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Commentaire de la bulle Unam Sanctam de Boniface VIII

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Par   •  16 Octobre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 229 Mots (5 Pages)  •  8 363 Vues

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Commentaire de Texte La Bulle Unam Sanctam de Boniface VIII

L’auteur de cette bulle pontificale Unam Sanctam est le Pape Boniface VIII, né en 1235 à Anagni en Italie et décédé en 1303 à Rome. Il succède à Célestin V qui a abdiqué, et est Pape de 1295 jusqu’à sa mort. Son écrit présenté ici concerne les rapports réciproques du Royaume de France et de la Papauté au tout début du 14ème siècle.

Fervent partisan de l’élévation de la puissance spirituelle au dessus de la puissance temporelle, il entre notamment en conflit sur ce sujet avec le Roi Philippe le Bel.

En effet, le Pape Boniface VIII soutient tout d’abord au contraire du Roi de France que certains impôts devaient revenir plutôt à Rome qu’au Capétien. Le conflit pris une ampleur de plus en plus forte telle qu’une bulle d’excommunication de la chrétienté Super Petri Solio fut même écrite pour le Roi Philippe, mais qui ne fut finalement jamais publiée.

La bulle Unam Sanctam est publiée le 18 novembre de l’année 1302, elle est rédigée sous les ordres de Boniface qui a convoqué une assemblée d’hommes d’église pour l’assister. Le noyau dur consiste en la démonstration de la supériorité du Pape sur le Roi, du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel. Par celle-ci est proclamée la nécessité pour toute créature humaine de se soumettre au souverain pontife en ce qu’il incarne la puissance spirituelle, Dieu lui-même.

A la lecture de cette bulle, Philippe le Bel prend des mesures radicales pour faire cesser les agissements et la propagation des idées pontificales : quelques mois après la publication de son texte, Boniface VIII est arrêté brièvement par des soldats de Philippe le Bel dans l’intention de le faire juger en France par un concile. Il est rapidement libéré.

Plus précisément, le texte du Pape n’apporte rien de réellement novateur en la matière, mais il aura un grand impact de par son exposition des rapports entre royauté et papauté.

Pour l’étude de ce texte, il paraît pertinent de s’interroger sur la rhétorique dont use ici le Pape Boniface VIII en se posant la question suivante :

Comment le Pape Boniface VIII expose-t-il sa conception de l’autorité spirituelle sur celle du Roi ?

Dès lors, il paraît intéressant d’étudier d’abord le principe fondateur d’unité de l’Eglise rappelé par Boniface (I), puis ensuite la mise en valeur d’une allégorie fondée sur la supériorité du pouvoir spirituel sur le temporel (II).

I) Le principe fondateur de l’unité de l’Eglise

L’église est à la fois « une, sainte, catholique et apostolique » comme affirmé dans le Credo (A), elle s’appuie sur l’idée une volonté d’unité souhaitée par Dieu (B).

A) L’Eglise « une, sainte, catholique et apostolique »

La première remarque de l’auteur concerne le principe d’unité de l’Eglise. Elle est Sainte : « Unam Sanctam ». Au 14ème siècle, l’unité de l’Eglise est considérée comme un dogme : « nous y croyons fermement et nous le professons sans équivoque » (ligne 2).

En effet, pour les populations catholiques au XIVème siècle l’unité de l’Eglise est un article de foi. Si Boniface utilise cette expression en premier c’est précisément parce que le principe de l’unité de l’église est le pivot central de toute son argumentation : il ne vise pas uniquement les membres hauts placés du clergé mais l’ensemble des fidèles de la religion catholique, le peuple du royaume capétien.

B) La volonté de Dieu

« Cette Eglise une et unique n’a qu’un corps et qu’une tête » (ligne 5) : la volonté de Dieu intervient bien évidemment dans la construction de son Eglise. Le Christ préside à celle-ci, le Pape est le successeur de Pierre le bâtisseur. Par conséquent, c’est le corps tout entier, c'est-à-dire la partie spirituelle et la partie temporelle qui reste sous la domination sans partage d’un unique chef, assurant par là l’unité de l’Eglise en son entier.

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