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Dissertation sur la citation "Le propre de L'Homme" de Merlo Ponthy

Note de Recherches : Dissertation sur la citation "Le propre de L'Homme" de Merlo Ponthy. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2013  •  1 097 Mots (5 Pages)  •  1 045 Vues

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Le "propre de l'Homme" n'est pas à chercher dans le fait biologique, ou du moins, pas seulement. L'Homme n'est pas remarquable d'un point de vue biologique : c'est un organisme animal des plus fragiles et ne présentant d'adaptation à aucun environnement (ce qui lui permet, paradoxalement, de circuler partout sur Terre et de pouvoir s'installer partout ; il est aussi le seul Primate à oser s'aventurer volontairement dans l'eau et à nager).

Il n'est pas à chercher non plus dans le fait social. Les eusociétés d'Insectes présentent une organisation bien plus aboutie que nos propres sociétés politiques (songez que les eusociétés d'Insectes existent depuis 150 millions d'années alors que les sociétés politiques d'êtres humains n'existent sans doute pas depuis plus de deux millions d'années au plus). Il n'a pas non plus l'exclusivité de la culture (on a mis en évidence des traits culturels chez certains Primates mais aussi, ce qui est plus étonnant, chez des Oiseaux). Quant à la technologie, il ne s'agit somme toute que d'une façon de mieux survivre dans un environnement hostile, et à ce titre, nombre d'animaux possèdent une technologie certes rudimentaire mais tout aussi efficace que la nôtre (des Primates savent réaliser des outils très simples, des Oiseaux savent choisir des cailloux sur lesquels lâcher des coquillages pour les casser).

Le "propre de l'Homme" serait en fait à chercher dans sa capacité à se concevoir lui-même comme un être humain.

Les mythes grecs peuvent se lire ainsi comme les premiers balbutiements d'une pensée qui cherchait à concevoir l'humain. Ulysse, au cours de l'Odyssée, rencontre des êtres qui ressemblent à des Hommes mais qui n'en sont pas. En filigrane, apparaît un trait fondamental : est un être humain celui qui a conscience d'une proximité d'esprit avec d'autres êtres semblables à lui. Le Cyclope est capable de manger des êtres qui lui ressemblent et qui parlent comme lui, il n'est donc pas humain ; Circé change les compagnons d'Ulysse en pourceaux et leur supprime donc la parole et l'intellection, niant leur humanité, elle n'est donc pas humaine.

Le test d'humanité du "gom jabbar" dans Dune est à comprendre dans le même sens. Pris dans un piège, l'animal se ronge une patte pour échapper au prédateur alors que l'être humain attend l'arrivée de ce prédateur pour avoir l'opportunité de l'éliminer et ainsi de supprimer une menace qui pèse sur toute l'espèce. L'être humain a donc la conscience qu'existent des êtres semblables à lui.

Le "propre de l'Homme", ce serait donc être capable de se définir comme partie intégrante d'une communauté plus vaste. La Fourmi, le Termite, bien que vivant au sein de sociétés bien plus anciennes et plus évoluées que celles de l'Homme, n'en ont pas conscience ; la somme des actions individuelles des membres des communautés réalise l'action de la communauté, par le jeu des essais et des erreurs liés aux instincts de chaque individu.

La question qui est posée ici sous-entend que l'humanité de l'Homme puisse évoluer vers un "mieux" humain. Comment être "mieux" humain que ce que l'on est ?

Le code de Hammourabi définissait trois variantes d'humanité : l'esclave, le mesquin et l'homme véritable, en une hiérarchie bien entendu croissante. Les mythes grecs proposent eux aussi, d'une façon implicite, des clés d'interprétation : sont humains par opposition

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