Agressivité réactive chez l'adolescent (Psy)
Dissertation : Agressivité réactive chez l'adolescent (Psy). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Karine Desbiens • 25 Août 2015 • Dissertation • 4 137 Mots (17 Pages) • 2 614 Vues
Sommaire
L'agressivité réactive est un problème qui entraîne souvent les adolescents à avoir des difficultés scolaires et sociales. Les facteurs individuels, familiaux et sociaux peuvent contribuer à maintenir et aggraver les symptômes. Cette intervention a pour objectif de briser le lien entre les conduites agressives et l'aggravation des problèmes de comportements ainsi que des sentiments dépressifs. L'intervention s'inspire du programme "Intervenir Autrement" en implantant des ateliers d'habiletés sociales et un système de récompense. Afin de mesurer les effets de l'intervention, un protocole à cas unique de type ABA est utilisé. Trois adolescents résidant en centre de réadaptation et manifestant de l'agressivité réactive sont sélectionnés afin de participer au programme. L'évaluation est faite à partir de deux questionnaires standardisés administrés avant et à la suite de l'intervention, alors que des questionnaires maison sont administrés hebdomadairement aux jeunes et aux intervenants. Les résultats permettent de noter une augmentation dans la manifestation des habiletés sociales enseignées ainsi qu'une diminution de l'agressivité réactive chez les participants.
Introduction
L'agressivité est un sujet préoccupant puisqu'elle amène de fortes répercussions dans la vie des agresseurs comme des victimes. Dans ce travail, il est question d'évaluer une composante du programme de prévention ciblée "Intervenir Autrement" qui a été implanté auprès d'adolescents ayant des problèmes d'agressivité dans leur milieu de vie au Centre Jeunesse. Dans un premier temps, la problématique sera présentée. Par la suite, il sera question de la méthodologie qui a été utilisée afin d'évaluer le programme. Finalement, les résultats seront présentés et discutés.
Description de la problématique
Les conduites agressives peuvent être étudiées selon une perspective catégorielle ou dimensionnelle. Dans la perspective catégorielle ou diagnostique, l'individu doit répondre à des critères prédéfinis. Le trouble est alors considéré comme étant présent ou absent. Certains troubles psychopathologiques tels que le trouble des conduites et le trouble oppositionnel avec provocation sont étroitement liés à la manifestation de conduites agressives (Dumas, 2003).
Dans une perspective dimensionnelle, les conduites agressives sont évaluées sur un continuum de sévérité quant à l'intensité, la fréquence et la persistance. Dans le cadre de ce travail, nous privilégions la perspective dimensionnelle compte tenu que l'intervention vise à prévenir l'aggravation de conduites agressives chez des jeunes n'ayant pas reçu de diagnostique de trouble des conduites ou de trouble oppositionnel avec provocation (Dumas, 2003).
Les conduites agressives peuvent se manifester sous forme d'agression physique, verbale et relationnelle. L'agressivité physique implique des attaques où l'intégrité physique d'autrui est compromise. L'agressivité relationnelle, quant à elle, est définie comme un comportement qui a pour but de causer du tort à une personne par la manipulation ou le contrôle de ses relations avec autrui. Il s'agit, par exemple, de menacer de ne plus être son ami, médire sur quelqu'un, parler de façon à détruire sa réputation et même divulguer des secrets (Connor, 2002).
Ces trois formes d'agressivité peuvent se manifester de manière proactive ou réactive. L'agressivité proactive est caractérisée par une action délibérée et planifiée, habituellement dans un but instrumental ou de domination. L'individu est motivé par les gains anticipés (Dodge, & Coie, 1987). L'agressivité réactive, quant à elle, se manifeste à la suite d'une situation de provocation réelle ou perçue, où l'individu a ressenti de la frustration ou s'est senti menacé. L'agressivité réactive s'accompagne souvent de fortes émotions négatives comme une explosion de colère. Le comportement a pour objectif de réagir aux stimuli de frustration et de colère afin de se défendre auprès du responsable de la provocation ou de la menace. La réaction est impulsive et généralement immédiate. Ce type d'agressivité est plus fréquent parmi les personnes qui sont facilement irritables et facilement contrariés par la compétition ou le dénigrement (Dodge, & Coie, 1987; Vitaro, Brendgen, & Tremblay, 2002).
Prévalence
Le taux de prévalence de l'agressivité varie selon les critères utilisés pour la définir. Par exemple, en 1998, Statistiques Canada indiquait que 29% des filles âgées de 12 ou 13 ans rapportaient avoir commis certains comportements agressifs, notamment avoir menacé quelqu'un et avoir participé à des batailles, alors que cette proportion s'élevait à 56% chez les garçons. Par contre, si les critères concernant l'identification de problèmes de comportements étaient utilisés, tels que l'agression envers les personnes ou les animaux, la destruction de biens matériels, les vols et la violation grave de règles, un jeune québécois sur cinq pourrait être considérés "agressifs" (Institut de la statistique du Québec, 1999, in Fortin, 2001). En 2007, en Montérégie, 24% des signalements rapportés par la Direction de la Protection de la Jeunesse, étaient liés à des enfants et des adolescents présentant des problèmes de comportements sérieux (agressivité verbale, physique, abus de substances, fréquentations à risque, etc.) (Association des Centres Jeunesse du Québec, 2007). En ce qui a trait à l'agressivité réactive ou proactive, de tous les jeunes qui manifesteraient des conduites agressives, approximativement la moitié manifesterait les deux types d'agressivité, un tiers manifesterait principalement de l'agressivité réactive, tandis que seulement 15% des jeunes seraient principalement proactifs (Dodge, Lochman, Harnish, Bates, & Petit, 1997, in Brendgen, Vitaro, Tremblay, & Lavoie, 2001). L'agressivité réactive serait plus fréquente que l'agressivité proactive.
Différences sexuelles
La fréquence et le type de comportements agressifs diffèrent selon qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. Card (2008) a effectué une méta-analyse
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