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La colonne Brisée

Dissertation : La colonne Brisée. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2020  •  Dissertation  •  1 906 Mots (8 Pages)  •  1 393 Vues

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J’ai désiré vous parler aujourd’hui d’un sujet dont on n’entend que peu parler dans nos travaux, tellement peu que dans le rituel du premier grade, il n’y est fait allusion que deux fois : lors de l’initiation et dans le catéchisme. Et pourtant ce symbole, vous l’avez tous sous les yeux à chaque tenue : tellement sous les yeux que vous ne le voyez même plus. Il s’agit de la colonne brisée, symbole de l’apprenti au Rite Ecossais Rectifié : ADHUC STAT.

Mon propos ne sera pas d’asséner des vérités péremptoires dont la seule vertu est d’ennuyer tout le monde par leur inutilité. Bien au contraire, je vous livre le fruit de certains rapprochements que j’ai pu faire, à tort ou à raison, selon mon ressenti, mon vécu maçonnique et profane, enfin mon évolution dans la spiritualité au fil de mes réflexions et de mes lectures. Alors bien sûr, je vais paraître étonné de certaines choses que j’ai mis longtemps à découvrir et qui vous ont sauté au visage, et peut être aussi me fourvoierai je dans quelque rapprochement hasardeux, tiré de la belle et o combien éphémère flamme de la pipe à lycopodes du second surveillant catarrhal que je fus.

Ainsi donc nous voici dans le monde du symbole. Pour commencer, j’ai souhaité parler de la colonne brisée, bien plus que d’ADHUC STAT, car la colonne brisée est un symbole qui peut être appréhendé par quiconque aura reçu une initiation, même ne sachant ni lire ni écrire ; car « ADHUC STAT » en soi n’est rien d’autre qu’une devise latine ; soit un signifiant, donc du langage évolué ; le symbole n’en est pas. ADHUC STAT écrit par terre et isolé ne signifie plus rien, alors qu’une colonne brisée laisse vagabonder la pensée, fut elle simplement dessinée au sol.

Si vous le voulez bien, « débarrassons » nous donc de la traduction latine : « Il ou elle tient encore debout ». La racine ST de STAT se retrouve dans Stabilité Stationnaire Statue et j’en passe, dans to stay (rester), to stand (être debout), stehen (en allemand) Stat en russe. On fera référence à ce passage à plusieurs reprises, le rituel ou le catéchisme n’en donnant jamais la traduction littérale et l’instruction morale l’ignorant.

La colonne brisée nous est livrée comme le symbole de l’apprenti au Rite Ecossais Rectifié par le rituel : « le tableau d’apprenti est une colonne brisée et tronquée avec cette inscription ADHUC STAT ». Dans le catéchisme on lit : « quel est le symbole du grade d’apprenti ? » vous connaissez tous la réponse ! « Que signifie cet emblème et sa devise ? » la réponse est : « que l’homme est dégradé, mais qu’il lui reste des moyens suffisants pour revenir dans son état originel et que le maçon doit apprendre à les employer ».

N’oublions pas que nous sommes au Rite Ecossais Rectifié et qu’à ce rite, tout est donné au premier grade. La première chose qui saute aux yeux est déjà la notion de verticalité de la partie inférieure et d’horizontalité de la partie supérieure de la colonne. Pour la partie verticale, elle fait appel au fil à plomb du deuxième surveillant, aux épées des frères de l’orient par rapport à celles des frères sur les colonnes, ce qui est en haut étant comme ce qui est en bas. Cela fait aussi appel à la recherche de la lumière qui est en haut, et que l’on devrait retrouver au fond de nous mêmes, ce qui est en bas. Notons au passage que toute flamme naturelle, lorsqu’elle n’est pas soumise à un vent est toujours verticale. Quand je dis naturelle, j’exclue les gaz de briquet et divers lance flammes : signifiant ainsi la lumière des bougies, d’une allumette, d’un feu, d’une pipe à lycopodes, bien que là, la flamme soit poussée par le souffle du deuxième surveillant, sortant donc du cadre que je définis comme naturel. Cette lumière là n’est pas reçue par le récipiendaire mais « insufflée » imposée, et donnée.

La partie chue au sol est la partie haute qui se retrouve donc en bas, la logique est retrouvée : « qui s’élève sera abaissé ». Et à ce moment là apparaît la notion de destruction, de décapitation qui incite à la reconstruction partant de la base et du point de départ sur un piétement solide. N ‘est ce pas dans le livre saint sur lequel nous prêtons notre engagement, qu’il est écrit dans l’ancienne loi que le Roi SALOMON, fils de DAVID avait fait venir des ouvriers, un architecte, des bois de cèdres du LIBAN, car imputrescibles, des tailleurs de Pierres etc., afin de bâtir un temple ? Lequel temple d’ailleurs fut détruit par NABUCHODONOSOR, puis reconstruit par ZOROBABEL ET ESDRAS ; cette colonne brisée pourrait alors symboliser le passage destruction - reconstruction ainsi décrit dans la bible.

N’est ce pas ce qui se passe dans la chambre de préparation lorsque « nous nous soumettons à la mort alors que la vie était souillée et la mort a réparé la vie ? ». Je crois aussi que le livre saint parle de quelqu’un qui a accepté de mourir pour sauver le monde et dont la mort a réparé la vie : quelle forte allégorie !

Cette notion de destruction reconstruction : A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers se retrouve partout depuis la chambre de préparation ; lorsque vous acceptez de poser sur votre cœur la pointe de l’épée du 2nd S, lorsque vous consentez que votre sang soit répandu et qu’après le Vénérable Maître dit : « N’oubliez jamais l’importance de l’emblème que vous venez de nous retracer » ; encore lorsqu’au cours de votre évolution et au deuxième grade on vous laisse apprécier par vous même ce

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