Médée, Pier Paolo Pasolini
Dissertation : Médée, Pier Paolo Pasolini. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Linouu2019 • 14 Avril 2019 • Dissertation • 1 221 Mots (5 Pages) • 599 Vues
Médée
Pier Paolo Pasolini est un écrivain, journaliste, scénariste et réalisateur italien né en 1922 et mort en 1975. En 1969 Pasolini conclut sa seconde trilogie de son œuvre cinématographique. Son film Médée donne forme a une trilogie, qu'il nomme «tragédie antique», dont fait partie Œdipe Roi et Le Carnet de note pour une Orestie africaine.
Médée la Magicienne, fille du roi de Colchide, voit arriver sur sa terre le prince Jason venu enlever le Toison d'or, l'idole de son peuple. Tombée folle amoureuse du jeune grec, elle trahit sa famille et son pays en dérobant pour lui la Toison d'or et s'exile a ses cotés. Des années plus tard, alors qu'elle lui a donné deux enfants, l'homme pour qui elle a tout abandonné se détourne d'elle pour une femme plus jeune. Furieuse de perdre son mari , elle se venge en offrant à Glaucé, fille du roi de Corinthe et future épouse de Jason, une tunique ensorcelée. Suite à ça Glaucé meurt et Médée tue ses enfants.
Dans son film Pasolini respecte le récit de la légende de Médée, d'après la tragédie d'Euripide.
Pour son film il décide d'offrir un casting mixte, c'est à dire qu'il mêle des professionnels, comme Maria Callas qui incarne le rôle de Médée ou encore Laurent Terzief qui interprète le centaure, à des non-acteurs par exemple Massimo Girotti qui joue le rôle du roi Créon est à la base un sauteur olympique et les habitants du village qui sont des figurants locaux turcs.
Devant le caméra de Pasolini , Callas se révèle une grande tragédienne, par la seule force de son visage et de son regard, presque sans le recours des mots. Elle parvient a démythifier le personnage de Médée en lui apportant d'humanité, jusque dans une paradoxale douceur. Par exemple à la fin du film lorsque Créon vient à la rencontre de Médée pour la bannir elle l'implore de n pas exiler ses enfants et demande grâce.
Dans ce film nous pouvons remarquer un grand rôle du silence, il y a très peu de dialogue tout au long du film. Le silence est omniprésent , c'est se caractérise le film. Les personnages se parlent avec les regards, les gestes et les postures ( ce qui rend parfois incompréhensible se qu'ils ressentent). Par exemple dans une scène lorsque Médée vole la Toison d'or pour Jason, lorsqu'ils se retrouvent il ne s'échange aucun mots, tous passe par le regard.
Malgré le peu de dialogue dans le film n'en paraît pas plus long.
Pasolini relit Médée le mythe, en le plongeant dans un passé anhistorique et barbare qu'il fait crouler sous les somptueux ornements folkloriques, musicaux et vestimentaires des civilisations anciennes d'Afrique et d'Orient. Pasolini invente un cinéma de poésie qui fuit la médiocrité prosaïque de l'Italie moderne et de la société matérialiste. Par exemple le costume de Médée.
Dans le film la musique prend une grande place , à défaut des dialogues. Dans le scénario, Pasolini voulait faire accompagner Médée d'une musique sacrée, mais il en était resté à une définition assez imprécise. La bande sonore sert à mettre une fois de plus en évidence l'opposition entre le monde sacré de Médée et le monde laïc de Jason. Les scènes qui se jouent a Colchide et celles du rêve de Médée sont accompagnées de musiques iraniennes et tibétaines aux accents barbares. La première partie du film est dominé par la présence de ces musiques, tandis que dans la deuxième partie du film il y a beaucoup plus de dialogues.
Par exemple dans les premières minutes du film lors d'un sacrifice rituel la musique prend sa place.
D'ailleurs pour son film le réalisateur a refusé de faire une reconstruction des décors, les décors
...