ETRE BIENVEILLANT EN EAJE

ARTICLE journal de la petite enfance

Membre du réseau ACEPP, et participant à de nombreux colloques et autres manifestations, j’ai très souvent l’occasion de rencontrer des directrices d’EAJE d’établissements associatifs comme celui que je dirige.

Nos échanges sont souvent empreints de pessimisme, certaines confient être « fatiguées » par leurs conditions de travail, se sentent « agressées » par les injonctions, déçues par les refus, d’autres se sentent isolées, en lutte …

Je leur dis souvent : « Et si nous envisagions notre travail autrement ? »

 En effet, et si nous regardions avec plus de hauteur ? d’un autre point de vue un peu moins personnel ?

Si nous partions du postulat que oui, le monde n’est pas parfait, mais que nous pouvons le regarder différemment… et que c’est notre regard qui peut changer le monde et celui que l’on propose à nos enfants.

A CRECHENDO, les choses ne se sont pas différentes d’ailleurs.

 Certes, la municipalité détient et développe une politique autour de la famille,

Les élus ont une réelle volonté que celle-ci soient accueillie dans une démarque de qualité, que tous soient satisfaits de ce qui est proposé.

Je travaille en collaboration étroite avec eux et les différents services de la mairie.

 La tâche la plus grande, à mon sens, est de démontrer à mes interlocuteurs qu’un partenariat est basé avant tout sur l’écoute, l’échange, le partage afin de définir des intérêts communs.

En effet, selon moi, les revendications et ultimatums ne sont ni constructifs, ni positifs. Cela gangrène et infantilise les relations.

Je travaille chaque jour sur la qualité de notre relation, ce qui participe aussi à affirmer notre statut associatif comme une plus-value pour le territoire.

En effet, la dimension associative donne la possibilité à tous les parents de s’engager dans l’éducation de son enfant au sein d’un lieu de socialisation, d’éveil et de respect du rythme de l’enfant. La crèche est alors un lieu d’engagement citoyen dans le souci de partage de biens communs. Cet engagement conditionne les enfants, acteurs de la société en devenir et permet à leurs parents d’exprimer cet engagement qui pourra évoluer vers d’autres institutions voire au sein du territoire dans lequel ils vivent.

Les projets communs sont nombreux (festifs, projet passerelle avec les écoles, accueil de la permanence PMI, service communication, partenariat avec le centre de loisir et d’autres associations…) et situent nos relations sur d’autres versants que le financier. Celui-ci devient alors un moyen qualitatif et non plus une finalité quantitative.

Ainsi, nous avons travaillé sur le projet d’une nouvelle crèche plus grande afin de répondre au besoin de plus de familles s’installant sur la commune durant cinq années.

Nous avons eu la possibilité de travailler avec les architectes pour que notre projet éducatif reste vivant dans ces nouveaux locaux et qu’il garde tout son sens.

Partager en expliquant à d’autres corps de métiers qu’un projet n’est éducatif que s’il est réfléchi ensemble pour qu’il prenne sens reste une belle aventure et un enrichissement pour tous !

Voilà quatre années que la crèche a ouvert ses portes mêlant les idées, les contraintes et les projets de chacun. Ce travail commun nous permet d’évoluer avec les enfants et leurs familles dans un espace magnifique, adapté au plus près de nos intentions éducatives.

Depuis, nous poursuivons notre collaboration sur les mêmes principes. Les propositions de part et d’autre s’accueillent avec respect, se discutent dans le temps et la notion d’honnêteté et de confiance cimentent le partenariat. Tout peut se dire, tout peut se défendre. Il faut parfois faire des compromis mais la vie est faite aussi de consensus.

Il est essentiel selon moi de travailler cette même philosophie au sein de la crèche avec les membres du conseil d’administration qui sont des personnes bénévoles et dans notre établissement, des parents.

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