L'adolescence, une confrontation à la société

L’adolescence pourrait être définie comme une période transitoire du développement de l’individu, débutant à la puberté et s’achevant à l’âge adulte. Conventionnellement et de façon indicative, elle peut être située entre 10 et 19 ans. Il s’en dit qu’elle est « une confrontation à la société au plan psychopathologique ». Que penser de cette assertion ? En d’autres termes, l’adolescence est-elle un rapport à la société ou un conflit avec celle-ci ?

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La notion de société peut s’entendre de l’ensemble des êtres humains vivant en groupes organisés. Et le terme confrontation, quant à lui, peut recouvrir plusieurs sens dont ceux de rapport/comparaison, mais aussi opposition/conflit.

Il apparait opportun de souligner ici que l’adolescence est, pour tout individu, une période de profondes transformations, non seulement biologiques, physiologiques, mais aussi affectives, entre autres. En tant que telle, elle ouvre à l’individu sortant de l’enfance de nouveaux horizons, une nouvelle dimension. En effet, l’adolescent se détachant des liens du carcan familial s’ouvre au monde et le regarde d’un œil neuf. Ainsi, les changements physiques, affectifs et relationnels achèvent d’opérer la sortie de l’enfance. Aussi l’adolescent cherche-t-il à se déterminer en tant qu’adulte.

En fait, la prise de conscience, au plan sexuel, de sa pleine capacité orgastique et reproductive, ainsi que la quête d’identité et la soif d’indépendance de l’adolescent, ne sont autres que différents rapports de celui-ci à la société dont il fait partie. Rapports influencés par les phases successives, d’abord, du refus de l’ordre et de la remise en cause des modèles parentaux (opposition) ; ensuite, de la revendication et de l’exigence de plus d’indépendance et de liberté (affirmation du Moi) ; enfin, d’identification stable à l’adulte (insertion). Ces phases successives se situent à des tranches d’âge différentes suivant le sexe et d’autres facteurs propres à chaque adolescent.

Par conséquent, on peut le dire, l’adolescence est une relation, un rapport à la société, en ce sens que l’adolescent va se déterminer par la perception qu’il a de la société à laquelle il appartient. Mais ce rapport, cette relation, va même plus loin et peut constituer en soi un véritable conflit avec la société.

Ce conflit - du fait de certains facteurs, dont le type d’attachement affectif (sécurisé, insécurisé ou évitant) liant l’adolescent à ses parents, les choix socioéducatifs de ces derniers et la réponse de l’environnement social - sera, soit déroulé sans heurts particuliers (dans la plupart des cas), soit manifesté plus ou moins violemment. On parlera dans cette seconde hypothèse, respectivement, de délinquance juvénile ou  d’adolescence en crise. Ces expériences violentes de l’adolescence pourraient être expliquées par l’absence du processus de mentalisation, généralement relevé chez l’adolescent qui, de ce fait, est plus porté sur « l’agir ».

En d’autres termes, dans ce processus conflictuel de « maturation de l’enfant en adulte », les choix éducatifs parentaux et la réponse de la société, face aux nouveaux besoins de l’adolescent et à ses craintes en rapport avec les pertes liées à son développement, ont un impact certain sur l’issue de cette période du développement individuel.

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En conséquence, l’on peut retenir que l’adolescence est bel et bien une confrontation à la société. Une confrontation dont les manifestations, tenant compte de divers facteurs psychopathologiques, peuvent être des plus diverses. Ce, allant du normal au pathologique, sans que la frontière ne puisse être toute tracée et visible.

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