Cours d'anglo-saxon
Commentaire d'oeuvre : Cours d'anglo-saxon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bibouillou • 12 Octobre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 939 Mots (4 Pages) • 793 Vues
À l'ère de la mondialisation et de l'éclatement des cultures, la reconnaissance sociale n'est plus ce qu'elle était. Pour Daniel-Marc Weinstock, professeur de philosophie à l'Université de Montréal, deux écoles de pensée s'affrontent: celle s'accommodant d'un certain individualisme et de la démocratie libérale ambiante et une autre, pour laquelle la reconnaissance suppose un changement radical de paradigme. Débats à finir.
«De tous les temps, les philosophes se sont interrogés sur le concept de reconnaissance. Ils l'ont fait évoluer et continuent encore aujourd'hui de s'y intéresser. Plusieurs projets philosophiques, voire de société, se cachent derrière ces réflexions. L'histoire est là pour le prouver», explique d'entrée de jeu Daniel-Marc Weinstock. L'influence que Hegel et Kent ont eue et continuent d'avoir sur les sociétés modernes en posant la reconnaissance en tant que moteur de l'évolution sociale tend en effet à confirmer l'impact que peuvent avoir les penseurs sur les fondements sociaux de nos communautés. Pour le professeur de l'Université de Montréal (UdeM), les philosophes actuels ne font pas exception à la règle. En fait, selon Daniel-Marc Weinstock, deux grands courants de pensée caractérisent l'univers philosophique contemporain à l'égard de la reconnaissance. L'un plus anglo-saxon ou nord-américain, l'autre d'influence française ou européenne.
Le parcours anglo-saxon
Dans la communauté anglo-saxonne, en Amérique du Nord notamment, certains penseurs — dont Charles Taylor, philosophe et politologue québécois — s'attaquent aux idées inhérentes à la démocratie libérale, qui prône d'abord l'individualisme. Ils la critiquent et parlent de la nécessité d'élargir la notion de société juste. «Ils ne cherchent pas, précise Daniel-Marc Weinstock, à remplacer le cadre conceptuel, mais plutôt à rappeler aux libéraux qu'ils ont certains angles morts, qu'ils ont oublié certains éléments dans leur équation.»
Suivant leurs réflexions, poursuit le professeur de l'UdeM, «le projet libéral est louable, mais parce que l'individualité suppose aussi le collectif, l'autonomie individuelle doit s'exercer à l'intérieur d'un certain cadre. En d'autres mots, dans certains cas, lorsque par exemple une culture est menacée ou qu'il y a risque d'assimilation, il peut, selon eux, être nécessaire de donner préséance au projet collectif plutôt qu'au simple libre choix individuel».
L'exemple du Québec et de la loi 101 illustrent parfaitement ce courant de pensée. «Pour Charles Taylor, précise Daniel-Marc Weinstock, même si les mesures mises en place pour protéger la langue française au Québec peuvent sembler restrictives au plan individuel, elles demeurent acceptables parce qu'elles permettent de protéger les droits et d'assurer la survie culturelle d'une frange entière de la population. Il ne s'agit pas de renier le cadre conceptuel libéral, mais plutôt de le compléter en y apportant des nuances. C'est un enrichissement de la société juste et de la reconnaissance sociale telles que les conçoivent les libéraux.»
L'école de pensée européenne
De l'autre côté de l'Atlantique, le philosophe
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