Commentaire d'un extrait de Carmen de Mérimée
Commentaire de texte : Commentaire d'un extrait de Carmen de Mérimée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Audrey Garrotte • 31 Août 2024 • Commentaire de texte • 1 930 Mots (8 Pages) • 61 Vues
REDACTION DU COMMENTAIRE SUR L’EXTRAIT DE CARMEN DE PROSPER MERIMEE
- A l’appui du plan de commentaire proposé, vous rédigerez le commentaire littéraire de la scène de rencontre entre Don José et Carmen.
- Vous prendrez soin de respecter la mise en forme attendue d’un commentaire : vous ferez apparaître tout particulièrement la progression de l’analyse par la rédaction de paragraphes et l’emploi de connecteurs logiques (voir fiches de méthode).
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Introduction
Amorce : Les très nombreuses adaptations littéraires, lyriques ou cinématographiques qui ont suivi, ont contribué à la popularité de cette histoire de passion amoureuse.
Présentation de l’auteur : Prosper Mérimée. XIXe siècle. Goût pour l’exotisme (l’Espagne, la Corse) et les personnages marginaux et criminels. En 1845 : retour d’Espagne. Rédaction de Carmen. Carmen = une nouvelle.
Présentation de l’œuvre : Carmen = déchéance morale et sociale d’un jeune homme, Don José.
Présentation de l’extrait : Séville. XIXe siècle. Rencontre amoureuse qui bouleverse la vie de Don José. Don José : narrateur, raconte au narrateur principal. Récit enchâssé.
Problématique : A vous de la formuler.
Annonce du plan : (Annoncer seulement les deux axes, pas les sous-parties).
I/ Carmen : un personnage hors norme…
- Un personnage à l’allure et à l’attitude provocatrice et insolente
- Une tenue voyante
= Une entrée en scène qui ne passe pas inaperçue.
- Une séductrice qui s’affranchit des conventions sociales
- Tenue qui n’est pas convenable pour l’époque / choquante
- Tenue qui devient un objet de séduction
- Une femme indomptable et une prédatrice dangereuse
- Une prédatrice dangereuse
- Une femme indomptable
= Animalité du personnage. Le portrait de Carmen traduit à la fois l’attitude et l’allure provocatrice et séductrice d’une femme affranchie, mais aussi le caractère diabolique et inquiétant que son aura érotique peut susciter.
- Un caractère diabolique et inquiétant
- Une tenue pleine de symboles
- La réaction de DJ : peur / malaise / gêne
- Le geste final : une pratique d’ensorcèlement
Transition : elle résume ce qui vient d’être dit et annonce ce qui va suivre.
II/ … qui donne lieu à une rencontre surprenante
- Une rencontre prédestinée
- Une sortie attendue
- Une apparition décisive
- Une prolepse des événements à venir : la dernière phrase du texte
- La domination de Carmen : inversion des rôles
- La 1ère réaction de DJ
- Un dialogue surprenant
- Jeu de mots de Carmen
- Clin d’œil ironique de l’auteur avec la fleur (c’est Carmen qui offre une fleur à Don José)
= La situation s’inverse par rapport aux rencontres amoureuses traditionnelles.
- De l’indifférence à la séduction en passant par l’humiliation : DJ ensorcelé
- Le geste final de Carmen qui lance sa fleur au visage. Il peut avoir plusieurs sens :
- Une mise à mort symbolique
- Un geste de séduction
= Cette fleur voyante et odorante, utilisée comme une arme de séduction et de domination, désigne par métonymie le personnage de Carmen lui-même.
- Métamorphose de DJ
Conclusion (Bilan / réponse à la problématique + ouverture)
I/ Carmen : un personnage hors norme…
- Un personnage à l’allure et à l’attitude provocatrice et insolente
- Une tenue voyante :
- CL de l’habillement : « jupon » (l. 4), « bas de soie » (l. 4), « souliers » (l. 5), « mantille » (l. 6), « chemise » (l. 7), « costume » (l. 9) : stéréotype de la gitane et couleurs très voyantes qui attirent l’attention : « jupon rouge » (l. 4), le « maroquin rouge » (l. 5) et les « rubans couleur de feu » (l. 5).
- Les accessoires : la fleur de cassie évoquée à 3 reprises dans le texte : « un gros bouquet de cassie » (l. 6) / « une fleur de cassie au coin de la bouche » (l. 7) / « Et prenant la fleur de cassie qu’elle avait à la bouche, elle me la lança » (l. 24) : fleur voyante et très odorante.
= Une entrée en scène qui ne passe pas inaperçue.
- Une séductrice qui s’affranchit des conventions sociales : affranchissement des codes vestimentaires :
- Tenue qui n’est pas convenable pour l’époque / choquante : jupon « fort court » (l. 4), les « bas de soie blancs avec plus d’un trou » (l. 4-5) laissent à voir ses jambes tout en soulignant sa pauvreté. Carmen apparaît ainsi comme une femme qui ne se soucie pas des conventions sociales, de la bienséance, et qui cherche à attirer l’attention, à séduire. Une gestuelle provocante et séductrice : car elle exhibe volontairement son corps, grâce à un « jupon fort court » (l. 4) qui laisse voir ses jambes, sa mantille écartée qui montre ses épaules, ainsi que le bouquet de fleurs dans son décolleté qui attire les regards sur sa poitrine.
