Cours sur les mémoires

Cours sur les mémoires

CC1 : Lundi 13 en TD

CC2 : Lundi 3 novembre en CM → sur CM et TD

La mémoire : préambule

Qu’est-ce que la mémoire ?

La mémoire, est ce que c’est se rappeler le nom de son voisin,  se rappeler des capitales du monde, connaître des définitions de mots, savoir écrire des mots (orthographe ou mémoire), savoir se servir du téléphone portable, jouer aux cartes, savoir faire du vélo, se rappeler de la dernière phrase que l’on vient d’entendre, savoir qui l’on  est ...

La mémoire peut être aussi dans le futur.

La mémoire est une entité plurielle, on devrait dire les mémoires.

Comment fonctionne-t-elle ?

Où se situe le disque dur de notre cerveau ? Quelles sont les principales pathologies de la mémoire ? Qu’est-ce qui peut entrainer une amnésie ?

LA MEMOIRE : DEFINITION

Trésors de la langue française : « La mémoire est la faculté comparable à un champ mental dans lequel les souvenirs, proches ou lointains, sont enregistrés, conservés et restitués »

Connaissance des évènements passés ?

La mémoire est un ensemble de sous système qui permet de stocker, maintenir, restituer, ou encoder et rappeler.

Mais elle permet également de retenir notre Identité personnelle, familiale, sociale ainsi que de se projeter dans le futur.

LA MEMOIRE : HISTORIQUE

La méthode expérimentale : Ebbinghaus. Il est le premier à avoir introduit la méthode expérimentale dans l’étude de la mémoire. Introspection : être spectateur de soi-même et voir comment je fonctionne à l’intérieur. Elle pose problème car on est expérimentateur et sujet.

La révolution behaviouriste : Pavlov, Skinner. Elle a bouleversé les travaux d’Ebbinghaus.

L’apport clinique : Ribot, Korsalkoff.

L’essor de la neuropsychologie : Milner, Warrington.

LA METHODE EXPERIMENTALE

Hermann Ebbinghaus (1850-1909) est un psychologue allemand et il effectue les premières études empiriques de la mémoire.

Il a cherché d’une part à identifier les activités cognitives purement mnésiques et d‘autre part identifier les différents paramètres expérimentaux pouvant influencer les performances au cours d’une tâche mnésique. Pour cela il utilise la méthode expérimentale (essayer de chercher quelle modalité de la variable indépendante a une influence sur la VD).

Ses travaux mettent en évidence :

• Les effets de longueur des listes à mémoriser : expérience de type groupe A doit rappeler X mots et le groupe B doit en rappeler Y. Plus la liste de mots est longue, plus la performance est faible.
• Les effets d’intervalle de rétention : plus le temps entre la fin de la présentation du matériel et le rappel est long, plus la performance diminue. Plus on augmente le temps, plus la probabilité de rappel est faible.
• L’effet positif de l’apprentissage distribué par rapport à l’apprentissage massé (en une seule fois).

• On apprendra mieux un matériel en 2 fois 30 minutes qu’en 1 fois 1 heure.

• Les effets de primauté et de récence quand on prend une grande liste de mots on va observer que la probabilité de rappel de mot est plus importante au début et à la fin de la liste de mots.
• Les effets de fatigue selon les moments de la journée (chronopsychologie).
• Une économie lors du réapprentissage existe et se calcule sous la forme d’un pourcentage : le temps nécessaire au réapprentissage d’un matériel est moindre que le temps nécessaire à son apprentissage.

Ce qui caractérise Ebbinghaus c’est qu’il a été le premier à considérer qu’une science expérimentale des processus mentaux supérieurs et particulièrement de la mémoire était possible.

Méthodologie d’Ebbinghaus :

• Matériel : création de 2300 pseudo-mots ; consonne, voyelle, consonne.
• Méthode : lecture à voix haute à un rythme soutenu
• VD : nombre d’items rappelés ou nombre d’essais pour obtenir 100% de rappel

• Résultats d’Ebbinghaus

• Effet de longueur des séries : une lecture un sujet va retenir

• 7 items / 55 lectures -> 36 items
• Cela signifie que ce n’est pas quelque chose de linéaire.

• Effet du nombre de répétitions : liste de 16 syllabes

• Répétées 8,16,24,32,53,64 (variable inter-sujets)
• (24h) -> rappel : meilleure performance pour 64 répétitions.

• Evolution de la mémoire avec le temps :

• Décroissance systématique des performances avec l’augmentation du délai entre l’apprentissage initial et le ré-apprentissage
• Le repos ralenti l’oubli, un temps de repos est nécessaire pour enregistrer une information.
• Le ré-apprentissage est moins efficient lorsqu’il a lieu entre 18 et 20 heures après l’apprentissage initial plutôt qu’entre 10 et 11 heures.

• L’augmentation de la longueur des séries entraine des économies de ré-apprentissage plus importantes.
• La signification du matériel permet une économie du nombre de répétitions nécessaires. La mémoire s’ancre sur un socle. Plus le matériel a une signification plus il est facile de la retenir.

Conclusion des travaux d’Ebbinghaus

• Rupture avec le paradigme philosophique dans l’étude des phénomènes mentaux.
• Développement de la méthode expérimentale dans l’étude des niveaux supérieurs du comportement humain.
• Rigueur méthodologique : analyse de l’influence des variables

LA REVOLUTION BEHAVIOURISTE

Impact de l’émergence du béhaviorisme

Le concept de mémoire a été supplanté par celui d’apprentissage.

Cette révolution a eu une incidence toute particulière sur les travaux développés sur la mémoire épisodique, car l’accès à cette forme de mémoire paraissait inconcevable avec le paradigme expérimental proposé par les behavioristes :

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