstinée qui dura vingt - cinq longues années lui permit d'asseoir de solides connaissances dans tous les domaines des sciences religieuses et même profanes (mathématiques, astronomies, prosodie et poésie).

SA FORMATION

Les principaux foyers de la culture islamique d'alors l'accueillirent. C'est à Gaya qu'il s'initia à la théologie et à l'exégèse puis à Ndombo pour le fiqh. A Bokhol, il commença son droit qu'il alla terminer à Keur Kodé Alassane et à Taiba Sèye. Ainsi se termina le premier cycle de ses études ; c'est alors que l'accueillit Saint - Louis pour l'étude de la littérature et de la grammaire. Ensuite il fit cap sur le Ndiambour, à Ndiabali chez Mor Barama Diakhaté où il étudia le Tome 1 du Khalil et Ibn Ishaq. Puis à Thilla Dramane pour le Tome 2 du Khalil et l'Alfiyya à Ngade Demba.

Keur Kodé Alassane l'accueillit de nouveau pour la Risala, Thilogne ensuite pour l'Ihmirar et enfin la Mauritanie, chez Mouhammed Ali al Yaqubi pour le mysticisme. Il y reçut des capacitations dans ce domaine comme dans celui des sciences exotériques : les hadiths, le tajwid (orthoépie). La liste de ses ijâza peut être consultée dans l'introduction de son ouvrage ifhâm al munkir al jâni. Elle est simplement impressionnante au point qu'il est permis de dire que la silsila de Maodo est incomparable. Ses études qui ont duré vingt cinq ans étaient parfois entre coupées de séjours au Walo.

PELERINAGE A LA MECQUE, VOYAGE EN ARABIE ET EN EUROPE

S'adonnant en même temps à l'agriculture, les produits de son champ de Ngambou Thillé qui lui permirent de faire le pèlerinage aux lieux Saints de l'Islam. C'est alors qu'il se trouvait à la Mecque que naquit sa fille Fatoumata, de Mame Safi NIANG qu'il avait épousée un an plus tôt. C'était le vendredi 17 Août 1888, jour d'Arafat, El Hadji Malick avait 35 ans. Après La Mecque, il fit un périple dans d'autres cités du Moyen Orient comme Alexandrie, Jérusalem, Les republiques d`Asie Centrale (Boukhara, Samarkand ).

L'occasion lui fut donnée de rencontrer des sommités intellectuelles, et de nouer des relations solides avec celles-ci. Il revint chez lui avec un projet : revivifier la pratique religieuse chez lui. Ce projet se déclinait en quatre points :

-enseigner et fonder des daara (écoles coranique)

-bâtir des mosquées

-avoir un champ pour travailler la terre et gagner sa vie.

-avoir un lieu où il pourrait réunir les musulmans annuellement.

Convaincu que sa mission ne pouvait plus avoir le Walo comme cadre, il se mit à la recherche d'un endroit plus propice. C'est Ndiarndé qui l'accueillit, le village de Mame Magoumba AMAR, il s'y fixa avec l'insistance de ce dernier.

On était en 1895 et l'Administration coloniale essoufflée par les différentes résistances et soucieuses de pacifier la colonie interdisait la circulation des chefs religieux. Il s'installa donc à Ndiarndé et pendant sept ans anima une sorte de séminaire où il dispensait un enseignement supérieur et d'où sortit un corps d'élite de plus de deux cents hommes de sciences religieuses en trois promotions.

Ils venaient de partout, attirés par la réputation de ce puits de savoir qu'était Seydi El Hadji Malick SY. Ils en repartaient avec une part de la mission : « enseigner, construire des mosquées et gagner sa vie à la sueur de son front ». Ce défilé incessant vers NDiarndé, aux environs de Kelle devint une source d'inquiétudes pour les colons ; Mame Massamba Diéri DIENG son beau père, un notable Saint-louisien qui avait ses entrées chez les colons, fut informé des menaces qui pesaient sur le saint homme.El

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