Aristocratie et verticalité

Aristocratie et verticalité.

Capacité qu'ont les société anciennes et particulièrement médiévales avoir une solidarité. Cette stratification s'applique bien à certaines sociétés antiques mais très mal aux sociétés médiévales parce que les solidarités les plus fortes s'appliquent entre des personnes de statut très différent. Des liens affectifs et d’intérêt lorsque l'on parle d'aristocratie à l'époque Comnène il faut bien distinguer un groupe haut placé mais aussi une sorte de solidarité verticale qui irrigue le groupe dans sa structure. Un point de départ peut être fourni par la notion byzantine de Oikos, la maisonnée. On a de nombreux exemples dans des textes de la Haute époque en particulier sur Constantinople où l'Oikos peut être une grande maison appartenant à un haut fonctionnaire mis à disposition par le gouvernement impérial mais on a aussi des subdivisions littéralement dans l'organisation de la fortune impériale ou ecclésiastique où on entend parler de maison pieuse, divine qui sont des unités de gestion de grands domaines impériaux ou patriarcaux et même à l'intérieur du palais, il y a des subdivisions que l'on appelle des oikos, en général une unité fonctionnelle.

La maisonnée aristocratique

L'Oikos concrètement à l'époque Comnène est une maisonnée aristocratique on en a un exemple avec le fameux acte de Michel VII Doukas en faveur de son frère Andronic en 1073 qui décrit tout une grande propriété d'origine aristocratique en Asie Mineure sur les bords du méandre avec la maison du propriétaire mais aussi les villages de paysans, même la forêt est répertoriée. On a aussi un autre Oikos qui est bien connu c'est celui de Nicéphore Botaniate, l'empereur qui a précédé Alexis, car lorsqu'un empereur monte sur le trône, sa fortune privée rejoint le trésor impérial. Isaac Ange en a fait don aux Génois. Ces Okion sont des propriétés impériales et attribués à des personnalités, Psellos quand il est le favori de Constantin Monomaque se voit attribué une meilleure rente au fur et à mesure de sa montée en carrière. On a aussi une représentation qui est littéraire mais amusant de Digenis etkritas le héros de la chanson de geste du XIe siècle qui est censé avoir bâtis près d'Edesse, un palais avec revêtement en marbre qui ressemble aux grandes maisons de l'antiquité tardive. Des auteurs comme Syméon le théologien utilisent beaucoup de métaphores sur la société de son temps pour lui l'Oikos est comme une métaphore du monastère parce qu'il est fermé seulement ses membres et les invités et aussi c'est l'endroit de la solidarité. On a une trace matérielle dans les églises et monastères de Constantinople car souvent c'est un ancien Oikos aristocratique qu'un riche laïc transforme en église ou monastère, l'exemple le plus connu est le miredaoin qui remonte à l'empereur Romain Lécapène qui apparemment était sa propriété privée avant qu'il monte sur le trône qu'il a ensuite transformée en monastère pour le salut de son âme et celui de sa famille.

La maison dans sa matérialité ne doit pas être négligée, elle sert de focus, ce qui est important pour nous est le groupe qui l'habite et qui par certains moments habite dans des endroits qui en dépendent directement ou indirectement. Il n'y a pas que la famille nucléaire de l'actuel propriétaire, on a d'une part une famille élargie avec des frères sœurs, cousins mais surtout tout une stratification de gens qui dépendent de cette famille qui d'une part peuvent être de simples domestiques mais aussi des hommes de confiance qui remplissent des tâches. Monde plutôt urbain, il y a des intendants, et nous avons aussi des unités de production qui sont rarement dans l'Oikos même. Cette unité humaine et sociale, société romaine de clientèle qui se profile derrière, gens semi libres qui se mettent sous la protection d'un puissant en échange d'un statut social, lui promette assistance et leur loyauté il y a à côté certainement des artistes privés surement des artisans. La meilleure façon de les appréhender sont les typikas les actes de fondation d'un monastère car parfois on donne simplement une portion de son patrimoine au monastère pour assurer la survie de ce dernier. On a le cas dans les années 1050 de Boilas qui prend soin de ses esclaves, conserve ses affranchis qu'il garde dans l'Oikos et sur le nord de l'Asie Mineure, c'est essentiellement rural en grande partie défriché, sépare ce qui va à son église privée et à son monastère et à ses deux filles. Pakourianos va s'occuper de caser 10 anthropoi c'est à dire 10 hommes de confiance et 19 affranchis avec des petits lègues, il confie l'entretien de ces personnes au monastère qui va devoir les loger, les nourrir jusqu'au jour de leur mort. Pakourianos mourant sans enfants à la fin du règne d'Alexis va assurer l'entretien complet de ses fidèles, en tant que domestique des scholes il avait beaucoup de monde à son service mais là ce sont des personnes à titre privé.

On voit bien que le monastère sert à assurer la survie et l'entretien d'un Oikos fragile après la mort du propriétaire c'est une protection juridique, des biens entrés dans le patrimoine d'un monastère ne sont pratiquement plus confiscable et les contrat d'adelphaton avec les anciens serviteurs sont ainsi assurés de leur entretien au-delà de la mort de leur chef. Irène Doukas, la femme d'Alexis, fonde un monastère qui a pour fonction de servir de maison de retraite à elle et à sa fille. Donc des solidarités fortes qui se maintiennent au-delà de la mort par exemple la cosmosotéra d'Isaac en 1152, non seulement elle s'occupe du destin de ces suiveurs de ces dépendants, qu'il nomme qu'il prend soin que certains soient enterrés dans l'Eglise comme lui-même, qui bénéficie de la proximité des moines, de la liturgie des moines, et on voit bien que ces hommes héritent non pas de la propriété mais de l'usage ad vitam viager de villages entiers autours du monastère qui reviendront ensuite après la mort de ces gens-là. Les vescarium en question font office de gardien, dans le sens physique du terme, sur l'autorité de l'abbé. Tout ça est intéressant avec des Viscaritai, fondamentalement ces Oikois de grands aristocrates sont structurés comme des cours impériales en réduction avec des familiers et des serviteurs à la fois. Cela permet de comparer avec la grande fondation de Jean II Pantokrator en 1156

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