Analyse de pratique professionnelle SSPI / Intubation

I. INTRODUCTION

J’effectue mon stage pré-professionel de 8 semaines en salle de surveillance post interventionnelle (SSPI) au sein d’une clinique de la région parisienne. Cette salle de réveil peut accueillir jusqu’à 18 patients, chaque poste est composé d’un scope, d’une aspiration et d’oxygène, il y a 5 infirmier(e)s qui y travaillent en 12h, soit de 8h à 20h, soit de 9h à 21h.

La SSPI est entourée de 12 blocs opératoires, avec une activité importante de chirurgie de diverses spécialités : stomatologie, gynécologie, urologie, ORL, esthétique, ophtalmologie, orthopédie, chirurgie digestive.. etc. La nuit, une infirmière est d’astreinte pour les intervention d’urgence du bloc opératoire, et une autre pour les césariennes.

II. DESCRIPTION DE LA SITUATION DE SOIN

Aujourd’hui c’est mon premier jour de stage au sein de la salle de réveil et on me dit que pour la matinée je vais observer l’organisation, les soins, et surtout que je n’hésite pas à poser des questions. Les patients sont escortés du bloc à la salle de réveil par un brancardier et par un Infirmier Anesthésiste (IADE). Ils arrivent tous intubés et ce sont les infirmières qui les extubent. Je n’avais jamais vu ce soin et je trouve ça impressionnant, je pensais que les infirmières n’étaient pas habilitées à le réaliser. Une infirmière m’explique comment réaliser ce soin et me propose d’extuber Mme X venue pour une extraction de dents de sagesses et ayant une sonde d’intubation nasotrachéale. Je me dis que je suis en troisième année, que je serai bientôt diplômée et que je ne dois pas refuser l’opportunité de réaliser un soin, j’accepte donc. Lorsque l’infirmière me le dit, un peu stressée, j’extube la patiente. Je réalise correctement le geste mais je n’ai pas les connaissances nécessaires pour le comprendre dans son intégralité. Par exemple je ne sais pas pourquoi l’infirmière m’a donné le feu vert à ce moment précis, et surtout je me demande si les infirmières ont vraiment le droit d’extuber et si cela n’est pas un glissement de tâche.

III. ETONNEMENT

Avais-je légalement le droit d’extuber cette patiente ?

Les IDE en SSPI ont-elles une formation particulière ?

En cas d’urgence post-extubation, qui peut intervenir ?

Y’a-t-il un protocole précis ?

Est-ce un glissement de tâche ?

Quels sont les critères d’extubation ?

Aurai-je du prendre connaissance de ces critères avant de réaliser ce soin ?

IV. ANALYSE

Après quelques recherches sur le site officiel de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) qui est LE site de référence au même titre que l’HAS, j’ai appris que la salle de réveil est sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste : Article 6124-101 (ancien D 712-49) du Code de la Santé Publique : « Le personnel paramédical (travaillant en SSPI) est placé sous la responsabilité médicale d’un médecin anesthésiste réanimateur qui doit pouvoir intervenir sans délai […] ». Mais cela ne suffit pas pour que les infirmières puissent extuber, en effet d’après l’arrêté de la Cour de Cassation du 10 décembre 2014, n°13-21607 : « pour extuber les infirmières doivent avoir bénéficié d’une formation spécifique et tracée ». De plus, il est à noter que si l’extubation n’est pas inscrite dans le décret de compétence des IDE du 11 février 2002 (n° 2002-194), elle l’est dans le référentiel de l’infirmière de réanimation de 2011 qui stipule que l’infirmière doit être « capable d’extuber un patient sur prescription médicale selon la procédure et d’en assurer la surveillance au décours »

Je pense que je n’ai pas été à l’aise en réalisant car je ne connaissait pas les critères d’extubation, ni les risques que ce geste pouvait induire et notamment le fait d’extuber trop tôt. En effet pour que les infirmières puissent extuber, le deuxième point obligatoire est que que : « les critères d’extubation sont présents, de la disponibilité sans délai d’un médecin anesthésiste-réanimateur pouvant intervenir à tout moment pour permettre notamment de ré-intuber le patient. Cette

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