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Les séparations à But Thérapeutiques

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Par   •  25 Août 2013  •  1 726 Mots (7 Pages)  •  1 068 Vues

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BERGER, Maurice

Les séparations à but thérapeutique

Paris, Editions Dunod, 2ème édition, 2011, 199 pages.

Maurice Berger est chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint Etienne. Il a été professeur associé de psychologie à l’université Lyon 2 et psychanalyste. Ses travaux dans le domaine de l’enfance font l’objet d’une reconnaissance internationale.

L’ouvrage « Les séparations à but thérapeutique » me semblait intéressant à étudier dans le cadre de mon stage en MECS. Dans certains cas il est important de nous éloigner de nos idées préconçues sur la famille afin d’envisager la solution de placement de l’enfant pour assurer sa protection. En effet parfois la séparation est une solution thérapeutique. Mais est-elle si facilement envisageable pour la société et les travailleurs sociaux ? Quand, comment juge-t-on que la séparation est nécessaire ? Des questions auxquelles M. Berger tente de répondre dans ce livre.

M. Berger travaillait avec des enfants présentant des troubles psychiques lié aux défaillances et incohérences affectives de leurs parents. Dans ce livre il nous présente ces travaux sur la mise en place de soins pour ces enfants en nous expliquant les difficultés, les limites, les dérives, que peuvent engendrer un maintient en famille ou un placement de l’enfant.

Dans un premier chapitre Berger nous parle de ses expériences qui permirent de remettre en cause ses idées sur la séparation parent(s)/enfant. Afin de mettre en place un travail avec les familles défaillantes il préconise des entretiens familiaux et il entrevoit cinq solutions à ceux-ci :

- L’entretien à suffit au rétablissement de l’enfant.

- Le rétablissement de l’enfant est incomplet.

- Une double prise en charge parent(s)/professionnel et enfant/professionnel est nécessaire.

- L’enfant doit être retiré de sa famille car aucun travail n’est possible avec celle-ci.

- L’enfant est placé et les visites parentales sont suspendues.

Berger explique également les limites de ces entretiens familiaux en introduisant la notion de perception hallucination. Le bébé ressent des perceptions pouvant être des images, des sons, des ressentis sensoriels (maux, faim…) ou des hallucinations (un papa effrayant ou doux). C’est en quelque sorte la vision que le bébé se fait du monde en fonction de la perception qu’il a de l’attitude de ces parents à son égard. Cela va aussi permettre au bébé de différencier la réalité de l’hallucination. Si ces perceptions hallucinations sont négatives, violentes et confirmés l’enfant ne différencie pas ces projections à la réalité ; ce qui peut engendrer des terreurs hallucinatoires lors des entretiens.

Malgré ces difficultés l’idée de séparation reste très compliquée à penser pour les professionnels, explique Berger. Les soignants ne pensent pas que le maintient en famille présente un risque pour l’enfant. Ils peuvent aussi penser que la séparation entrainera une nouvelle naissance. La plupart des professionnels pensent que d’éviter la séparation c’est donner une nouvelle chance aux parents, alors qu’ils sont définitivement incompétents et source de déception pour les enfants.

Berger parle également d’illusion de séparation sans traitement, comme si le fait simple d’éloigner l’enfant de la famille allait suffire à guérir les maux. Ces séparations là sont vaines et résultent d’un fantasme de renaissance et de réparation de l’enfant. Une séparation à but thérapeutique doit être pensée et la reprise des visites doit être décidée en fonction de l’évolution du comportement de l’enfant. Il est important qu’il puisse reconstruire une histoire sur des bases nouvelles et saines en fonction des représentations internes qu’il peut se faire de ses parents.

La séparation est une décision compliquée à prendre. Le risque est qu’elle peut dépendre des principes et projections des professionnels et de ce fait négliger les risques réels de la situation. Mais on verra que la décision n’est pas que difficile au niveau social.

Dans un deuxième chapitre, Berger montre la difficulté de penser la séparation au travers de décisions judicaires. Il nous fait part de différentes situations.

• Victor a subit des violences et carences affectives. Il est placé, replacé pour être ensuite remis à sa mère car lors d’une visite elle s’est montrée patiente, calme et attentive. Malgré les appréciations des professionnels le juge applique la décision du retour en famille en ne tenant compte que de certains aspects des conclusions. Il nie les effets dangeureux de l’incohérence maternelle. La cour a donc invoqué un danger insuffisant pour le priver de sa famille. A 3ans Victor présentera un retard de développement et de nombreux troubles psychiques…

• Diana va bientôt naitre. Ces deux frères ont été placés pour sévices et hospitalisation. Les parents se montrent très convaincants quant à leur capacité à élever ce nouveau bébé. Lors d’un entretien ils nient leurs difficultés. La mère présente une personnalité psychotique et le père un état limite. On ne voit chez eux aucune différenciation entre le bébé réel et le bébé imaginaire. Tout ceci amène les professionnels à juger les parents incapables d’élever cet enfant et de proposer un placement pour Diana. Le juge préfère ne pas intervenir. Après sa naissance Diana est placée en pouponnière suite à une stagnation pondérale. La mère peut prendre sa fille une demie journée puis une journée et demi par semaine. La mère fait appel à la décision

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