Situation D'étonnement

Cette situation se passe dans l’atelier conditionnement. Je suis en poste aux côtés de Pierre, un homme trisomique. Nous sommes au contrôle de sortie de la machine. Il faut contrôler qu’il n’y a pas de trous dans le plastique entourant le produit.

Pierre est un homme dont il faut gagner la confiance, a fleur de peau et qui prends au mot chaque remarque. Sa pathologie fait qu’il a un comportement affectif excessif, il est dans la recherche perpétuelle du contact avec l’autre et s’affecte très vite d’une remarque.

Il est important de leur parler normalement, avec des mots clairs, sans les diminuer. Il faut les vouvoyer, respecter une distance professionnelle, les respecter eux-mêmes.

Je remarque que son moniteur lui fait des remarques spéciales en lui disant gogol, trisomique, se moque de sa façon de parler en prenant certain autres usagers pour complices.

Il lui fait la remarque que Pierre a été à l’hôpital mais ne lui demande pas si tout s’est bien passé ou si tout va bien mais lui demande s’il a regardé sous les jupes des infirmières leurs jolies culottes. Je me suis présentée 5 minutes avant en tant qu’EIDE. J’avais été prévenue de certaines de ses remarques mais je ne m’attendais pas à celle la.

A ce moment je me sens très mal a l’aise lui répondant que nous avons un pantalon et des blouses bien grandes.

Pierre lui commence à pleurer de ses remarques, mais le moniteur ne cesse pas soulevant le fait qu’il pleur aux autres usagers. Il continue de se moquer de lui, en faisant des mimiques avec les yeux.

Tout au long de la matinée cela se déroule de la même façon il se moque de Pierre ou d’autres usagers atteint de trisomie 21 en prenant pour complice d’autres usagers non atteints par cette pathologie.

Je commence à parler à Pierre afin de débloquer la situation, je lui demande si tout s’est bien passé à l’hôpital. Il me dit que oui mais continue à pleurer.

Le moniteur s’éloigne je lui dit alors que nous sommes en retard sur les sachets à vérifier et qu’il faut se dépêcher et rattraper les autres. Je lui dis que je vais l’aider, que nous allons regarder chacun un sachet pour aller vite. Cela semble un peu l’apaiser. Je prends un sachet avec un trou mais je ne l’avait pas vu, je demande à pierre de vérifier et il me dit « mais il y a un trou ! », je lui dit que je n’avais pas vu. Il sourit puis rigole. Il dit « je vais devoir tout vérifier ». je le valorise en lui disant que oui c’est son métier, qu’il le connait mieux que moi et que c’est à lui de me l’apprendre. Il me montre alors chaque sachet, je le sens beaucoup mieux et apaisé.

Questionnement :

En quoi cette intimidation fait elle avancer plus vite les usagers ?

Ils sont conscients des remarques faites par les moniteurs, je pense qu’ils ont une appréhension face a cela. Ils ont des sentiments et se rendent compte lorsque les gens se moquent d’eux. La peur d’être moquer fait peut être alors office de stimulation, ou le moniteur se rends compte que cela les fait avancer mais pas de l’impact personnel de ses paroles.

Comment réagir face à un comportement comme celui-ci ?

Il est compliqué

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