- Tenue qui devient un objet de séduction : 1) la mantille est censée masquer le corps, or, elle l’écarte volontairement afin de montrer ses épaules, preuve qu’elle s’affranchit des codes vestimentaires : « Elle écartait sa mantille afin de montrer ses épaules » (l. 5). 2) Le bouquet de cassie fleurs plongé entre ses seins (« et un gros bouquet de cassie qui sortait de sa chemise » (l. 6-7)) renforce sa sensualité, d’autant plus qu’elle a une de ces fleurs « au coin de la bouche » (l. 7).
- Une femme indomptable et une prédatrice dangereuse
- Une prédatrice dangereuse : « elle s’avançait en se balançant sur ses hanches comme une pouliche du haras de Cordoue » (l. 8). Cette entrée en scène peut faire penser à une corrida dans lequel elle aurait le rôle du picador.
- Une femme indomptable : « elle, suivant l’usage des femmes et des chats qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas » (l. 12-14) : parallélisme de construction qui souligne que cette femme est indomptable.
= Animalité du personnage : comparaisons animales qui révèlent l’aspect bestial du personnage. Le portrait de Carmen traduit à la fois l’attitude et l’allure provocatrice et séductrice d’une femme affranchie, mais aussi le caractère diabolique et inquiétant que son aura érotique peut susciter.
- Un caractère diabolique et inquiétant
- Une tenue pleine de symboles : « jupon rouge » (l. 4), le « maroquin rouge » (l. 5) et les « rubans couleur de feu » (l. 5) : le rouge renvoie à la passion amoureuse, la métaphore du feu au danger / tentation diabolique.
- La réaction de DJ : peur / malaise : Don José, qui vient du nord de l’Espagne, est choqué par cette bohémienne. Il évoque le signe de croix comme s’il s’agissait d’un geste de protection face à un démon contre lequel il faudrait se défendre : « Dans mon pays, une femme en ce costume aurait obligé le monde à se signer » (l. 8-9). = Sentiments de malaise et de peur, peu propices à une rencontre amoureuse.
- Le geste final : une pratique d’ensorcèlement (la fleur est lancée entre les yeux) visant à lui faire perdre la raison. Etymologie = le prénom de Carmen vient de « charme » désignant un sort, un envoutement.
II/ … qui donne lieu à une rencontre surprenante
- Une rencontre prédestinée
- Une sortie attendue : présent de narration (« j’entends » (L. 1)) + phrase exclamative au discours direct : « Voilà la gitanilla ! » = sortie très attendue par les hommes, Carmen se distingue des autres ouvrières ; les « bourgeois » la désignent par un diminutif affectueux (la petite gitane) et l’expression « cette Carmen » montre que le narrateur la connaît aussi. Carmen attire donc toutes les attentions, comme une actrice sur une scène de théâtre qui s’offre aux regards désirants de son public masculin.
- Une apparition décisive : CL de la vue (« je levai les yeux et je la vis » (l. 2), « je vis » (l. 2)) est un motif récurrent du topos de la première rencontre. Indication temporelle « c’était un vendredi » (l. 2) et utilisation du futur « oublierai » (l. 2) : le narrateur insiste rétrospectivement sur l’importance capitale qu’a eu dans sa vie cette première rencontre.
- La domination de Carmen : inversion des rôles
- La 1ère réaction de DJ : elle tranche avec celle des autres hommes : « D’abord, elle ne me plut pas » (l. 12). L’adverbe « d’abord » suggère que son avis va évoluer et annonce la fin du texte = indifférence de DJ qui va attirer Carmen : c’est elle qui fait le premier pas : par les mots et physiquement en se postant devant lui : « s’arrêta devant moi » (l. 14). Elle se plait à imposer sa présence. C’est elle qui va vers l’homme et c’est ce dernier qui est gêné : « moi je me sentais rougir, et je ne pouvais trouver rien à lui répondre » (l. 20-21) (négation + insistance « moi »). DJ est infantilisé par la jeune femme qui a le dernier mot et les spectateurs de cette mini scène de théâtre se moquent tous de lui.
- Un dialogue surprenant : il ne ressemble pas aux premières paroles échangées dans les scènes de rencontre et montre d’emblée la domination du personnage féminin. Elle se montre familière (elle le tutoie « veux-tu » (l. 15) et l’appelle « Compère » (l. 15), lui donne un ordre à l’impératif « fais-moi sept aunes de dentelle noire » (l. 22)).
- Jeu de mots de Carmen entre « épingle » et « épinglette » + double exclamation qui ridiculise DJ et le féminise en le faisant passer pour une couturière « Ah ! monsieur fait de la dentelle, puisqu’il a besoin d’une épingle ! » (l. 18-19) + utilisation ironique et moqueuse de la 3ème personne du singulier « monsieur » : les rôles s’inversent.
- Clin d’œil ironique de l’auteur : ce n’est plus l’homme qui offre un bouquet de fleurs à la femme, mais elle qui lui en jette une au visage.
= La situation s’inverse par rapport aux rencontres amoureuses traditionnelles.
- De l’indifférence à la séduction en passant par l’humiliation : DJ ensorcelé
- Le geste final de Carmen qui lance sa fleur au visage. Il peut avoir plusieurs sens :
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