Moniteur éducateur en voie directe
Dissertation : Moniteur éducateur en voie directe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laurettec • 28 Avril 2016 • Dissertation • 2 007 Mots (9 Pages) • 1 000 Vues
Punition et Sanction
Introduction :
En formation de moniteur éducateur en voie directe, j’ai effectué mon stage de première année dans une Maison d’Enfants à Caractère Social (M.E.C.S.). Les enfants accueillis au sein de cette M.E.C.S. sont âgés de 3 à 18 ans. Il s’agit pour la plupart, d’enfants dont les trajectoires de vies ont pu êtres fragilisées de par des difficultés familiales, environnementales ou sociales. Je précise ici que le foyer dans lequel j’ai effectué mon stage accueille également des mineurs isolés étrangers (M.I.E.). Le groupe sur lequel j’ai fait mon stage était composé de sept jeunes dont la tranche d’âge se situe entre 11 ans et 14 ans. La totalité des jeunes du groupe où j’ai effectué ce stage relevait d’un placement judiciaire. C’est-à-dire placés par le Juge des Enfants à la suite d’un signalement.
C’est durant ces 14 semaines de stage que mon thème sur la sanction et la punition a émergé. Après quelques échanges avec l’équipe, j’ai constaté que ces termes n’étaient pas compris ou clairs pour tous et que la confusion entre ces deux notions distinctes nourrissait l’incompréhension lorsqu’il s’agissait de sanctionner (ou alors de punir) une personne. Puisque nous travaillons avec et pour les personnes que nous accompagnons, il était primordial d’effectuer cette recherche afin de pouvoir susciter des échanges au sein de l’équipe pluri professionnelle dans le but d’éclaircir les pratiques en cours et de proposer de réfléchir au sens de la punition ou de la sanction pour ne pas générer d’angoisse supplémentaire chez ces jeunes et de fait leur permettre de se construire et de se développer dans des conditions qui le permettent. Les sanctions sont des repères, c’est pourquoi il apparaît comme indispensable de les accompagner dans leur construction. J’ai donc jugé intéressant de faire une recherche afin d’apporter à l’équipe de plus amples informations sur ce sujet.
Dans ce dossier, je présenterai dans un premier temps l’origine de mon questionnement afin de mieux cerner l’émergence de ma problématique.
Dans un second temps, je définirai les termes de punition et de sanction et tenterai, à travers les différents champs disciplinaires mobilisés, d’effectuer une distinction précise entre ces deux notions.
Enfin j’aborderai la méthodologie de recherche que j’ai adoptée afin de mener à bien ce travail ainsi que la transmission que j’ai réalisé auprès de l’équipe pluriprofessionnelle.
Avant toute chose, il me paraît intéressant de citer le docteur Roger Teboul qui nous ce qui ressemble a une punition. En effet, l’auteur explique qu’auparavant la punition pouvait s’apparenter à des châtiments corporels. Aujourd’hui, l’éducation n’est plus aussi rigide. En effet, la gifle et la fessée sont considérées comme une violence légère et sont tolérées par la société, mais elles arrivent qu’en cas d’ultime recours. « Autrefois, les parents recouraient bien souvent aux châtiments corporels. La gifle, la fessée, le coup de martinet lorsqu'on avait fait une bêtise ou lorsqu'on refusait d'obéir étaient monnaie courante. Et les adultes qui ont eu à subir une fessée de leurs parents ou des coups de règle par leur instituteur n'en gardent pas tous un mauvais souvenir. Ils peuvent même en rire. Si la fessée est l'expression brutale de l'autorité des adultes, il faut bien reconnaître qu'elle a aussi le mérite de montrer que l'enfant n'est pas tout-puissant et de mettre des limites à ses débordements. De nos jours, l'éducation n'est plus aussi rigide. Et les parents sont bien embarrassés avec l'autorité. La menace de la punition leur semble parfois plus simple ; elle donne davantage de responsabilités à l'enfant : à lui de choisir de modifier son comportement ou pas ».
I. DU QUESTIONNEMENT AU RECUEIL ET A LA GESTION DES INFORMATIONS
1) ORIGINE DU QUESTIONNEMENT
Mon questionnement émane de ma précédente expérience en Maison d’Enfant à Caractère Social durant ma première année de formation de moniteur-éducateur. Le groupe sur lequel j’ai effectué mon stage était constitué de 7 jeunes, 5 garçons et 2 filles, âgées de 11 à 13 ans. Durant ces 14 semaines pendant lesquelles j’ai pu partager leur quotidien, j’ai eu l’occasion de constater qu’un enfant pouvait se voir dispenser une punition similaire que ce soit pour des faits d’attouchement sur un autre jeune que pour le fait de rentrer du collège avec des heures de retenus. Par ailleurs, j’éprouvais des difficultés à cerner le lien entre l’acte commis et la punition, celle-ci pouvait consister à nettoyer des escaliers d’un bâtiment par exemple. J’ai alors pu remarquer, que ce soit lors de temps formels, de coordination d’équipe ou de concertation interne comme lors d’échanges informels avec les différents membres que compose l’équipe professionnelle, que la confusion entre punition et sanction est souvent faite. Ne sachant pas moi-même les définitions précises de ces deux termes, j’ai décidé d’approfondir mes connaissances sur ce sujet afin d’en faire profiter l’équipe à qui il tient également à cœur de pouvoir réfléchir et partager à ce sujet. Qui plus est, j’ai pu remarquer lors de ce stage qu’il n’était pas rare que les professionnels soient confrontés à des situations de ce genre. Il m’a donc semblé pertinent, en plus du fait d’appréhender de nouveaux concepts et de dégager des pistes de réflexion, de pouvoir réfléchir à cette problématique dans le souci d’être en mesure d’apporter, pour l’usager, une réponse éducative claire en accord avec la posture d’un professionnel de l’éducation afin de contribuer à apporter des repères à ces enfants, préadolescents nécessaires à leur construction, en veillant à leur développement moral et en faveur d’une intégration en société de qualité. Pour autant, il est alors évident que le passage de l’adolescence au sortir de l’enfance pour se diriger vers l’âge adulte est un âge, ou plutôt une période véritablement complexe en terme de compréhension et d’apprentissage des normes sociales. Il va donc de soi que l’équipe éducative, qui partage le quotidien de ces mineurs se doit d’être claire et sécurisante, surtout vis-à-vis de cette question de la punition,
...