Un sud ou des suds ?
Rapport de stage : Un sud ou des suds ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucasgtlk • 5 Février 2020 • Rapport de stage • 2 065 Mots (9 Pages) • 534 Vues
Lucas Guille
N° élève : 6596
Pack Douanes
« L’espoir de faire reculer la pauvreté dans le monde ne fera que diminuer, si ce monde est polarisé en camps mutuellement hostiles, riches contre pauvres ou Nord contre Sud ». Cette phrase prononcée par Kofi Annan lors d’un discours à l’ONU en 2001, présente une vision d’un monde qui oppose deux sphères géopolitiques et géoéconomiques distinctes, un sud pauvre et un nord riche. Dans les années 1990, le concept de pays du sud a remplacé celui du tiers-monde. Il désigne les pays sous-développés qui représentent néanmoins plus de 6 milliards de personnes. Cependant depuis 2001, la notion de Sud a évolué. En effet, les pays qui le représentent se sont développés de manière hétérogène et inégale. En cela, on peut parler de différents suds. Quelles sont les caractéristiques communes et les différences en termes de développement des pays, qui composent les pays du sud ? Cela nous amène à nous interroger sur ce qui caractérise la sphère du sud et les rapports qu’elle entretient avec le Nord, mais aussi montrer que l’espace géopolitique du sud n’est pas monolithique car il oppose les PMA aux pays émergents. Enfin, il existe aussi des différences majeures entre ces derniers.
Après la fin de la guerre froide et la chute de l’Union soviétique le bloc de l’est disparaît, laissant la place à deux espaces géopolitiques : le Nord développé et le Sud en développement. Les pays du sud par rapport à l’occident se caractérisent par un taux de pauvreté très important et des inégalités sociales marquées. La plupart de ces pays connait une forte croissance démographique comme en atteste le continent africain. Sa population est passé de 640 millions de personnes en 1990 à 1,3 milliard en 2019. De même, l’Inde et la Chine sont les pays les plus peuplés du monde puisque leur population atteint plus d’un milliard d’habitants. Cette situation démographique contraste avec celle des pays occidentaux qui connaissent un faible taux de croissance démographique puisqu’ils ont achevé leur transition démographique depuis le siècle dernier. Or l’explosion démographique freine le développement. Elle a empêché de satisfaire les besoins des populations en matière d’emploi, de santé, d’éducation et de transport. Elle a aussi porté atteinte au milieu et au ressources. Les pays du sud affichent d’ailleurs les IDH les plus faibles : PIB par habitants, espérance de vie et niveau d’éducation moins développés que dans les pays occidentaux. Le sud apparait aussi comme fortement rural. D’autre part, on considère que le Sud sont en voie de développement économique est en position de faiblesse par rapport au Nord. Ainsi, pour renforcer leur poids politique et économique les pays du Sud présents dans les organisations internationales comme l’OMS, ont adoptés des positions communes et solidaires face aux mesures économiques des occidentaux. Il en est ainsi pour la question de la dette ou les mesures de libéralisation des échanges favorables aux états du Nord que ces derniers voudraient leur imposer. Toutefois, le développement économique et social de certains pays du sud doit nuancé ce schéma dualiste nord-sud. Ainsi, certains pays d’Asie du Sud-est ont rejoint la sphère occidentale. Il s’agit de la Corée du Sud, de Taiwan, de Singapour et de Hong Kong. Ces quatre « dragons d’Asie » ont connu à partir des années 90 un développement spectaculaire aussi bien sur un plan économique que politique et social. En revanche, certains pays européens ont périclité. En effet, des crises financières et économiques ont freiné leur développement. En 2007 et 2008 ils ont été touchés de point fouet par la crise des Subprimes. C’est le cas de la Grèce. La crise de la dette publique grecque en 2008 a plongé le pays dans un marasme économique sans précédent. D’autres part, de nombreux pays d’Europe de l’ex-bloc de l’est comme la Bulgarie qui détient le plus bas PIB de l’UE. Ainsi, on peut considérer que certains pays du Sud qui ont connu un développement économique important sont aujourd’hui en situation de force par rapport aux pays du nord en difficultés.
Les pays du Sud ont connu un fort écart de développement. Les pays émergents les plus développés contrastent avec les autres pays moins développés.
Depuis les années 90, les pays du Sud ne forment pas un bloc uniforme car ils ont connu un développement inégal. En effet, certains pays sont restés dans une grande pauvreté. Il s’agit des PMA (Pays les moins avancés). Il se situe principalement en Afrique mais également en Asie et en Océanie. Ces 47 états les moins développés cumulent des handicapes structurels. La population a un faible niveau de vie et un IDH bas. Le Niger occupe le dernier rang de cet indice. En 2017, il est de 0,354. Les PMA ont une population inférieure à 75 millions de personnes avec toutefois un fort taux de natalité mais un taux de mortalité très élevé. Ils ont une économie vulnérable. Certains pays souffrent des aléas climatiques (inondations et sécheresse). D’autres abritent des nombreuses ressources mais celles-ci sont pillés par des multinationales occidentales ou par des gouvernements corrompus. Ainsi ces richesses nationales ne profitent que peu aux populations. Ces pays les moins développés sont souvent des zones instables souffrant des guerres et des conflits. Ces régions très pauvres et dépendantes des occidentaux sont les laisser pour compte de la mondialisation. En revanche, d’autres pays du Sud ont connu un essor économique fulgurant. Il s’agit des pays émergents. En 2003, ils ont mutualisé leurs forces sur la scène international et contrebalancé les pays développés. Ils ont créé un forum de dialogue nommé IBSA. Puis en 2009 un second groupe est créé, celui des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ils forment un pôle économique majeur. Alors qu’ils sont moins nombreux, ils concentrent 20% du PIB mondial contre 50% pour les pays du Nord. Ils s’inscrivent pleinement dans la mondialisation puisque leurs partenaires privilégiés sont les pays du Nord. La Chine est ainsi devenu la 2ème puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis. Alors qu’elle était considérée comme « pays-atelier » des firmes occidentales, elle a dépassé ce stade en développant sa technologie et son économie. La République démocratique de Chine détient le deuxième PIB le plus haut du monde. L’Inde et le Brésil présentent parmi les dix premiers de ce classement, occupent respectivement la 5ème et le 9ème place. Ils sont des concurrents de taille pour les puissances occidentales. Les BRICS ont également développées des ETN (Entreprises transnationales) telles que la multinationale chinoise dans le domaine du numérique, Huawei ou dans le domaine de l’automobile, la ETN indienne TATA. De plus, les BRICS s’imposent comme des leaders politiques. La Chine et la Russie font partie des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Elles constituent souvent un contre-pouvoir aux décisions des occidentaux. Ainsi, la Russie a-t-elle imposé son véto concernant la question des guerres de Crimée ou de Syrie. En solidarité avec un pays du Sud mais également en opposition avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine se sont opposés de concert contre la résolution étasunienne du Vénézuela proposant notamment d'organiser une élection présidentielle anticipée dans ce pays. Le représentant de la Russie, Vassili Nebenzia a déclaré que cette résolution qualifiée de « publicité propagandiste » « serait le premier cas dans l’histoire où le conseil de sécurité destituerait un président et en nommerait un autre dans un pays souverain ». Les BRICS tiennent une place géoculturelle importante. Le Brésil par exemple a organisée des manifestations sportives mondiales telles que la coupe du monde en 2014 ou les jeux olympiques en 2016. Dans le domaine du numérique et de la musique, la chaine-YouTube brésilienne KONDZILLA a cumulé des milliards de vues.
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