L'attachement, Source D'autonomie
Dissertations Gratuits : L'attachement, Source D'autonomie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar viocarre • 15 Juin 2013 • 3 623 Mots (15 Pages) • 2 584 Vues
L'attachement comme système motivationnel : J. Bowlby
Morgane Vrai, Psychisme, 2012
Bowlby a théorisé les conduites du jeune enfant comme résultant de quatre systèmes motivationnels (système exploratoire, système affiliatif, système peur-angoisse). La postérité a surtout retenu celui de l'attachement car il apporte une vision originale du lien mère-enfant.
L'attachement est défini par Bowlby comme « un équilibre entre les comportements d’attachement envers les figures parentales et les comportements d’exploration du milieu.» (Bowlby J., Attachement et perte, Paris, PUF, 1978). Ce lien précoce repose sur des fondements biologiques et des propriétés motivationnelles comparables à la satisfaction des besoins primaires, mais indépendant de ceux-ci.
L'attachement : la conception de J. Bowlby
1. L'attachement
L'origine du concept d'attachement
Le système d’attachement : une théorie de la relation.
Les comportements et les étapes du développement de l’attachement.
La figure d’attachement comme base de sécurité interne.
2. Les styles d’attachement.
L’attachement sécure
L’attachement insécure évitant
L’attachement insécure ambivalent
L’attachement désorganisé .
Conclusion
1. L'attachement
L'origine du concept d'attachement
A la demande de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), J. Bowlby réalisa des observations sur la santé mentale des enfants sans foyer au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il en conclut l’importance capitale d’un besoin d’une relation chaleureuse, intime et continue entre l’enfant et sa figure maternelle. Ses études mettent en évidence plusieurs conséquences psychologiques chez l’enfant victime de carences de soins maternels tels qu’une absence de concentration intellectuelle, une inaccessibilité à l’autre ou encore une absence de réactivité émotionnelle. En 1946, en collaboration avec Robertson, Bowlby précisa ses observations à travers une recherche faite sur les conséquences d’une séparation d’avec la figure maternelle durant la petite enfance sur le développement ultérieur de l’enfant.
Ces auteurs ont observé que les jeunes enfants, privés de leur mère et séjournant dans un hôpital ou dans une pouponnière, vivaient une profonde détresse qui s’accentuait au fur et à mesure que le séjour se prolongeait. Plus précisément, leurs observations cliniques ont permis de mettre en lumière trois phases de réactions visibles et immédiates chez l’enfant entre six mois et quatre ans face à une séparation: la phase de protestation, qui débute dès la séparation et peut se prolonger de quelques heures à plusieurs semaine. C’est une période où l’enfant manifeste une profonde détresse et où il tente d’utiliser ses ressources disponibles pour retrouver sa figure d’attachement. La seconde phase, celle du désespoir, rend compte d’une perte d’espoir de retrouver sa figure maternelle. La troisième phase se révèle par un détachement de l’enfant où celui-ci semble réinvestir l’entourage. Cependant, au retour de la
mère, l’enfant ne témoigne d’aucun comportement caractéristique de l’attachement comme si le maternage et le contact humain n’avait plus de sens pour lui.
Ces observations, sources d’inspiration pour Bowlby, l’ont conduit à réfuter la théorie de l’étayage de la pulsion libidinale par la satisfaction orale élaborée par Freud pour reconsidérer la notion d’attachement à la mère. D. Anzieu (1996) se réfère à l’article de 1958 de J. Bowlby, The nature of the child ties to his mother , et parle « d’une pulsion d’attachement, indépendante de la pulsion orale et qui serait une pulsions primaire non sexuelle80 ». Cette théorie s’est donc développée suite aux préoccupations relatives aux manques et aux carences du nourrisson ayant subi des séparations précoces et des pertes parentales après la seconde guerre mondiale.
Le système d’attachement : une théorie de la relation.
Le système motivationnel d’attachement décrits par J. Bowlby a pour principal objectif d’établir une proximité physique et un réconfort avec la figure d’attachement. C’est en s’inspirant du modèle de la théorie du contrôle, née en mécanique qui définit la conduite en termes de « buts fixés à atteindre, de processus conduisant à ces buts et de signaux activant ou inhibant ces processus» (Op. cit p192) plutôt qu’en termes de tension et de réductions des tensions, que Bowlby élabore le concept d’attachement.
Le système d’attachement rend compte du maintien de la proximité avec sa figure d’attachement et de son corollaire interne : le sentiment de sécurité. Ce n’est que lorsque les besoins d’attachements sont satisfaits que le jeune enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure. Ce concept est novateur et repose sur une théorie comportementale instinctive. Bowlby (1978) postule que « le lien de l’enfant à sa mère est le produit de l’activité d’un certain nombre de systèmes comportementaux qui ont pour résultat prévisible la proximité de l’enfant par rapport à sa mère.» Ce système d’attachement vise la protection et donc la survie de l’individu dans une perspective évolutionniste d’adaptation. L’attachement représente ainsi un lien affectif et durable entre l’enfant et sa figure d’attachement et est caractérisé par la tendance du jeune enfant à rechercher la sécurité et le réconfort auprès de cette figure en période de détresse.
En ce sens, plus qu’une théorie du fonctionnement psychique de l’individu, la théorie de l’attachement représente un cadre conceptuel décrivant les aspects relationnels et le besoin de sécurité. Selon Bowlby, ce lien d’attachement, une fois intériorisé, servirait par la suite de modèle à toutes les relations intimes et sociales du sujet. Dans une perspective plus connexionniste,
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