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Enfance des Tyrans

Note de Recherches : Enfance des Tyrans. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2013  •  803 Mots (4 Pages)  •  888 Vues

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Vous n’aurez aucun mal à les identifier : depuis celui qui vous marche sur les pieds dans le bus pour se jeter sur le siège libre, jusqu’au malotru qui farfouille dans ses pop-corn au cinéma, en passant par le conducteur qui stationne en double file devant la boulangerie sans se soucier de la circulation... Tous ceux que le psychologue Didier Pleux nomme les « adultes tyrans ». Des personnalités centrées sur elles-mêmes, indifférentes ou presque à leur entourage, et dont le nombre serait en augmentation.

Certes, les gros égoïstes infatués ont toujours existé (Molière et Feydeau les ont mis en scène), et les « sales gosses » d’antan ne sont pas une nouveauté : dans son roman Quel amour d’enfant !, la comtesse de Ségur (Hachette Jeunesse, "Bibliothèque rose", 2007) met en scène une odieuse Gisèle, enfant gâtée – comme on le dit d’une pomme ou d’une dent – qui hurle à la moindre contrariété. Mais pour le psychologue, nous n’en sommes plus à quelques cas épars : « J’ai eu affaire, ces dernières années, à une augmentation des consultations d’hommes et de femmes victimes de ces personnalités tyranniques, mais aussi d’adultes tyrans eux-mêmes, traînés dans mon cabinet par leur conjoint ou leurs parents.» Ce qui l’a frappé, c’est l’absence d’empathie ou de compassion. « Leur comportement me fait tout à fait penser à celui de certains délinquants dont j’ai pu m’occuper : pas de remords, pas de culpabilité. Moi d’abord », constate-t-il.

Des personnalités auto-centrées

Une montée de ces tempéraments difficiles repérée également par Cécile Ernst, professeure de sciences économiques en banlieue parisienne et auteure d’un livre analysant son expérience : « Les adolescents auxquels j’enseigne depuis quinze ans n’ont jamais appris à tenir compte des autres, le collectif n’a aucun sens à leurs yeux. Ils sont devenus leur propre référence, incapables de se remettre en question. Nous sommes face à un phénomène inquiétant, dont il est temps de prendre conscience. D’autant plus qu’une partie d’entre eux atteint maintenant l’âge adulte. » L’enseignante se souvient de cet élève qui hurlait suite à une mauvaise note, et l’insultait en cours. Jusqu’au jour où, face à sa mère, convoquée par la direction, le jeune homme s’est effondré en réalisant que sa professeure n’était pas qu’une fonction, mais aussi une femme qui souffrait.

La psychosociologue Dominique Picard, qui travaille sur les codes sociaux depuis des années, nuance : « On ne peut pas savoir objectivement si l’incivilité augmente, mais on peut noter qu’elle est de plus en plus ressentie et mal vécue. » Si l’on se réfère à la montée des incivilités dans les transports en commun, une étude de la RATP publiée le 26 juin 2012 fait apparaître que 97 % des usagers ont été témoins ou victimes de gestes grossiers, au top desquels on trouve la conversation téléphonique à haute voix, le saut au-dessus des tourniquets, l’entrée en force dans la rame sans laisser descendre les autres voyageurs.

Un égo surdimensionné ?

Le tyran est-il un pervers ?

L’adulte

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