Horizontalite Et Verticalite - de l’équerre au compas
Note de Recherches : Horizontalite Et Verticalite - de l’équerre au compas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar raymond • 21 Février 2013 • 1 710 Mots (7 Pages) • 3 586 Vues
Je suis passé de l’équerre au compas
En passant de l’équerre au compas.
L’équerre, ou plan du carré (symbole de la matière), correspond au plan d’évolution dans lequel se meut l’homme, c'est-à-dire tout ce qui se trouve condamné à disparaître à un moment ou un autre.
De fait, la connaissance de l’équerre a permis au maçon qui s’aventure sur le chemin ardu de la recherche de la vérité qu’il porte en lui, de faire en sorte que ses arguments, les bases de son raisonnement, soient parfaitement ordonnés et qu’il sache contenir en lui notamment, ce qu’il y aurait de trop aveuglément subjectif et sentimental dans sa démarche. Sans cette discipline, l’édifice que l’on construit ne serait véritablement stable et s’écroulerait tôt ou tard, de même que cette vérité recherchée en soi ne pourrait être identifiée.
Le compas sert à déterminer avec exactitude et rectitude les proportions de la stéréotomie afin de régler le plus parfaitement les dimensions de la pierre. Il symbolise l’impartialité et la perfection de l’œuvre de création du Grand Architecte. Cette exactitude nous contraint à la méditation et à l’admiration d’une construction dont l’objectif est la perfection et dont il nous appartiens de maintenir l’équilibre.
Par extension, le compas représente ce qu’il forme, c'est-à-dire un cercle et c’est pourquoi il est le symbole du principe de compréhension multiple, d’omniscience, de « pentocratie » de la manifestation divine. C’est par le compas que l’œuvre se construit dans son ensemble parce qu’il aide à construire ce que contient l’ensemble, un cercle qui ne commence ni ne finit nulle part, la conscience visible du temps.
Il symbolise aussi le dynamisme constructeur de la pensée, c'est-à-dire sa liberté créatrice, mais aussi la capacité d’invention, de conception et de réalisation de l’esprit autant que le génie de l’homme. Avec un compas on peut créer une équerre et non l’inverse : l’esprit a donc créé la matière et non l’inverse.
Mais, si le compas est complètement ouvert, il devient une droite stérile qui ne peut plus rien tracer, car il perd son point d’appui et son centre. C’est pourquoi il est important que la maître maçon ne se perde pas et trouve la mesure du compas qui correspond à la sphère de ses capacités de connaissances. Il reçoit un outil de tracé qui devient désormais son outil privilégié, qui symbolise la descente du spirituel sur la matière pour la coordonner, instruit des principes de la géométrie.
Au REAA, L’équerre est placée à l’occident , alors que le compas est à l’orient, , marquant bien que le maître passe de l’équerre au compas, de la terre au ciel, de la matière à l’esprit, de l’inconscient au conscient, de l’horizontalité à la verticalité. Il renaît sous les symboles du compas, du cercle et du volume.
Il réalise cette transmutation, ce retour de la suprématie de l’esprit sur la matière en passant par une étape fusionnelle de conciliation. Peut être même une étape de réconciliation qui fait référence à l’ère gothique, transcendantale, celle où l’âme était incluse dans la matière, l’esprit dans la pierre des cathédrales ; Ere de la symbiose entre la substantialité de l’esprit et celui de la science.
La trinité maçonnique prend alors toute sa valeur symbolique. La dualité Esprit/Matière (compas/équerre) se fond dans le verbe pour se reconstituer en un seul et unique élément : « Un le tout ». L’homme debout est symboliquement rétabli dans sa totalité psychique. Il est relevé plus radieux que jamais.
La sagesse acquise, la lumière révélée et atteinte, le franc-maçon a le pouvoir de soumettre son corps et ses désirs charnels et matériels à la maîtrise de son esprit et, ce faisant, d’accéder à la liberté d’une dignité véritablement humaine.
Les textes nous disent : Soyez les prophètes de votre propre vie ! En effet, nous sommes conviés à l’achèvement psychique de la construction du temple, de notre soi, de notre archétype, à une rencontre avec le mystère. Nous sommes conviés à nous prendre en main. Souvenons nous ici des mots de Jung : auparavant, les choses m’arrivaient ; maintenant c’est moi qui veut.
La chair (l’équerre) et l’esprit (le compas) des humains seraient ils donc deux réalités, deux principes, deux composantes d’une même unité, l’être humain qui auraient cette particularité de voir la première dominer le second dans une espèce d’état naturel (celui du sauvage ?) ou pré-initiatique (le monde profane) et, de ce fait, condamnée à se soumettre à lui pour permettre à l’humain d’accéder à … l’humanité.
Mais alors des questions jaillissent aussitôt : est ce que la finalité de l’initiation maçonnique serait de prendre conscience de cette dualité, de la considérer comme antagonique et de se révolter contre la tyrannie de la chair sur l’esprit pour la renverser et, au terme d’un long et dur labeur, instituer une domination légitime de l’esprit sur le corps ?
Tout autant troublant : est ce que cette ascension n’est pas un déracinement, un égarement quand de nombreux textes et rites estiment que la juste place du Maître, au sens d’être humain achevé, est entre terre et ciel,
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