Indispensabilité de l’engagement

Indispensabilité de l’engagement

Elles sont parfois appelées le destin ou la destinée, parfois le hasard ou encore le sort. Tous ces mots désignent finalement l’ensemble des choses que l’on ne contrôle pas ou, du moins, pas dans leur totalité. Sartre nous dit : « L’important n’est pas ce que l’on fait de nous, mais c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l’on fait de nous. ». Il nous enseigne que, malgré le fait que l’on ne contrôle pas tout, nous avons toujours notre mot à dire et que rien n’est complètement fatal. L’engagement résultant de l’indignation peut tout changer.  Par cette citation, Sartre met également en avant l’importance d’agir et de penser par nous-mêmes. Nous allons d’abord voir ce que cet engagement a engendré et quel rôle il a historiquement joué, avant de voir en quoi il nous est indispensable en tant que personne.

Pour commencer, sans engagement, l’histoire aurait été bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui et notre société serait tout à fait différente. En effet, l’engagement d’une personne, voire d’un groupe de personne peut tout changer si ceux-ci croient réellement en ce qu’ils défendent. En 1940, la deuxième guerre mondiale éclate. Les citoyens français forment alors un réseau de résistance pour nuire à l’envahisseur. Sans cette résistance, peut-on affirmer que l’issue de la guerre eut été la même ? Cela serait étonnant ! D’ailleurs les historiens se mettent tous d’accord sur le fait que la résistance (française entre autres) a joué un rôle déterminant dans le déroulement de cette guerre. Un autre exemple d’engagement ayant eu un réel impact est celui de Martin Luther. En s’indignant contre l’Eglise catholique (notamment en ce qui concerne la vente d’indulgences), Martin Luther créera le protestantisme. Nous constatons donc que l’engagement résulte de l’indignation.

Ensuite, quelqu’un qui n’est pas engagé ne s’indigne pas et est, donc, forcément indifférent. Or, d’après Stéphane Hessel, « L’indifférence est la pire des attitudes » surtout dans un monde ou beaucoup d’évènement devraient nous pousser à nous indigner. L’indifférence va à l’encontre de notre humanité. En étant indifférent face à des phénomènes qui devraient nous révolter et en adoptant un raisonnement ressemblant de près ou de loin à « Je n’y peux rien, je ne sais rien y faire », l’être humain devient égoïste et se renferme sur lui-même. Pour reprendre l’exemple auparavant cité, si les citoyens subissant l’occupation Allemande ne s’en étaient pas indignés, il n’y aurait jamais eu de résistance et la carte du monde serait certainement différente. Nous pourrions aussi citer l’engagement d’associations dans des pays africains (comme le Kenya ou la Somalie) sans qui les conditions de vie des réfugiés seraient moins bonnes.

Une autre citation célèbre de Sartre est « Celui qui n’a rien fait n’est personne. ». Si on accepte cette idée qui se base sur la théorie de Sartre selon laquelle l’existence précède l’essence (ce qui signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit ensuite) 1, alors, quelqu’un qui ne s’indigne pas et, qui, donc ne s’engage pas n’est personne puisqu’il n’a réellement rien accompli qui le définisse. En d’autres termes, la nature d’une personne n’est autre que le fruit de l’ensemble des décisions et des actes que cette dernière a pris, accompli. Cette pensée s’oppose au destin qui avance que tout ce qu’il se passera dans la vie d’un homme est écrit à l’avance. Sartre pense, au contraire que les existants sont en train de se faire eux-mêmes par leurs décisions et leurs actions.2

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