La phobie scolaire par Stéphane Valentin
Fiche de lecture : La phobie scolaire par Stéphane Valentin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alex197 • 29 Mars 2022 • Fiche de lecture • 2 165 Mots (9 Pages) • 489 Vues
Comprendre pour agir, la phobie scolaire, Stephan VALENTIN, Enrick-B-Editions, 2019
L’auteur développe ce qu’est la phobie scolaire et comment la distinguer d’une simple peur. Il en montre l’origine. Et pose comme questions, que faire face à l’apparition des « symptômes » de la phobie scolaire ? Et comment aider l’enfant ?
Valentin veut montrer que la phobie a une origine sociale et peut être un moyen de réponse à un événement passé ou à un traumatisme et que ce terme récent peut être aborder sous différents angles de travail. Cela montre que chaque situation, même s’il y a des similarités, est unique. Il veut bien montrer la différence entre phobie, peur et école buissonnière.
Pour développer sa thèse, Stephan Valentin a choisi de s’inspirer de ce que les professionnels peuvent observer sur le terrain. « Certains spécialistes s’inquiètent de la recrudescence de ce phénomène. De nombreuses unités de pédopsychiatrie confirment d’ailleurs une importante proportion, parmi les consultations, de personnes souffrant de phobie scolaire ou de refus scolaire anxieux (RSA), autre terme utilisé pour désigner ce syndrome. » (p. 5).
Valentin évoque la peur innée que nous éprouvons tous et du rôle parental dans la construction de la personnalité de l’enfant. L’impact que peut avoir des parents surprotecteurs ou inversement.
Dans sa première partie, l’auteur défini ce qu’est la peur. Il considère la peur comme innée renvoyant à un instinct de survie. En effet, lorsque nous avons peur, la réaction première est de fuir l’objet de nos craintes.
Ensuite, il montre les différences entre la peur, l’angoisse, l’anxiété, la panique et la phobie, en montrant que chacun à des caractéristiques propres. Pour lui, la peur est une « émotion » inconfortable éprouvé en danger réel ou par anticipation du danger. L’angoisse est « une peur sans objet autre que les propres pulsions de l’individu » (p.10), ce qui veut dire qu’elle née dans l’esprit de la personne qui la ressent, elle se manifeste sous forme de crise, elle est donc physique. L’anxiété est une « sensation d’inquiétude constante qui n’est pas lié à un objet » (p.10), ce qui la différencie de l’angoisse est sa manifestation psychique est non physique. La panique est « un état d’anxiété intense et incontrôlable survenant brutalement » (p.11) et n’ayant aucune source définie. La phobie est « une crainte intense, obsédante et irrépressible » (p.11) à la simple mention de l’objet, elle se manifeste sous différentes formes.
Lors du développement d’un enfant, ses peurs évoluent et changent.
Dans sa deuxième partie, Valentin développe ses observations autour de la phobie scolaire. Il définit la phobie scolaire comme la décrite J. Ajuriaguerra en 1974 : « il s’agit d’enfants ou d’adolescents qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions très vives d’anxiété ou de panique quand on essaie de les y forcer »[1].
Valentin précise différents types de phobies scolaires. Il y a tout d’abord, la phobie précoce qui apparait entre 5 et 7 ans dû à une angoisse de séparation avec les parents et/ou le noyau familial. Ensuite, il y a la phobie scolaire plus tardive qui survient après les 10 ans de l’enfant « qui comporte des mécanismes psychopathologiques plus complexes » (p.27). Et enfin, il y a « des phobie scolaires aigues ou chroniques induites par une relation pathologique parents-enfant, traumatiques, simples ou graves, névrotiques ou non » (p.27).
Des recherches montrent que la phobie scolaire n’est pas la peur de l’objet école mais des situations sociales en lien avec l’école comme le harcèlement. Désormais, nous parlons plus de « refus scolaire anxieux » que de phobie scolaire. Néanmoins, ce terme est peu utilisé en France.
L’auteur définit plusieurs facteurs de phobie scolaire. Il y a des facteurs endogènes (internes) tel qu’être craintif ou intolérant au changement ; et des facteurs exogènes (externes). Et les deux s’entremêlent.
Les facteurs exogènes sont : la famille. Si celle-ci est fusionnelle et des parents surprotecteurs, l’enfant éprouve une angoisse de séparation qui peut être accroit par un événement tragique et dans ce cas, l’enfant veut protéger un membre de sa famille. L’attente des parents envers leur enfant. En effet, si ces derniers s’investissent trop, l’enfant reçoit trop de pression, cela engendre la peur des mauvais résultats car il craint que ces parents ne l’aiment plus. Et au contraire, le manque d’investissement des parents provoque un manque de motivation de l’enfant à aller à l’école ce qui accroit les absences scolaires.
L’école est un facteur exogène une école trop élitiste pour un enfant multipliant les échecs entrainent une perte de confiance. Le harcèlement à l’école est une des raisons principales de phobies scolaires, selon l’association Phobie Scolaire « 80% des enfants souffrant de phobie scolaire ont été victime d’un harcèlement psychique ou d’une agression physique dans le cadre de l’école » (p.45). A cela peut également s’ajouter des remarques humiliantes ou dégradantes d’un professeur.
Il aussi d’autres facteurs les Haut Potentiels Intellectuels (HPI) qui met les jeunes à part de leurs paires et créer un écart entre eux. En effet, un enfant HPI est un enfant au quotient intellectuel supérieur à 130. En autre facteur, nous retrouvons les DYS qui mettent en difficultés les enfants et créer un décalage dans les apprentissages.
La phobie scolaire a des conséquences importantes : la déscolarisation temporaire ou totale d’un enfant ; la désocialisation et le repli sur soi-même et dans certains cas, la prise de drogue et une addiction aux écrans et jeux vidéo ; elle peut aussi provoquer une dépression allant jusqu’à des tentatives de suicide.
Il y a aussi des conséquences pour les parents : un arrêt de travail pour s’occuper des enfants ; un isolement social ; une dépression. On peut parler de « burn-out parental » (p.62).
Valentin constate que si l’évolution de la phobie scolaire dépend de l’âge ; de la rapidité de prise en charge ; de la gravité de la phobie ; de la coopération des parents. Plus l’enfant est pris en charge jeune, plus le pronostique est optimiste.
Je peux dire que ce livre m’a apporté beaucoup de connaissance sur ce qu’est la phobie scolaire et les différentes nuances que nous pouvons en faire. Cependant, il n’apporte pas vraiment d’axes de travail pour les éducateurs spécialisés. Ce livre est plus un apport théorique qu’un apport pratique pour le terrain. Dans les explications de Valentin, j’ai reconnu certains jeunes que j’accompagne sur mon lieu de stage (accueil de jour pour les collégiens décrocheurs scolaires).
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